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Publié par fxg

Livres Paris 2019

Le pavillon Outre-mer au Livre Paris se fait plus sélectif

Au salon Livre Paris, la librairie du musée du quai Branly-Jacques-Chirac a remplacé la librairie général Jasor, en difficultés économiques, et le ticket d'entrée pour les auteurs et éditeurs d'Outre-mer a été nettement revu à la hausse. Cette année, le ministère des Outre-mer a voulu faire le ménage et, selon un organisateur, "professionnaliser et relever le niveau". Aucun désengagement de l'Etat donc, mais des conditions d'accès qui ont abouti à faire disparaître ceux que certains refusent de voir comme des éditeurs pour leur préférer la qualité d'imprimeurs...

"C'est beaucoup plus cadré, observe Hélène Doyen des éditions Orphie qui est venue promouvoir 12 nouveautés dont la biographie Babette de Rozières, mais est-ce qu'en même temps les autres n'ont pas le droit d'exister ?" Car cette réorganisation a fait disparaître quasiment la Guadeloupe et la Martinique du paysage des éditeurs, si ce n'est la petite maison d'édition martiniquaise Idem du duo Desnel-Dracius. "Vu les conditions imposées par le ministère des Outre-mer, témoigne la Martiniquaise Jala, nous avons dû nous débrouiller... La Collectivité territoriale a accepté de nous aider et nous remboursera notre billet d'avion et le prix du stand : 955 euros..."

Avec Jala, elles sont trois autres, Sabine Andrivon-Milton, Arlette Pujar et Christiane Sacarabany, à avoir dû avancer chacune la location de leur petit stand (en fait une table et une chaise un peu à l'écart du pavillon des Outre-mer !) pour pouvoir présenter au public parisien leur travail. Ensemble elles ont créé une association "Les auteurs de Martinique" afin de se faire admettre au salon. "Il fallait que la littérature martiniquaise soit présente, assène Sabine Andrivon-Milton qui est venue présenter ses jeux de société au Livre Paris qu'elle pratique depuis dix ans. Nous regorgeons d'auteurs, mais le problème est que nous ne disposons pas de grandes maisons d'édition...C'est pourquoi, le ministère nous ferme les portes..."

La barrière mise en place par le ministère a fermé la porte aux éditeurs qui ne sortent pas dix livres par an et qui ne sont pas distribués dans l'Hexagone. Cela exclut un éditeur comme Nestor et évidemment l'autoédition... Et hors du salon, point de visibilité... "Nous avons besoin de côtoyer les autres auteurs, insiste Jala, nous sommes dans le monde du livre !" Jala avait naguère sa maison d'édition qui n'a pas résisté elle non plus aux rigueurs économiques. Elle s'est donc rapprochée des éditions Orphies qui ont repris son fond éditorial pour en faire la collection "Lafontaine-Orphie". "Ca a été un vrai parcours de combattant", témoigne Christiane Sacarabany, romancière qui, même à l'écart du pavillon des Outre-mer, vit un vrai kiff pour son premier salon parisien !

La nouvelle organisation a exclu des auteurs, particulièrement ceux en auto-édition, mais elle a fait aussi revenir au sein du pavillon des Outre-mer des éditeurs qui ne voulaient plus y être tels les Réunionnais ou encore l'éditeur guyanais Ibis rouge. "Moi j'ai dit que je voulais bien revenir, témoigne Pascale Malherbe, sa directrice, mais à condition qu'ils mettent dehors tous ceux qui ne voulaient pas payer plus de 100 euros... Je paye 9000 euros pour être ici quand même !"

FXG, à Paris

Brival revient chez Caraïbéditions

Roland Brival vient de signer avec Caraïbéditions pour une republication de toute une série de romans qu'il avait sortis il y a quelques années aux éditions Phoebus. Le dernier d'entre eux s'appelle "Coeur d'ébène", et c'est celui-ci qu'il est venu promouvoir au salon Livre Paris et sur France Inter, dans la Librairie francophone. "Cette réédition me semble intéressante, raconte l'auteur martiniquais, puisque mon roman "Coeur d'ébène" se retrouve sur les étalages à moins de 10 euros et c'est un aspect des choses qui est très important pour faciliter l'accès à la lecture pour la majorité des gens."

