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Publié par fxg

Rosenal Geddeman, Belisong Kwadjani, Kimmy Amiemba, Grégory Alexander, Nolinie Kwadjanie et Carlos Rémie Seedo

Rosenal Geddeman, Belisong Kwadjani, Kimmy Amiemba, Grégory Alexander, Nolinie Kwadjanie et Carlos Rémie Seedo

Ewelyne Guillaume et la compagnie KS and Co sont de retour au festival Off d'Avignon. Pour la deuxième année consécutive, les élèves du théâtre école Kokolampoe de Saint-Laurent-du-Maroni, accompagnés du comédien Grégory Alexander, montent sur les planches du théâtre de la chapelle du Verbe incarné. Entretien.

"Nos comédiens sont reconnus par leurs pairs"

Vous présentez "A petites pierres", une pièce du Togolais Gustave Akakpo. Pourquoi ce texte ?

C'est un jeune auteur qui travaille beaucoup avec le théâtre du Tarmac à Paris. Je l'ai connu en Guyane quand il est venu faire un atelier d'écriture. J'ai ensuite vu un de ses spectacles à Avignon et nous l'avons invité à le jouer chez nous à Kokolampoe. J'ai ensuite découvert son oeuvre et la pièce "A petites pierres". C'est celle-là que je devais monter avec nos élèves qui sortent du théâtre école.

Les comédiens ont-ils eu le même engouement ?

Ils ont adoré car c'est un texte écrit dans ce français africain tellement truculent, riche en saveur, tellement proche, non pas de notre parler à nous en Guyane ou aux Antilles, mais de la façon dont nous ressentons les choses, images fortes, sentiments forts !

C'est le sort de la femme qui interpelle dans cette pièce...

Cette histoire raconte au-delà du conte la condition qui est faite aux femmes, pas seulement dans les pays où on on lapide, dans nos sociétés occidentales, mais également en Guyane où la femme n'est pas tant que ça la maîtresse de jeu ! On est loin du compte. La pièce propose un état des lieux très sévère par rapport à la situation de la femme. Il faut réfléchir au statut de la sanction. Parce que qui vole un oeuf vole un boeuf, mais si vous avez volé un oeuf, faut-il vous décapiter ?

La situation de la femme met en relief la fragilité de l'homme...

Il ne faut pas voir avec les femmes que la moitié de l'orange ; il y a l'autre moitié qui est l'homme ! IL'homme est fragile parce qu'il tient à son pouvoir et s'il y tient, c'est qu'il est fragile. La pièce d'Akakpo est forte parce qu'elle permet aussi de contempler l'homme dans sa fragilité. L'homme peut être violé, violenté dans son être. Akakpo montre ces deux violences, il montre l'interactivité de la violence. Ce n'est pas une pièce binaire. Nous sommes responsables du bien que nous faisons les uns aux autres.

Vous élèves connaissent leurs premiers succès depuis deux ans à Avignon ou à la Villette (Paris). Sont-ils plus connus en dehors des frontières de la Guyane que chez nous ?

Nos élèves sont pros depuis le spectacle "Songe d'une autre nuit" qui a été le spectacle tremplin. Nous avons été réjouis en découvrant un grand article que La Marseillaise nous a consacré cette semaine. Ca fait plaisir parce que nous travaillons en silence en Guyane. C'est un très bon laboratoire pour travailler sereinement et hardiment, mais en même temps, on n'a jamais de retour sur le travail. On a l'impression que l'expression "nul n'est prophète en son pays" s'applique terriblement à nous. Mais au moins, nos comédiens sont heureux, ils sont reconnus par leurs pairs en Avignon.

Propos recueillis par FXG

Le pitch

Une jeune fille se laisse séduire par un jeune qui revient de France paré de toutes les vertus et de sublimes T-shirts. Elle couche avec lui alors que c'est totalement interdit par les lois du village, tabou. Elle est promise à la mort par lapidation. Ca commence comme une tragédie grecque, mais ça finit bien et Antigone ne meurt pas à la fin !

 

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