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Publié par fxg

Transition écologique outre-mer au Medef

La transition écologique des DOM avant leur transition statutaire aux rencontres du MEDEF

La Rencontre des entreprises françaises qui, depuis deux ans, a remplacé l’université d’été du Medef, se tient depuis hier à l’hippodrome Longchamp aux portes de Paris. Comme chaque année, les délégations ultramarines en profitent pour se réunir et échanger.

Hier, avec le concours de la Fédération des entreprises d’Outre-mer, une table ronde était organisée en marge de la rentrée du Medef autour de « la transition écologique dans les territoires ultramarins : défis et opportunités ». Ou comment les territoires d’Outre-mer peuvent faire figure de modèle en matière de transition écologique… Sujet Ô combien dans l’air du temps de ce côté-ci de l’océan. Côté guyanais, on a rappelé qu’en tant que pays sous-développé, la Guyane n’était pas concernée par la transition écologique, mais plutôt par une transition économique, d’une économie de transferts à une économie de production. Et ce d’autant plus que 96 % de ses écosystèmes sont protégés ! Patrick Lecurieux-Durival, président d’Ozanam s’est appliqué à expliquer comment ce bailleur social (11 000 logements) s’est appliqué à faire baisser la consommation d’électricité dans son parc locatif : 15 000 leds ont été d’abord distribuées pendant deux ans, puis ils ont installé une station d’épuration qui traite toutes les eaux usées d’une partie de ses ensembles dans un bassin de décantation végétalisé, sasn aucun apport chimique. Dans un deuxième temps, ils sont en train de généraliser la pose de chauffe-eaux solaires (Action logement dispose pour ce type d’action, mais également la réfection des réseaux, d’une enveloppe de 20 millions pour les cinq DOM). « La transition énergétique, a rappelé M. Lecurieux-Durival, ce sont les économies d’énergie mais également l’amélioration du pouvoir d’achat si les factures d’EDF baissent ! »

Nicolas de Fontenay, directeur Général d’Albioma (Antilles-Guyane), président du Conseil de Développement du port autonome de la Guadeloupe et délégué de l’UDE-Medef, est revenu sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour dire que seule La Réunion avait signé sa PPE. La prévision à la base était d’atteindre 50 % d’énergie renouvelable en 2020 puis l’autonomie en 2030. Dans les faits, la Guadeloupe est à 34 % comme la Réunion, la Martinique à 28 % tandis que la Guyane fait figure de modèle avec 69 % ! Mais il a rappelé que si la production énergétique représentait 35 %, l’ensemble des mobilités, c’est 65 %. « Cela veut dire, a-t-il mis en garde, que la transition écologique doit se doubler d’une transition sociale et d’une transition économique. » Il a cité en exemple la question de l’importation des produits pétroliers et la fiscalité qui va avec pour souhaiter que le Medef soit associé à ces débats.

Questions statut ou économie

Mais le clou de ces rencontres des entreprises de France est attendu ce mardi avec la confrontation de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer (Gérald Darmanin, prévu à l’origine, a fait défection) avec les membres du comité des Outre-mer. Les termes du débat sont « autonomes ou indépendants mais européens avant tout ». Tara Govindin, présidente du Medef Guyane et vice-présidente du comité outre-mer, attend du ministre « un discours clair, franc et de l’engagement ». Même son de cloche chez le vice-président du Medef Martinique, Bertrand Clerc : « On va déjà écouter quelles sont les propositions du ministre. » On garde en mémoire la façon dont Serge Létchimy avait renvoyé dans ses cordes Hervé Mariton, le président de la Fedom, qui se félicitait que la présidentielle ait relégué au second plan la question statutaire au profit de la question économique. « C’est vrai, explique M. Clerc, qu’en Martinique, nous avons besoin de développement économique, mais ce développement peut être facilité par des questions de statut, mais je pense que ce sont les deux poumons qui doivent permettre de faire respirer l’économie de la Martinique ! » C’est bien là l’enjeu du débat. Pour son homologue du Medef Guadeloupe, Bruno Blandin, c’est laconique, mais précis : « J’attends qu’on puisse définitivement parler de l’avenir, parler de la vision de l’avenir dans un cadre de confiance partagée. »

FXG

La démonstration guyanaise

Daniel Beausoleil et Patrick Lecurieux-Durival

Daniel Beausoleil, Secrétaire Général FRBTP Guyane et administrateur délégué du MEDEF Guyane s’est appliqué à démontrer que ce qui est une urgence pour la France est sans objet en Guyane ! « Face aux bouleversements climatiques, a-t-il expliqué en substance, les sociétés post-industrielles veulent accompagner les évolutions des écosystèmes de leurs territoires… Blablabla, une affaire de pompiers pyromanes ! » Sa provocation terminée, il a ajouté tranquillement : « En Guyane, on n’est pas concerné par la transition écologique puisque 96 % de nos écosystèmes sont protégés ! » Il a ensuite présenté les principaux indicateurs de la Guyane (population, taux de pauvreté, PIB/habitant, indice de développement humain, chômage) pour affirmer qu’il s’agissait là des caractéristiques de pays sous-développés avant de préciser que le taux d’énergie renouvelable y était de près de 70 % contre 25 % pour l’Hexagone et d’asséner : « Non ! La Guyane n’est pas coupable ! » Non seulement, elle n’est en rien responsable du péril de la planète mais ses habitants souffrent de l’inégalité d’accès aux soins, à la mobilité, la cohésion, l’emploi… « Des inégalités ressenties comme des injustices qui font vaciller notre propre modèle sociétal. Ce sont nos enfants qui nous tirent dessus, pas des étrangers ! » Selon ce responsable patronal guyanais, le sous-développement suppose une transition économique d’une économie de transferts à une économie de production, pas vraiment un débat sur la transition écologique… A ce sujet, il a rappelé que la Guyane à 100 % d’énergie renouvelable, ce sera sans doute possible en 2030. « Alors ? Qu’est-ce que l’Etat peut proposer aux Guyanais pour leur permettre de réaliser cette ambition de démonstrateur national ? » L’avocat et juriste guyanais Patrick Lingibé a répété la même chose à sa façon en accolant à la thématique de la transition écologique, la contrainte sociétale… C’est Dave Drelin, pdg de Yana Wassaï, qui est venu conclure pour les Guyanais en montrant l’exemple de son entreprise capable de développer une agro-industrialisation intégrée à son environnement…

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