Roland Brival a beau être édité chez Gallimard et au Mercure de France, il considère qu'il faut accorder une attention particulière à nos territoires d'Outre-mer où "la lecture n'est pas, dit-il, dans une situation évidente... Il faut arroser la plante pour que tout ça puisse grandir !" Voilà pourquoi, il a signé avec un éditeur local. "Ces éditeurs sur le terrain doivent être aidés avec les auteurs qui les entourent."

A côté de cette réédition, Roland Brival prépare, toujours chez Caraïbéditions, la sortie en septembre ou octobre d'un ouvrage d'un genre nouveau pour lui, qui le ramène à ses années de jeunesse lorsque pendant une petite dizaine d'années, il s'occupait d'une troupe de marionnettes qui s'appelait "Bwa bwa"... Il lui reste de cette expérience une forme d'empathie pour la jeunesse et il s'y est remis mais par l'intermédiaire de la littérature. Ce sera un ouvrage dédié aux jeux et jouets créoles d'antan lontan... Avec des poèmes et des dessins, puisque Roland Brival crée ses illustrations lui-même.

Un roman sur l'homophobie en Guadeloupe chez Ibis rouge

Michèle Gargar publie chez Ibis Rouge "La jupe de son fils", un roman qui met en scène l'histoire d'un jeune homosexuel qui vit à Paris, mais qui n'a jamais fait son coming out dans sa famille en Guadeloupe. Un concours de circonstance l'oblige à revenir en Guadeloupe où il va se plonger dans un bain familial homophobe. Un crime survient à partir duquel démarre une enquête policière... "Je secoue les consciences, raconte l'auteure, et je réveille un petit peu ces papas qui, finalement, aiment leurs enfants, mais ne prennent pas le bon chemin de l'amour... Ce roman se termine bien heureusement, par la victoire de l'amour !" Ce livre est dédié à Grégory et, nous assure Michelle Gargar, "Grégory existe !"

Trois questions à Pierre Apollinaire Stéphenson, auteur des "Fables de Guyane" chez Orphie

"Nous avons toujours chassé selon nos traditions en préservant l'environnement !"

Que représente pour vous cette participation au salon Livre Paris ?

Participer au Salon Livre Paris, c'est avoir une exposition vis-à-vis d'un autre public car l'objectif est de faire connaître la Guyane mais surtout, par notre plume, de mettre en exergue la beauté de ce pays ! Je fais revivre les fables de Guyane avec ses animaux et je publie également des nouvelles, "Chasse et pêche insolites en Guyane" où souvent le chasseur est chassé ! Je le dis dans ce livre notamment : si nous n'avions pas protégé la forêt, aujourd'hui, d'autres ne seraient pas en train de se battre pour nous l'enlever des mains et, d'après eux, la protéger à notre place ! Je veux aussi parler des fonctionnaires qui ne connaissent rien à la Guyane et qui veulent nous imposer des règles de la chasse alors que nous avons toujours chassé selon nos traditions en préservant l'environnement ! Ils n'ont rien à nous apprendre.

Quelle est la genèse de ces fables ?

C'est un travail de création intellectuelle. J'y pose une morale à chaque fois en tenant compte des maux qui existaient depuis le premier fabuliste, Esope, et indépendamment de cela, j'y ai ajouté une morale concernant des maux nouveaux comme les addictions, les faux prophètes...

Pourquoi êtes-vous devenu un auteur ?

Je suis d'abord un observateur de la société civile et j'ai voulu apporter ma pierre à la construction de mon pays. Je pense que les fables sont une manière d'aider à sa construction en dénonçant les travers de l'homme, mais en utilisant le prétexte des animaux de Guyane.

Propos recueillis par FXG

Débat sur "Les impacts psychologiques de l'esclavage"

Plus de 150 personnes ont participé, lors du salon Livres Paris, à la table ronde débat organisé par l'éditeur Jean-Benoît Desnel, "L'esclavage, quel impact sur la psychologie de populations ?" en présence du professeur Aimé Charles-Nicolas, Suzanne Dracius, Joël des Rosiers et Samuel Légitimus, tous soumis aux questions de l'animateur et modérateur du débat, le journaliste et homme de communication Luc Laventure.

