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Publié par fxg

Comité Stratégique du tourisme outre-mer

Le tourisme ultramarin en sommet

La secrétaire d’Etat au tourisme Olivia Grégoire a présidé le 20 septembre le deuxième comité stratégique du tourisme Outre-mer (CSTOM).

Le premier CSTOM avait eu lieu en février dernier. Il s’agissait alors de présenter le contenu du plan « Destination France » qui avait été annoncé par le gouvernement en novembre 2021 pour relancer le tourisme après la crise sanitaire. Cette seconde édition devait privilégier les échanges entre la ministre et les acteurs de terrain pour « valoriser les solutions issues des territoires et mettre en valeur les initiatives locales. »

Malheu-reusement, ces échanges se sont tenus à huis-clos. Certains participant nous ont dit regretter que la densité du programme des tables rondes et leur trop parfaire préparation n’aient guère laissé la place à des échanges spontanés propices à la concertation souhaitée au sein de cette instance, puisque c’est la méthode revendiquée par l’organisation. « Cet après-midi, a ainsi expliqué la conseillère économiques, sociale et environnementale de la Guyane, Hélène Sirder, nombreux étions-nous à vouloir aborder la gouvernance du tourisme, mais ce sujet n’était malheureusement pas à l’ordre du jour. » Les participants ont pu tout de même noter que le plan de relance proposé est un plan sur mesure et différencié

Au final, on retiendra l’annonce par Mme Grégoire de la tenue en octobre d’un comité interministériel du tourisme « où les Outre-mer doivent faire entendre leur voix » et la réunion de comités de pilotage régionaux (par bassin océanique et non plus locaux) pour s’assurer d’une bonne ventilation des 1,9 milliards d’euros. Reste que dans ce plan, il n’y a pas beaucoup de crédits fléchés vers l’Outre-mer, mais surtout des appels à projet et à manifestation d’intérêt.

FXG

Le plan Destination France et l’Outre-mer

Le plan « Destination France » qui mobilise 1,9 milliards d’euros sur trois ans, poursuit son déploiement pour « soutenir les efforts d’investissement des acteurs du tourisme dans une logique de transformation » vers un tourisme responsable et durable. Dans sa déclinaison Outre-mer, le plan propose de remédier à la pénurie de main d’œuvre, renforcer la résilience du secteur et accompagner sa montée en qualité avec des aides spécifiques et ciblées de l’État, valoriser et développer les atouts touristiques des territoires. L’idée étant bien sût que le tourisme Outre-mer participe à la promotion de la destination France et à la consolidation de ses parts de marché.

Le plan prévoit une campagne de communication dont le lancement a eu lieu le 13 septembre avec des films « génériques s’appliquant à l’Hexagone comme aux Outre-mer, mais également un film spécifique pour les départements et régions d’Outre-mer ». La ministre a chiffré la relance de la destination Outre-mer à 1 million d’euro.

Une autre mesure consiste en un soutien financier pour aider annuellement cinquante mille jeunes et cent-mille séniors en précarité à partir en vacances d’ici 2025 dont dix mille ultramarins minimum.

Dans le cadre de la transition écologique, deux mesures spécifiques : 2,5 millions d’euros de fonds déconcentrés (via la DREALE) pour alimenter un fonds d’aménagement des sites naturels, en particulier la création de zones de mouillage et d’équipements légers ; une enveloppe de 15 millions d’euros pour poursuivre « la restauration et la valorisation de 1 200 km de sentiers du littoral pour atteindre un total de 7000 km de sentiers côtiers gratuits et accessibles au plus grand nombre en particulier dans les Outre-mer ».

Deux appels à projets ouverts jusqu’en mars 2023 mobilisent pour les Outre-mer une enveloppe de 20 millions pour les ports de plaisance et 10 millions pour les bases nautiques.

Dans le cadre du soutien à la transition numérique, Atout France a lancé en juillet dernier un appel à manifestation d’intérêt pour favoriser l’innovation et l’expérimentation touristiques. Les structures publiques et privées peuvent se constituer en plateforme afin de répondre à l’appel jusqu’à la fin du mois d’octobre. 1,5 millions d’euros sont engagés pour les cinq DROM et 14 000 projets auraient déjà été aidés

Enfin, pour soutenir la digitalisation, dix mille diagnostics sont proposés aux CCI depuis le 15 septembre. Les cibles prioritaires sont les TPE qui ont besoin d’un coup de pouce pour passer au numérique dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des loisirs touristiques.

Les attente des socio-professionnels

Décus par le premier CSTOM, les acteurs du tourisme réunis au sein de la Fedom se sont réunis le 13 septembre dernier. Ils estiment que le « préalable est de faire du CSTOM une instance de véritable concertation », que « l’impérieuse nécessité est de consolider les infrastructures publiques de base (la question de l’eau, des sargasses...) ; que « la qualité du produit » est primordiale ; que la condition indispensable à la structuration de toute la filière touristique est le maintien d’une véritable continuité territoriale aérienne, ce qui implique la renonciation à la perspective d'application de la taxe carbone au compagnies aériennes desservant les outre-mer et l'abandon ou la substitution de la surtaxe de 15% sur le kérosène appliquée aux Antilles-Guyane. Ils estiment encore que la question de l’emploi, de la formation et des charges d’exploitation dans l’hôtellerie et les transports nécessitent un rattrapage rapide de compétitivité. De même, les problématiques d’attractivité pour les investisseurs nécessitent de mieux calibrer les dispositifs d’incitation fiscale en faveur de la reconstruction de friches hôtelières.

Enfin, ils souhaitent une gouvernance du tourisme simplifiée autour d’une stratégie bien définie, laissant une plus grande part aux professionnels, et limitant la dilution des responsabilités.

 

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