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Publié par fxg

Décès de l'ancien ministre Bernard Pons

Bernard Pons est mort à 95 ans

L’ancien ministre de l’Outre-mer de Jacques Chirac Bernard Pons s’est éteint ce 27 avril à l’âge de 95 ans, a-t-on appris de sources proches de sa famille. Il vivait ces dernières années avec son épouse à Aigues-Mortes depuis son retour de la Martinique en 2013.

Natif de Béziers, Bernard Pons s’installe comme médecin dans le Lot après ses études de médecine à Montpellier et un passage très jeune dans la Résistance chez les FTP. C’est à Cajarc qu’il va rencontrer Georges Pompidou puis Jacques Chirac. Dans le train de nuit pour Paris, les deux hommes vont prêter le serment du Capitole, du nom de ce train. Ils sont tous les deux élus députés en 1967. Leur amitié va durer quarante ans. Mais c’est Pompidou qui l’envoie en Outre-mer pour préparer la présidentielle de 1969. « J'ai eu véritablement un coup de cœur pour l'outre-mer, témoignait-il pour France-Antilles en 2018, à l’occasion de la sortie de son autobiographie « Aucun combat n’est perdu d’avance », chez L’Archipel... Et je réalise aussi bien en Guadeloupe qu'en Martinique, l'état de retard de ces deux départements français. Les infrastructures étaient balbutiantes... Pour aller du nord au sud, il fallait emprunter des routes impossibles. La rocade de Fort-de-France n'existait pas... J'avais une vision... Mon rapport pour Georges Pompidou démontrait qu'il fallait que lui prenne en main la responsabilité de l'Outre-mer, que même si dans le futur gouvernement, il nommait un ministre de l'Outre-mer, il fallait qu'il y accorde un intérêt particulier. Il m'a entendu puisqu'il nommera finalement Pierre Messmer ministre d'Etat chargé des DOM-TOM. » Ce n’est qu’en 1986, à la faveur de la première cohabitation que Bernard Pons devient ministre des DOM-TOM. « Chirac m'a demandé de m'y impliquer totalement. Il savait ce que m'avait demandé Pompidou en 1968, il connaissait mon intérêt et m'a assuré de son soutien "par tous les moyens". Il voulait que je sois ministre d'Etat à l'Outre-mer et c'est Balladur qui s'y est opposé, voulant être le seul ministre d'Etat du gouvernement... Ce qui m'importait, c'était qu'il me soutienne vis-à-vis du budget et que je puisse faire la défiscalisation et la loi programme. On a depuis critiqué la défiscalisation, mais personne ne l'a abrogée. » Evidemment, ce passage à Oudinot reste marqué par le drame de la grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie. « Ce sont eux (Mitterrand et Chirac, ndlr) qui ont donné l'ordre, pas moi. » Face aux attaques, Bernard Pons se retrouve seul. Jacques Chirac qui vient de perdre la présidentielle, reste aux abonnés absents. « Ce n'était pas glorieux pour Chirac, témoignait-il encore il y a quatre ans. Il se tenait très éloigné d'Ouvéa. J'étais là pour prendre les coups ! Ce n'est pas que j'ai porté le chapeau, c'est que c'était tellement commode aux autres, à Chirac, à Balladur, à Pasqua... Il n'y en a qu'un qui a été correct, c'est Giraud... » L’amitié entre Chirac devenu président et Pons va prendre fin à partir de 1997 lorsque Pons s’oppose à la dissolution. Pons claque la porte. « A partir de ce moment-là, j'ai été excommunié. J'ai cru que ma familiarité avec Chirac pouvait continuer, mais en fait un président de la République ne peut plus avoir d'amis, ne peut plus avoir de copains. » En 2002, Pons perd son mandat de député. Chirac l’a lâché. Il prend sa retraite et choisit la Martinique. « Ma femme est devenue amoureuse de Grande-Anse. » C’est la dengue en 2010 qui les en chassera. « Ma femme a été très malade, ma fille Nathalie a failli mourir et moi, j'ai eu la dengue hémorragique qui m'a valu une greffe de la valve aortique à l'hôpital Pompidou en 2013. »

Ces derniers mois, Bernard Pons se sentait fatigué, mais il se tenait toujours au courant des affaire d’Outre-mer et lisait encore France-Antilles. Il est mort avant d’apprendre qu’il était proposé pour la nouvelle médaille d’honneur de l’engagement ultramarin, échelon d’or.

FXG

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