Babette de Rozières sort "Toujours se relever", sa biographie chez Orphie

"Ma vie n'a pas été très rose"

Ca faisait longtemps que vous souhaitiez sortir votre autobiographie, pourquoi ?

C'est difficile de parler de soi, de raconter sa vie, surtout quand on a une vie comme la mienne ! Ma vie n'a pas été très rose... J'ai été battue et maltraitée dans mon enfance. Mes parents ne m'ont pas désiré et je me suis retrouvée propulsée après le bac à Paris sans comité d'accueil... Il a fallu travailler et puis trouver une direction parce qu'à Paris quand on arrive comme ça, soit vous travaillez, soit vous entrez dans la délinquance. Moi, j'ai choisi de travailler et de faire mes études pour avoir mon indépendance...

Vous aimez dire aux gens que votre livre, c'est le grand huit, pourquoi ?

C'est le symbole du grand huit car je suis arrivée à une belle période à Paris. C'était les années 1960, la naissance de la télévision et le début des émissions de cuisine, la révolte étudiante de 1968... Il y avait tout pour faire un monde alors et pourtant, je n'étais pas heureuse. J'étais trop impressionnée, trop déracinée... Et de tout ça, j'ai fait une force ! Et je le suis dis un jour qu'il fallait que je raconte comment la petite Elisabeth est devenue Babette. Parce que les gens voient Babette ici, Babette là, mais ils ne savent pas vraiment qui est Babette... J'ai écrit des choses qui sont dures, des choses aussi qui font éclater de rire, mais tout ça, ce n'et pas de la fiction, c'est la vraie vie de Babette.

A quel moment considérez-vous que votre vie a basculé ?

Ma vie a basculé une première fois quand j'ai coupé le cordon ombilical pour arriver à Paris. C'était pour moi une délivrance... Mais à Paris, une nouvelle vie a commencé et j'étais aussi angoissée car je ne connaissais personne. Il a fallu que je fasse mon trou, m'accroche à mes études... Mais ça ne suffisait pas, il fallait que je travaille et c'est à partir de ce moment que je me suis rendue compte que je n'étais pas comme les autres, que j'étais noire... J'ai vécu le racisme. J'étais femme ; je ne pouvais faire un métier d'homme. J'ai vécu la misogynie. J'ai senti le mépris ou la méconnaissance quand on me demandait si j'étais Antillaise de Guadeloupe ou Guadeloupéenne de Martinique... Je suis devenue cheffe d'entreprise et je sentais encore la nécessité de me battre avec les institutions... Et tout ce qu'ai vécu dans mon enfance, mon adolescence et ma vie de femme a forgé mon caractère. Ca m'a donné une personnalité et l'envie de faire et de réussir. J'ai écrit ce livre comme un témoignage, pas pour faire pleurer dans les chaumières, mais pour dire aux jeunes qui laissent leur territoire en Outre-mer qu'il faut se battre et ne jamais baisser les bras. Si vous avez choisi une voix, poursuivez-là, allez jusqu'au bout de vos rêves, la réussite est au bout du chemin. Je suis un modèle vivant de cela. Je suis partie du bas de l'échelle et j'ai pris la charrette sociale, l'ascenseur social et je suis arrivée. Quel bonheur !

Et toujours, vous vous êtes relevée ?

Toujours je me suis relevée et ça me fait plaisir de le raconter malgré le fait que je n'aime pas parler de moi.

Comme vous avez toujours su relever votre cuisine ?

Ou pé di sa !

Propos recueillis par FXG

Le piano, un roman guadeloupéen chez Jets d'encre

Nathan est un garçon fragile. Il n’a jamais compris pourquoi, petit, il a dû quitter précipitamment la Côte d’Ivoire pour s’installer en France avec sa tante Marielle, sans ses parents, sans même qu’ils lui aient dit au revoir. Rongé par une sensation d’abandon, Nathan peine à s’épanouir. Heureusement, il y a le piano. Le piano, cet instrument magique qui l’écoute, le comprend et le réconforte, qui l’accompagne depuis l’enfance. Bercé par ses notes, Nathan parviendra-t-il à trouver l’apaisement qu’il cherche depuis si longtemps ?

