La Guadeloupe à la Foire de Paris
Le retour de la Guadeloupe à la Foire de Paris
Le pavillon Destination Guadeloupe à la Foire de Paris a ouvert ses porte vendredi dernier au parc des expositions de la porte de Versailles à Pari. Sur près de 200 (contre 375,25 m2 en 2019), 17 (35 en 2019) exposants dont 60 % de nouveaux, montrent notre savoir-faire. Accompagnés par la chambre de Métiers et de l’Artisanat, la Région Guadeloupe et le Comité de Tourisme des Iles de Guadeloupe, ils ont amené à Paris pouer ces douze jours de Foire plus de 3,5 tonnes de marchandises. Depuis 1988, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat participe à la Foire de Paris, mais ce n’est que depuis 2008 que c’est elle qui organise la participation de la Guadeloupe. Vendredi la 1ère vice-présidente Marie-Luce Penchard était là pour l’inauguration tandis que le président Chalus n’était attendu que dimanche.
FXG
Reportage Alfred Jocksan
Ludivine Edmond sur le podium
Ludivine Edmond, Miss Guadeloupe, a été la grande surprise du défilé de mode coordonné par Doudou Diez sur la scène des tropiques en fête vendredi lors de la journée de la Guadeloupe à la foire de Paris. Quelle joie pour les visiteurs de la scène des tropiques que de découvrir en tête des modèles du défilé des créatrices de Guadeloupe, notre nouvelle Miss ! « Je suis vraiment très heureuse de participer à ce défilé. Les créations sont magnifiques ». L’ambassadrice de la beauté de la Guadeloupe a porté avec grâce et élégance les vêtements de nos créateurs, Doudou Diez, Francelise création, Nicolas Brey et de Mad Lady. Grande militante de la démocratisation de la beauté noire, la jeune femme a contribué à la belle image de la Guadeloupe à travers sa prestation. Il faut dire que Ludivine n’est pas étrangère au monde de la mode. Depuis trois ans, elle est mannequin dans une agence parisienne. « Miss Guadeloupe est une très belle aventure, raconte-t-elle. Je conseille aux jeunes filles de sauter le pas en juillet prochain, en faisant acte de candidature. »
La Kaz à Claudia, un stand coloré et parfumé
Elle a quitté son point de vente à Sainte Anne et la Guadeloupe pour les douze jours de la foire de Paris. Une escapade parisienne avec ses produits maison ! Des produits qu’elle récolte dans son jardin créole, qu’elle transforme, mélange, confectionne, conditionne pour le plus grand plaisir des consommateurs. Des restaurateurs ont même tenté de lui acheter tout son stock d’épices ! Sans succès. Elle offre la richesse du terroir de la Guadeloupe aux visiteurs de la foire de Paris. Son stand est devenu un lieu incontournable pour venir tester, gouter et découvrir les produits transformés, valorisés de son jardin créole. « C’est une volonté citoyenne que je développe avec mon équipe », déclare Claudia. La kaz à Claudia est un stand aux couleurs du soleil et au gout de son jardin créole.
Le Pop Bok’s de Marie France et Gwladys
BB Bokit, très connu à Jarry, débarque à la Foire de Paris et dès les premiers jours, c’est déjà le succès. Gwladys et sa mère Marie France proposent sur leur stand des mini-bokits à emporter ou à consommer sur place. La boite de Pop Bok’s est une composition de douze mini-bokits aux ingrédients divers et savoureux. La formule est unique sur la foire et grandement apprécié des clients. Elles ont fait un véritable coup d’éclat pour leur première participation à la Foire de Paris.
Le buffet d’honneur
C’est par un buffet traditionnel avec des produits des terroirs que la chambre de métiers et de l’artisanat de la Guadeloupe a réuni ses convives vendredi après-midi dans les allées de la Foire de Paris. Un moment de convivialité et d’échange pour faire découvrir les bons produits made in Gwada. C’est une belle vitrine de l’agro-transformation que le chef cuisinier Raymond Rambinaising a offert aux visiteurs de la Foire. La vice-présidente de la région Guadeloupe, Marie Luce Penchard, a tenu son rang de première dame régionale et félicité tous les acteurs pour leurs engagements. « C’est l’engagement de la région Guadeloupe de soutenir les artisans, de soutenir les très petites entreprises. Nous le faisons bien volontiers parce que nous savons que le développement de notre territoire passera par vous. » La recherche et l’innovation sont bien présentes dans les allées de la Foire de Paris à travers tout ce que proposent les participants en quête de nouveaux débouchés. « Les efforts vont suivre pour faire avancer les activités économiques, a continué Mme Penchard. Nous devons être dans la proximité et entendre les difficultés au quotidien. »
INTERVIEW -
Marie-Luce Penchard, ancienne ministre de l'Outre-mer et première vice-présidente de la Région Guadeloupe, est venue inaugurer le stand de la Guadeloupe à l’ouverture de la Foire de Paris (qui referme ses portes le 9 mai).
« Nous sommes dans notre rôle de soutien à l'économie »
La foire de Paris est l'une des grandes vitrines sur lesquelles la région Guadeloupe appuie sa communication à l'extérieur ?
