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Publié par fxg

Le très solennel et très littéraire hommage à Maryse Condé s'est déroulé dans le pavillon Richelieu de la BNF, dans le deuxième arrondissement de Paris.

Le très solennel et très littéraire hommage à Maryse Condé s'est déroulé dans le pavillon Richelieu de la BNF, dans le deuxième arrondissement de Paris.

« Une conscience caribéenne universelle »

Le président Emmanuel Macron a célébré la mémoire et la personnalité de l'écrivaine guadeloupéenne lors d'une cérémonie solennelle ce lundi, dans le cadre imposant du pavillon Richelieu de la Bibliothèque nationale de France (BNF).

Dans l'immense bibliothèque, sous la coupole au milieu des innombrables rayonnages de livres, le portrait de Maryse Condé trône. L'assemblée murmurante d'une centaine de personnalités venues écouter l'hommage à l'écrivaine disparue il y a quelques jours se tait. Et la comédienne Sonia Emmanuel commence à lire un extrait de l'autobiographie, « La vie sans fards ».

L'écrivaine guadeloupéenne y parle de ses parents, « de parfaits colonisés », qui pensaient que leurs ancêtres avaient « mérité l'esclavage. Ils portaient la honte, plaie inguérissable ». L'autrice y évoque aussi « l'Afrique » et les « replis de [son] imagination ». En tout, trois extraits de trois ouvrages différents de Maryse Condé sont lus lors de cette cérémonie d'hommage national présidée par Emmanuel Macron, au cœur de la Bibliothèque nationale de France (BNF).

Dans la cadre ancien et solennel du pavillon Richelieu de la BNF, après que la chanteuse Laura Cluzel a interprété a capella « L'hymne à l'amour », une chanson d'Édith Piaf, le président de la République lui-même prend la parole. « Quelques jours après sa disparition, elle qui refusait sa vie durant de se dire française mais guadeloupéenne est célébrée par la nation », a commencé Emmanuel Macron. Avant de saluer la mémoire de celle qui a « ouvert une route nouvelle pour toute une génération d'écrivains francophones ou non, de la Caraïbe, d'Afrique, de France, d'Amérique, de ce monde entier qui la célébra par un prix de la nouvelle Académie de Suède en 2018. Et c'est ce qui fait d'elle une conscience caribéenne, européenne, africaine, universelle. »

Attal, Ayrault, Dati, Taubira, que des gens biens !

Deux jours seulement après les obsèques de l'autrice de « Ségou », à Paris également, la famille de Maryse Condé est représentée sous la coupole. Gabriel Attal, le Premier ministre, est venu avec une partie de son gouvernement dont la ministre de la Culture, Rachida Dati. L'ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault est là, ainsi qu'un petit nombre de chercheurs et de personnalités publiques.

« Elle méritait bien cela !, s'exclame Firmine Richard, avec qui Maryse Condé a travaillé sur une pièce de théâtre. « J'ai vu à quel point Maryse naviguait, à quel point Maryse nous emmenait d'une culture à l'autre, d'un continent à l'autre, depuis le début avec Hérémakhonon, se souvient Christiane Taubira, ancienne Garde des sceaux. Ne perdons pas de vue que ce qu'il y a peut-être de plus puissant chez Maryse, c'est la façon dont elle met les femmes à nu et en scène ! »

« Ma Guadeloupe n'est pas indépendante mais elle ne va pas bien, écrit Maryse Condé dans « La vie sans fards ». Que conclure ? Mais, précisément, faut-il conclure ? Ne concluons pas, rêvons plutôt !

FA Paris

Panthéonisation ?

« Nous laissons à ses proches le soin d’établir le lieu où sa dépouille doit demeurer pour l’éternité, mais nous pensons à tout le moins qu’une plaque à son nom devrait être apposée au Panthéon, comme cela avait été fait pour Aimé Césaire », écrit un collectif emmené par l’ancien président du Conseil représentatif des associations noires, Louis-Georges Tin. Dans une tribune publiée par le journal « Le Monde », ce collectif estime que Maryse Condé représente « une personnalité à la fois engagée et au-dessus de la mêlée, une figure passionnée, mais qui rassemble, impressionne et inspire à la fois. » Parmi les signataires de cet appel, on trouve Jack Lang, ancien ministre de la culture, Edgar Morin, philosophe, Euzhan Palcy, cinéaste, Harry Roselmack, journaliste, Aïssata Seck, directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage ; Olivier Serva, député de la Guadeloupe.

Un aéroport Maryse Condé en Guadeloupe

À l'issue de la cérémonie, les services de l'Élysée ont fait savoir par communiqué de presse que « le Président de la République, Emmanuel Macron, accepte la demande de rebaptiser l'aéroport Pôle Caraïbes de Guadeloupe : aéroport Maryse Condé. » La présidence ajoute que la demande de changement de nom de l'aéroport émane du président Ary Chalus et de la famille de l'auteure. De même source, « la nouvelle nomination de l'aéroport Maryse Condé pourrait intervenir d'ici le 4 octobre. »

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