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Publié par fxg

Plan chlordécone 3

Trois ministres autour du chlordécone

Le chlordécone était au menu, hier, de la réunion des parlementaires des Antilles avec les ministres de la Santé, de l'Agriculture et de l’Alimentation et des Outre-mer. le débat s'est prolongé l'après-midi entre les députés et la ministre de la Santé.

Le gouvernement a voulu montrer son souci de "répondre aux questionnements légitimes des populations des Antilles au sujet des conséquences sanitaires de l’usage de la chlordécone". Cette réunion a été l’occasion pour les trois ministres concernés d'expliquer leur action dans ce domaine. Ainsi il a été rappelé les trois plans chlordécone financés par l'Etat et l'europe depuis 2008. Ainsi, il y a eu n v33 millions pour le plan 1 (2008-2010), 31 millons pour le plan 2 (2010-2013) et 30 millions pour le plan 3 (2014-2016).

Agnès Buzyn a insisté pour dire que toutes les études scientifiques programmées, notamment sur les populations exposées, avaient été financées et réalisées, à l'exception de l'étude "madiprostate", pour des rasions de pertinence scientifique. Elle a en revanche indiqué que l'étude "ti moun" était prorogée jusqu'à l'adolescence des patientss afin de pouvoir étudier l'incidence du chlordécone sur la puberté.

Le gouvernement a promis une étude scientifique exhaustive, à la fois médicale, environnementale et sociale, sur le sujet. Pour cela, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche est chargé de convoquer trois des grandes alliances de la recherche (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, Alliance nationale de recherche pour l’environnement et Alliance nationale des sciences humaines et sociales). Un colloque scientifique  dédié exclusivement au chlordécone sera même organisé en octobre prochain.

Connaissance et communication

La deuxième priorité du gouvernement est de donner une meilleure information aux populations vulnérables dont les femmes enceintes. Ainsi, le directeur général de la santé et le directeur général de Santé publique France se rendront en Martinique et en Guadeloupe pour y tenir des forums citoyens.

Mais surtout, il s'agit de sécuriser l'alimentation avec une politique de prévention. Ainsi, le ministre de l'Agriculture a-t-il annoncé qu'au mois de juin le zonage des terres contaminées serait achevé et que l'évaluation individuelle des sols permettrait de relancer les jardins familiaux avec des circuits courts d'approvisionnement sans chlordécone. "La direction générale de la santé, a expliqué Agnès Buzyn, a des financements pour cela. Les populations peuvent faire contrôler leurs sols en le demandant à la direction générale de l'alimentation."

Limites maximales de résidus

La question des limites maximales de résidus (LMR) a fait l'objet d'une âpre discussion qui se semble pas au final avoir rassuré nos parlementaires. Les ministres ont déclaré que les contrôles mis en oeuvre sur les produits agricoles et alimentaires depuis 2005 n’avaient pas été affectés par les modifications réglementaires européennes intervenues en 2013 sur les LMR, car l’Etat n’avait pas changé son dispositif de contrôle (basé sur les LMR fixées en 2005). Serge Létchimy est restés sceptiques : "Le problème est que Stéphane Travert a signé en septembre 2017 une instruction pour prendre acte des modifications du calcul du taux de tolérance des LMR dans la viande..." L'intéressé a répondu qu'il allait trouver la Commission européenne afin de "confirmer la stratégie française en matière de contrôle"... Enfin, face au réquisitoire de Jean-Philippe Nilor qui reproche à l'Etat ne ne pas avoir pris la mesure de sa responsabilité dans ce scandale, Agnès Buzyn qui a participé aux plans Chlordécone 1 et 2 quand elle était présidente de l'institut national du cancer, a opposé  sa volonté de transparence : "Il faut qu'on montre à la population qu'on est prêt à répondre aux questions et qu'on n'est pas là pour cacher les choses."

Les ministres ont tenu à rappeler la nécessité d’associer les élus et les associations au pilotage du plan et de mieux communiquer sur les actions entreprises par l’Etat. A cet effet, les ministres ont pris l’engagement de réunir les parlementaires et les présidents des exécutifs locaux dès le mois prochain pour continuer à travailler, répondre aux questions soulevées et améliorer le plan chlordécone III.

FXG, à Paris

Elle a dit

Agnès Buzyn, ministre de la Santé

Répondant à un député alsacien sur le silence autour du scandale du chlordécone, la ministre de la Santé a déclaré : "L'île de la Guadeloupe n'a plus d'hôpital ! Si le CHU de Nice ou d'Orléans avait brûlé, ça aurait fait la une de tous les journaux métropolitains !"

 

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