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Publié par fxg

Nathalie Artaud, candidate de l'Union communiste (Lutte Ouvrière)

Nathalie Artaud veut renverser le système, y compris en Outre-mer

La candidate de LO n’a développé de volet spécifiquement outre-mer à son programme présidentiel, elle ne prône pas même l’indépendance mais « un gouvernement des travailleurs ».

Pour la troisième fois, Nathalie Arthaud, professeure d’économie et gestion dans un lycée de la Seine Saint-Denis, postule à l’élection présidentielle sous les couleurs de l’Union communiste plus connue sous le nom de Lutte Ouvrière. Elle défend un programme résolument anti-capitaliste, tourné vers les « travailleurs ». « Aucun salaire, aucune allocation, aucune pension ne doit être inférieur à 2 000 euros par mois », promet la candidate trotskiste. On ne trouvera pas dans son programme de volet spécifique à l’Outre-mer. Si elle a des idées pour améliorer la condition animale, les déserts médicaux, qu’elle défend la suppression de la TVA ou le droit à mourir dans la dignité, chez elle ce qui domine, c’est la lutte des classes et c’est valable dans les Outre-mer. Elle témoignait récemment sur France Télévisions pour dire combien elle s’était reconnue dans la grève générale contre la pwofitasyon en 2009 aux Antilles ou dans le mouvement des 500 Frères en Guyane en 2017. « Ça me rend toujours très optimiste quand je regarde cette révolte, mais je crois qu’il y a aussi cette histoire de colonisation qui fait qu’il y a un peuple qui est souvent insurgé. » Alors quand en juillet 2020, les statues de Belain d’Esnambuc et de Joséphine de Beauharnais ont été renversées en Martinique, elle se dit « totalement solidaire » : « Ce qui est révoltant, c’est de voir que les descendants d’esclavagistes sont encore ceux qui tiennent le haut du pavé. »

Son discours n’est pas pour autant indépendantiste puisque Lutte Ouvrière est avant tout internationaliste : « La véritable émancipation pour le monde du travail c’est de prendre le pouvoir lui-même, ce n’est pas seulement l’indépendance, c’est aussi un gouvernement des travailleurs. » C’est l’antienne de son discours, que le peuple s’empare du pouvoir contre les nantis, les possédants.

Une étrange survivance coloniale

Alors pour elle, la situation de nos territoires d’outre-mer reste une étrange survivance coloniale. « C’est sûr que c’est un héritage du passé quand même assez surréaliste. Quand on voit qu’on décide du sort de femmes et d’hommes à des milliers de kilomètres, on se dit quand même qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. » Nos confrères de d’Outre-mer la 1ère se sont amusés à lui demander si, en tant que fonctionnaire, elle avait déjà songé à partir enseigner outre-mer où une sur-rémunération compense l’éloignement de l’Hexagone ? « Non, jamais. Ce n’est pas l’enrichissement personnel qui pourrait être le critère. »

Nathalie Artaud a l’honnêteté de dire qu’elle ne vise même pas l’Elysée : « Je ne me présente pas avec un programme de gouvernement parce que je ne veux pas être une gestionnaire de ce système qui ne fonctionne bien que pour les riches, je me bats pour le renverser ! » Son ennemi, c’est la finance et le capitalisme financier : « Il nous condamne à la concurrence, aux crises, au pillage au dénuement, aux affrontements entre peuples et aux guerres entre États. Il tue la planète à petit feu. » Alors oui, elle est bien candidate à la présidentielle mais elle concourt dans la catégorie très spéciale des communistes révolutionnaires. « J’en suis fière parce que ce ne sont pas Hidalgo, Mélenchon, Roussel et encore moins Pécresse ou Le Pen qui détiennent les solutions pour changer le sort des exploités et l’avenir de la société. Ce sont les travailleurs eux-mêmes et cela dépendra de leurs luttes et de leur conscience. »

En 2012 et 2017, Nathalie Artaud avait obtenu moins de 1 % des suffrages.

FXG

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