Yael Braun-Pivet à l'Outre-mer
Une ministre déjà familière des territoires
Yaêl Braun-Pivet, la nouvelle ministre des Outre-mer a été accueillie vendredi soir dans la cour de l’hôptel Montmorin, rue Oudinot, par le sortant, Sébastien Lecornu. Celle qui jusqu’alors n’avait été que parlementaire s’est dite particulièrement émue, reconnaissant à son prédécesseur d’avoir mis « la barre très haut ». La nouvelle ministre a rappelé son premier déplacement dans un territoire d’Outre-mer en tant que présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale, aux côtés du Premier ministre Edouard Philippe en Nouvelle-Calédonie. Elle s’est aussi souvenu des conseils de l’ancienne député polynésienne Maïna Sage lorsqu’elle a été présidente de la commission des lois : « N’oublie pas les Outre-mer ! Qu’ils soient ta priorité. » Ainsi, tous les ans, elle a conduit une mission avec sa commission en Guyane, à Mayotte, en Guadeloupe et en Martinique…
Yaël Braun-Pivet fait partie de ces élus En marche ! qui appartenait à la société civile en 2017. Elle a cru aux paroles du président affirmant que chacun avait sa place, un rôle à jouer en politique. Cinq ans après, la voilà en charge d’un ministère avec, de son propre aveu, « une responsabilité immense sur ses épaules ». « Grâce à ses outre-mer, a-t-elle conclu son allocution, notre démocratie est plus belle parce qu’elle fait vivre son rêve d’universalité ». Elle promet de « porter haut les ambitions que nous devons avoir pour nos Outre-mer » et n’a pas encore indiqué où serait son premier déplacement ministériel.
FXG
Interview
« Je suis en capacité de renouer les fils du dialogue »
Que ressentez-vous à l’heure de cette passation de pouvoir ?
Ca rend la nomination très concrète d’être ici. On sent à quel point la tâche est immense. Maintenant au boulot ! Chaque territoire est singulier et si l’on parle des Outre-mer, en fait il n’y a pas des Outre-mer, mais à chaque fois un territoire avec des spécificités historiques, géographiques, juridiques et c’est cela qu’il faut prendre en compte et ne pas considérer que les Outre-mer forment un tout homogène. Ce n’est pas le cas. C’est cette singularité qu’il faut que nous fassions vivre dans la prise en compte que nous avons de ces territoires dans l’ambition qui doit être la nôtre pour ces territoires.
Quelle sera votre priorité ?
La question sanitaire doit être regardée de façon très attentive dans chaque territoire. Après, il y a évidemment la question de la Nouvelle-Calédonie qui va émailler les mois à venir. Et puis, il va falloir que je prenne contact avec chaque territoire, avec chaque représentant des territoires pour pouvoir échanger avec eux, qu’ils puissent me dire aussi leurs priorités et celles de leur territoire. Pendant cinq ans, à la Commission des lois, ce qui m’importait c’est l’écoute et le terrain, et je vais continuer à agir de la sorte et me rapprocher immédiatement des élus ultramarins. Rien ne vaut la présence sur terrain et le contact avec les citoyens qui habitent là-bas et leurs élus. A ce titre les voyages que j’ai pu faire dans nos territoires m’ont beaucoup apporté… Je répète qu’en premier lieu je vais m’attacher à la question sanitaire. Il est impératif que l’on regarde bien et qu’on soit le plus protecteur possible de toutes les populations, c’est le premier dossier !
Les présidents des DROM ont lancé il y a peu l’appel de Fort-de-France pour changer les relations entre l’Etat et les territoires…
J’ai l’intention de les appeler chacun. Je les connais bien puisque certains étaient membre de la commission des lois comme Huguette Bello. J’ai également travaillé avec Serge Létchimy quand il a porté sa proposition de loi. Je connais chacun d’entre eux et je vais les contacter pour travailler avec eux main dans la main. Vous savez, moi je ne conçois pas le travail solitaire et il faut vraiment que l’on soit dans ce dialogue continu avec chacun.
Vous arrivez dans un contexte où le vote Le Pen a été majoritaire Outre-mer. Ca va être compliqué de renouer la confiance entre les territoires et le gouvernement…
Je ne sais pas… Nous verrons bien quand j’y serai. Je crois que force est aux bonnes volontés et je pense que, aujourd’hui, je suis en capacité de renouer les fils du dialogue. Mais le ministre Sébastien Lecornu avait réussi à garder un excellent contact avec chacun d’entre eux, donc je continuerai dans cette voie.
Propos receuillis par FXG