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Publié par fxg

INTERVIEW de Boris Dokmak

Avec "Les amazoniques", Boris Dokmak signe chez Ring, un thriller équinoxial planté entre Guyane et Suriname. L'auteur, prof de philo à Angers, a déjà publié "La femme qui valait trois milliards".

"Il fallait des Indiens qui soient dans la République"

Quel parcours géographique nous proposez-vous ?

Le héros part de Paris pour aller en Guyane. Là, il rejoint Santa Margarita, au Suriname non loin de la frontière guyanaise, c'est une ville imaginaire. J'y ai mis tout ce qui est mythologie des villes exotiques, décadentes, baroques...

De là, il remonte le fleuve jusqu'à la zone contestée entre le Suriname et le Brésil. Là, c'est inspiré de la perdition de Maufrais. Enfin, la quatrième partie, et ce quoi vers le livre tend, c'est la rencontre avec les Amérindiens et l'ethnographe que recherche le flic, dans une terra incognita.

Mais au fond, ce n'est pas une intrigue policière que vous incitez le lecteur à dénouer...

Tout ça est le prétexte pour dévoiler le projet Sunshine, un sous dossier du projet Manhattan. Il y avait deux sous-dossiers. Le premier a été admis il y a quinze ans par les Américains, c'est le projet Gabriel. Il s'agissait de mesurer la pollution nucléaire. Ils ont recherché des résidus de strontium 90 dans des ossements humains. L'autre projet Sunshine est toujours nié. Il s'agissait d'expérimenter une pollution nucléaire sur une population isolée, protégée et cohérente d'un point de vue génétique.

Que s'est-il passé ?

Ils ont commencé à l'institut Rochester dans l'Ohio par faire des expériences à échelle 1. Ils ont choisi des malades en fin de vie pour leur injecter des produits hautement radioactifs. Ils essayaient de mesurer les doses létales. Il y a eu trente cas. Il y aurait eu aussi des essais sur des personnes saines... Ils ont rapidement cessé pour rechercher une population non contactée. L'ethnographe américain Napoléon Chagnon entre alors en jeu et propose d'aller toucher les Yanomanis. Une série d'expéditions s'enchaînent de 1958 à 1967. Elles sont financées par la commission énergétique atomique américaine. Ils ont ont procédé à deux vagues d'irradiation par injection sous prétexte de vaccination suivie de prises de sang. Quand les ethnographes locaux ont eu vent de ce qui se passait, les Américains ont arrêté et, en compensation, ils ont organisé avec l'ONU une dernière campagne de vaccination contre la rougeole avec un vaccin sale. Il y aurait eu de 35 à 55 % de mortalité sur une population qu'on avait, de toute façon, jamais compté...

Et votre roman transpose cela aux confins du Suriname, du Brésil et de la Guyane ?

Dans la réalité, ça s'est passé au Venezuela chez les Yanomanis. J'ai transposé l'histoire chez les Arumgaranis, un nom de tribu imaginaire, un hommage aux Arumbayas de Hergé.

Connaissez-vous la Guyane ?

Je n'y suis jamais allé... Je me suis intéressé au projet Sunshine après avoir eu l'idée de la Guyane. Quand j'ai sorti mon premier polar, La femme qui valait trois milliards, c'était la mode des polars ethniques. je trouvais que c'était pas une très bonne façon d'élargir le genre, à l'exception d'Hillermann, alors quitte à y aller, allons-y à fond ! Allons trouver l'ethnie la moins polar qui soit, où l'idée du meurtre n'est pas la même... On balance un flic parisien là-dedans. Il lui fallait donc des Indiens qui soient dans la République et pour ça, c'est la Guyane.

Propos recueillis par FXG, à Paris

Le pitch

Eté 1967, un ethnologue est accusé du meurtre d'un Américain dans la forêt guyanaise ou surinamaise, là où vivent des perdidos dégénérés et des Indiens anthropophages. Un flic parisien, ancien militaire qui a fait l'Indochine et qui marche à la pompe de morphine, Saint-Mars dit la marquise, enquête dans la jungle. Ambiance coup de torchon en plus moite !

Mars 2014, la mort du dernier des Arumgaranis dont la tribu s'est éteinte il y a 50 ans, révèle la réalité du projet Sunshine, nom de code d'une opération américaine menée dans la jungle amazonienne au sud des Guyanes, après guerre, une expérience scientifique confidentielle toujours niée par le gouvernement américain.

 

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I
Michael Jackson et sa bande ont su à leur grande époque thriller la planète disco-télévisuelle et les histoires de cowboys et d'indiens..Chaparal Bonanza n'étaient déjà pas des contes de fées du style il était une fois... dans les Mystères de l'Ouest.Un bouquin qui romancerait des républiques muettes sur des assassinats nosocomiaux assistés serait plus terrifiant. Ce que nous attendons c'est un essai philo-psychologique romancé sur le fait de savoir si en tout pompier frustré d'inactivité brûle un désir pyromaniaque refoulé
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