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Publié par fxg

Alain Cartin, charge de mission Sargasse au MOM

Alain Cartin, charge de mission Sargasse au MOM

Le plan sargasse 2 six mois après son lancement

La délégation Outre-mer du Sénat a procédé jeudi à une série d’auditions dans le cadre du suivi de son étude sur les risques naturels majeurs dans les outre-mer. Parmi les personnes entendues, Alain Carton, chargé de mission en charge du « Plan sargasses » à la direction générale des Outre-mer a fait un point sur la lutte contre le phénomène des sargasses six mois après le lancement du plan sargasse 2 (2022-2025) et au moment où sont mis en place les comités de pilotage locaux.

En préalable, le chargé de mission a indiqué que le phénomène des sargasses n’était plus conjoncturel mais permanent : « On ne peut plus parler de saisonnalité avec ces arrivées désormais régulières, la réponse de crise, telle qu’elle était envisagée dans le plan sargasse 1, ne suffit plus. Il faut un continuum d’actions qui vont de l’amont à l’aval (ramassage, collecte rapide, traitement et valorisation). » Ainsi, les comités de pilotage locaux dont l’un se concrétise ce mois-ci en Guadeloupe avec la création d’un syndicat mixte ouvert et l’autre est en projet en Martinique avec la CTM, vont mettre mis en place des sites de stockage dont les collectivités seront les maîtres d’ouvrage et qui bénéficieront d’une réglementation spécifique.

Le plan 2 bénéficie d’un financement global de 36 millions dont 6 pour la seule recherche fondamentale. Ca veut dire que, hors recherche, 7,6 millions d’euros par an seront consacrés tant à la prévention, la collecte en mer, le stockage et la coopération internationale. Selon Alain Carton, l’effort financier a été multiplié par trois par rapport au plan sargasse 1, avec un cofinancement des collectivités locales qui passe de 30 à 50 % (dont les fonds Feder de l’Europe).

Du côté des problématiques sanitaires, les agences régionales de santé, les diverses directions du ministère de l’Ecologie et les divers programmes de recherche internationaux montrent qu’il existe des effets, lors des échouements des algues et leur stationnement dans la durée sur les côtes avec des émissions de gaz sulfurés tels le H2S et le NH3 ainsi que de l’ammoniaque dans les effluents. Des métaux ont aussi été décelés mais il semble que leur présence disparaisse au fil du temps. Le plan sargasse 2 prévoit un effort particulier avec l’entretien et le repositionnement au besoin des trente capteurs répartis sur les côtes atlantiques afin de permettre une photographie plus réaliste des risques sanitaires.

Pas de classement en catastrophe naturelle

La notion de « risque » a nécessité une petite explication eu égard à la demande de pouvoir faire reconnaître ce phénomène comme une catastrophe naturelle. En effet, d’après l’administration, ce ne sont pas les algues qui sont un risque, mais leur stationnement dans le temps long. « La non-immédiateté et la pérennité de ces échouements, a expliqué Alain Carton, empêche le classement en catastrophe naturelle. » Selon lui, c’est l’articulation des actions de lutte prévues dans le plan sargasse 2 qui permettent de prévenir ce risque écologique, économique et social. « Ca va prendre du temps, a prévenu le fonctionnaire, peut-être plus que le deuxième plan. »

Pour donner une note d’espoir, on nous assure que les barrages en haute mer et l’action des flottilles d’enlèvement au large avec leurs sargators contribuent d’ores et déjà à réduire les échouements sur nos côtés. Par ailleurs, des perspectives de valorisation se font jour. Le Mexique fabrique des parpaings avec les sargasses et les émanations d’hydrogène devraient permettre une valorisation du côté des biocarburants.

FXG

Le FEI pas fait pour la prévention des risques

Le fonds exceptionnel d’investissement (FEI) est un fonds créé en 2009 pour financer des projets portés par les collectivités. Il est abondé de 110 millions d’euros depuis 2019 (grâce à la fin de la réfaction de l’impôt sur le revenu). Peut-il être dédié en partie à la prévention des risques ? Le décret qui le définit prévoit qu’il peut financer la réalisation ou la modernisation d’infrastructures qui participent au développement économique, social, environnemental ou énergétique, ce qui exclut la prévention des risques. Néanmoins, le FEI peut financer des projets liés à la prévention des risques ou à l’adaptation des territoires aux aléas. Ainsi, de 2019 à 2022, 29 projets ont été financés à hauteur d’un peu moins de 29 millions dont le confortement parasismique d’un groupe scolaire en Guadeloupe en 2019, la construction d’un abri anticyclonique à Saint-Martin en 2020 ou encore un projet de prévention des inondations en Martinique. Chaque année, le ministre des Outre-mer fixe les priorités que doit cibler le FEI.

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