Les 30 propositions de la FEDOM pour la présidentielle
Les trente propositions de la FEDOM pour les présidentielles
La fédération des entreprises d’Outre-mer (FEDOM) a adressé hier, jeudi 17 mars, ses trente propositions relatives au développement économique des Outre-mer aux douze candidats à la présidentielle.
Hervé Mariton, le président de la FEDOM, est bien conscient que cette campagne présidentielleest particulière avec son contexte post-covid et de guerre en Ukraine. Il observe que les candidats font moins le déplacement en Outre-mer (à l’exception de Jean Lasalle, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo et Marine Le Pen, ndlr). « Les questions économiques doivent peser dans le débat de la présidentielle comme celui des législatives », assène Hervé Mariton qui rappelle à chaque occasion qu’il n’y a « pas d’avenir en Outre-mer sans développement économique ». Les enjeux sont la création de richesses, le développement de l’emploi et la bonne intégration des Outre-mer dans la communauté nationale. Son message est le suivant : « Il faut créer des richesses pour sortir de cette image des Outre-mer pleureuses de la République ! » La FEDOM propose donc un « cadre offensif » en trente propositions. Et pour commencer, elle demande une loi de programmation spécifique pour apporter de la lisibilité sur les cinq prochaines années. Une loi de programme pour prévoir, mais la FEDOM veut aussi assainir, particulièrement les fonds propres des entreprises. Là, il est question des délais de paiement. En Guadeloupe, ces délais représentent pour l’ensemble des communes deux ans et demi de délai, neuf ans pour Terre-de-Haut qui détient le record. En Guyane comme un Martinique, certaines communes offrent des délais tout aussi désagréables pour les entreprises qui les servent quand ce délai moyen est, dans l’Hexagone, de treize jours. Et si l’Etat, au sens strict, paye bien, les structures hospitalières ne suivent pas… La Cour des comptes rappelait en 2019 que pour 1,6 milliards de créances aux entreprises (toutes collectivités confondues), il n’y avait que 350 millions d’euros de trésorerie disponible !
La FEDOM plaide pour un cadre adapté afin que les Outre-mer réussissent leurs transitions qu’elle soit énergétique, numérique ou écologique. Pour cela la FEDOM préconise de contractualiser les relations Etat, collectivités et entreprises, d’adapter du cadre normatif aux réalités d’Outre-mer, encourager l’entrepreneuriat notamment celui des jeunes et leur inclusion dans leur économie. La FEDOM entend aussi favoriser la compétitivité des appareils productifs (conforter les exonérations de charges) et l’investissement Outre-mer (pérenniser la défisc). Aux questions des transitions, la FEDOM ajoute celles de la connectivité et de l’attractivité des territoires tout en assurant la lutte contre la vie chère et le maintien de la continuité territoriale. Enfin, la FEDOM plaide pour une relance du tourisme, un renforcement de la production locale et l’investissement dans l’économie bleue.
La FEDOM a adressé, avant de commettre cette liste de propositions, un questionnaire aux candidats à l’Elysée. Seule la moitié des concurrents en lice lui ont répondu. Hervé Mariton, qui fut longtemps député UMP, puis LR, n’a pas voulu dire lesquels s’étaient défilés. La FEDOM représente deux-cents adhérents dont les MEDEF locaux, les CCI et les chambres de métiers.
FXG