Dans le contexte qui est le nôtre — la croissance est à zéro —, il faut absolument que nous puissions soutenir notre économie ! Et lorsqu'on vient à la foire de Paris, c'est pour faire valoir notre destination. Ça permet effectivement d'appuyer le développement de toute une activité, je pense par exemple aux restaurateurs, je pense aussi à tous ces exposants qui sont venus à Paris. Nous avons fait le choix, en tant que chef de file du développement économique, d'aider tous ceux qui vont vers l'agro-transformation, vers la possibilité de valoriser tous les produits de notre territoire, de les faire connaître… La foire de Paris est l'occasion de montrer que la Guadeloupe a un potentiel formidable ! Nous tendons vers l’autosuffisance alimentaire, des progrès considérables ont été faits et il faut pouvoir le dire parce que nous ne sommes pas simplement une terre de difficultés, mais nous pouvons être une terre de progrès, d'excellence ! Je me devais d'être là pour soutenir les exposants, pour montrer ce que la Guadeloupe peut faire et comment la région peut contribuer au développement de notre île.
La foire de Paris est l’un des plus gros événements de cette année avec la Route du Rhum…
Bien sûr ! La Route du Rhum arrive bientôt, là aussi dans un contexte difficile, mais nous nous sommes préparés comme à chaque fois, parce que nous savons qu’à chaque Route du Rhum, on observe une augmentation de nos activités aussi bien sur le plan touristique, mais plus globalement au niveau des taux de croissance. La Route du Rhum est la course sans doute la plus emblématique et l'un des événements sportifs les plus importants au monde. Il ne faut pas rater ce rendez-vous ! C'est bien pourquoi la région a toujours été très impliquée. Ça fait plus d'un an que nous y travaillons et nous espérons que ce sera une très belle édition qui permettra, au moment où l’on voit évoluer notre activité touristique, de montrer une nouvelle Guadeloupe qui s'oriente vers une mise en valeur de sa biodiversité, vers le tourisme vert, vers le tourisme culturel… Il y a une façon d'aborder les choses différemment parce qu'il faut tenir compte des besoins. On voit bien que les gens recherchent la qualité, la différenciation par rapport à d'autres destinations et ce sont tous ces efforts que nous avons entamés. C'est l'occasion de le montrer, de le valoriser lors de cette belle Route du Rhum et d’ores-et-déjà ici à la Foire de Paris !
Qui sont les acteurs de cette Foire de Paris ?
Une quinzaine d'exposants sont venus. Certains d'entre eux ont pu être accompagnés dans le cadre des dispositifs d'aide mis en place par la région pour soutenir l'économie, que ce soit le fonds de résilience qui a été mis en place à l'occasion de la crise sanitaire, le fonds d'urgence régional ou les autres plus classiques comme l'aide au développement des activités où l’aide à la création… Deux exposants ont aussi pu bénéficier d'une aide exceptionnelle parce que leur activité a été complètement arrêté du fait du confinement. Là aussi, la région a joué son rôle… S'il n'y avait pas ce soutien à la fois de l'Etat mais également de la région, je pense que la situation économique de la Guadeloupe aurait été beaucoup plus grave avec une fermeture importante d'entreprises et des pertes d'emploi non négligeables. C'est pour cela que nous avons soutenu pendant toute cette période, en espérant que ce soit derrière nous, l’économie. Nous sommes à plus de 15 millions d'aide qui ont été accordées sans compter les garanties d'emprunt que nous avons apportées en partenariat avec la BPI. Le président Ary Chalus a voulu vraiment faire le maximum parce que nous étions dans notre rôle de soutien à l'économie du pays. Nous avons eu beaucoup de créations d'entreprises par des jeunes dans des start-up et c'est malheureusement à ce moment-là que nous avons eu le confinement. Certains se sont trouvés en grande difficulté alors que ça faisait à peine six mois qu'ils venaient de créer leur entreprise. En même temps, ce confinement nous a conforté dans l'idée qu'il faut aller vers de nouvelles activités. Ça nous a donné des perspectives d'avenir intéressantes. Nous avons signé un partenariat avec la CMA CGM pour Zebox… La Guadeloupe est en train de changer sur le plan économique. Nous avons toujours une activité traditionnelle avec les industries sucrière et bananière, mais on voit arriver une nouvelle économie portée par des jeunes. On parle beaucoup de ce qui est négatif pour notre territoire, mais il y a de belles choses qui sont en train de se mettre en place et c'est ça aussi qu'il faut savoir valoriser. Il faut redonner l'espoir !
Vous aimez bien dire que d’une difficulté, on peut faire un atout…
J'ai participé la semaine dernière à France Silver economy puisqu'il y a eu un lauréat en Guadeloupe. Un groupement d'acteurs a créé un projet de territoire de coopération économique pour accompagner le mieux vivre avec le vieillissement de la population. Voilà un sujet sur lequel il faut être dans l'anticipation, d'abord pour adapter nos besoins parce que demain nous serons le territoire le plus vieillissant de France, mais aussi parce que nous avons aussi des personnes âgées encore très dynamiques qui veulent rester dans le tissu économique, qui veulent rester en activité, donc il faut leur donner de nouveaux services. C’est tout un pan d’activité qui peut donner de l’activité à la jeunesse… Le président Chalus et le président Losbar l’ont bien compris qui ont signé un accord de gouvernance concertée avec dix commissions mixtes qui travaillent ensemble sur les questions de logement, de transport, d’insertion, de santé !
Propos recueillis par FXG