La Guadeloupéenne Cécile Haral-Guayroso dresse le portrait subtil et profond d’un homme hanté par l’abandon de ses parents. Grâce à la musique, il choisit de se battre pour vivre malgré la mélancolie tenace qui l’habite.

Férue de théâtre et dessin, peinture et écriture, Cécile Haral-Guayroso a l'imagination fertile et s’exprime dans de nombreux domaines. Après une longue carrière de travailleuse familiale, qui a inspiré son premier ouvrage, "Une traversée au cœur des familles guadeloupéennes", elle rédige Le Piano, son premier roman.

Cayenne-Moscou, un roman de Joël Roy chez Idem

2030, sur la terre rouge d’une Guyane à présent totalement développée par la découverte et l’exploitation de gisements d’or noir au large de ses côtes, débute pour Charline Taram, l'héroïne russo-guyanaise, le trajet d’un voyage de Cayenne à Moscou... La veille, un message reçu dans sa boîte mail, émanant du service fédéral des pénitenciers de Russie, lui annonce le décès de son père, incarcéré depuis des années dans une prison au nord de Moscou. C'est à la fois le début d’un voyage initiatique à la rencontre d’une partie de ses origines, mais aussi l’occasion d’une rencontre amoureuse avec Luka Adang, un homme descendant des Noirs-Marrons du fleuve.

C’est bien la Guyane, son histoire et son patrimoine, sa sociologie et ses populations, qui servent de cadre, sur fond de toile amazonienne, à ce roman. En 1999, lors de la signature des accords franco-russes en vue de la construction de la base de lancement Soyouz entre Kourou et Sinnamary, le père de Charline, Mikhaïl, avait été pressenti pour être muté sur une mission longue en Guyane. C’est aussi cette année-là que débute une autre histoire de retour en Pays natal pour sa mère Alicia. Charline, activiste devenue écrivaine, déclare : « Ma plume, je la voudrais rebelle pour écrire mo péyi Lagwiyann, lire et méditer les exemples du passé rapportés par Damas et Taubira. »

Joël Roy est romancier, essayiste et auteur d’albums de jeunesse. Ses écrits englobent un champ d’investigation qui couvre la Caraïbe ainsi que tout le nord de l’Amazonie, du Brésil au Pérou. Concernant la Guyane et le Suriname, il s’intéresse en particulier à la culture des Businenge, les descendants d’esclaves ayant choisi le marronnage plutôt que la soumission aux colons. Désormais, il partage sa vie entre la France hexagonale et la Guyane, où il est engagé au niveau associatif pour la compréhension et l’interculturalité entre les différents groupes sociaux qui y vivent.

Oroonoko, le prince esclave, un roman du XVIIe siècle

Oroonoko [sans doute un Othello au Surinam] est le récit d’une révolte. Prince africain, trahi et vendu comme esclave au Surinam, Oroonoko conduit une révolte d’esclaves. Son histoire nous transporte –  Oroonoko le roman est souvent interprété comme un roman anti-esclavagiste sans prendre faits et causes pour l’abolition de l’esclavage [N.D.E.] — des côtes africaines de Cormantine jusqu’au Surinam, alors colonie anglaise, ce lieu  où se rencontrent Européens, esclaves africains et Indiens d’Amazonie. Le roman s’appuie sur des faits réels vécus par Aphra Behn dans sa jeunesse, transcrit dans ce roman qu’elle écrit en 1688, un an avant sa mort. Dans ce roman pour la première fois une auteure occidentale remet en cause « un monde blanc, tout puissant » et dénonce avec violence la barbarie de l’esclavage.

Aphra Behn (1640-1689) a écrit ce roman Oroonoko en 1688 et l’a situé sur ce que beaucoup de chercheurs croient être le Surinam, durant son voyage et séjour en Amazonie. L’auteur Aphra Behn, née de son vrai nom Aphra Johnston, dramaturge et romancière anglaise de la fin du XVIIe siècle, commence son récit par une déclaration sur sa légitimité en tant qu’auteure.

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I
Bonjour, ce petit mail en direction de Babette de Rozières… Pour qui j'ai la plus vive admiration et amitié!!!<br /> Jean-Pierre
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