Prison de Remire-Montjoly, Guyane
S’arracher les dents en cellule avec un coupe-ongle
La section française de l'Observatoire international des prisons (OIP) révèle que « depuis 18 mois aucun dentiste ne peut officier au centre pénitentiaire de Remire-Montjoly. »
Le personnel qualifié ne fait pas défaut mais le matériel, lui, manque cruellement. Conséquence du « non-remplacement d’un fauteuil dentaire depuis avril 2023 [qui] ne permet pas aux dentistes présents d’assurer leur travail », les soins dentaires sont inexistants depuis plus d'un an à la prison de Remire-Montjoly.
Dans une note publiée lundi 6 janvier, l'Observatoire international des prisons (OIP) révèle que des personnes détenues à la prison de Remire-Montjoly pratiquent sur elles-mêmes des « opérations improvisées » et « s’arrachent les dents en cellule » à l'aide de coupe-ongle..
Indignité des conditions de détention
Contactée par l'ONG, l'Agence régionale de santé (ARS) reconnaît « des perturbations dans l’organisation des soins dentaires » et invoque des « travaux […] indispensables pour garantir la mise aux normes et la sécurité des installations ».
L'Observatoire international des prisons a publié, en 2022, un Rapport d'enquête complet sur « l'accès aux soins spécialisés en prison ». On peut y lire que « l’état de santé des personnes détenues, souvent déjà dégradé au moment de leur incarcération, est encore fragilisé par des conditions de détention difficiles. » La prison de Guyane est décrite comme un « scandale pénitentiaire » où règne un climat de violence permanent et extrême. La même année, le tribunal administratif de Cayenne concluait à « l’indignité des conditions de détention au centre pénitentiaire de Remire-Montjoly ».
FA Paris