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Publié par fxg

« A défaut de lui couper la bite, allez-vous couper la tête de Pascal Sevran ? » La question, crûment posée au PDG de France Télévision, vendredi soir à l’Aquaboulevard de Paris, lors de la onzième rencontre avec les téléspectateurs, donne le ton des débats.

 

    Marie-Josée Alie, Patrice Duhamel, Patrick de Carolis et Aurélie Bambuck face au public, en         chair et en os (Photos : Régis Durand de Girard)

Des rencontres avec les téléspectateurs, initiées aux Antilles et en Guyane depuis un an, ont été voulues par le staff de la télé publique pour montrer que France Télévision s’adresse bien à tous les publics. Vendredi, ce colloque faisait préambule au traditionnel Chanté Nwel de RFO. Il y avait donc beaucoup d’ultra-marins dans la salle et les questions ont beaucoup abordé le thème de la diversité et de la visibilité des Noirs et de l’outre-mer.

Sur le plateau, Marie-Josée Alie, modératrice des débats, Patrick de Carolis, Patrice Duhamel et des animateurs au nombre desquels, la Martiniquaise Vanessa Dolmen et encore la Guadeloupéenne Aurélie Bambuck. Un casting soigneusement choisi.


France Ô sur la TNT

Pêle-mêle, les questions ont abordé le poids du couple Sarko/Ségo dans le traitement politique de la campagne électorale, le sort des animaux maltraités. Alors que Patrick de Carolis saluait Miss Martinique installée dans la salle, Antoine Montout prenait la parole : « A quand la TNT sur France Ô ? » Le PDG a retourné sa question pour lui rendre son sens avant de prévenir que France Ô serait sur la TNT, en Île de France, au premier semestre 2007. « C’est une priorité du gouvernement de France Télévision. » Un malentendant est venu demander plus de programmes sous-titrés. Une mère de famille a demandé à ce que la violence ne soit pas montrée aux heures de grande écoute. Patrice Duhamel, après avoir rappelé la charte de l’antenne, a tout de même rappelé les parents à leurs responsabilités : « On ne fait pas les journaux Télévisés pour les enfants de 6 ans ! » Un artiste humoriste a fait un tabac lorsqu’il s’est plaint que la télé ne montre que les mêmes têtes, « des gens qui n’ont pas besoin de ça pour réussir », plutôt que de faire de la place aux jeunes talents, dont lui ! Luc Laventure en a profité pour faire la réclame de 9 semaines et 1 jour, l’émission qui fait appel aux nouveaux talents musicaux de l’outre-mer. « On reconnaît que nous avons tendance à inviter les gens que nous connaissons, admettait Vanessa Dolmen. C’est une mécanique qu’il faut essayer de casser… »

 

La performance plutôt que la couleur de peau

Interpellée par Patrick de Carolis sur la façon dont la diversité s’appréciait dans les émissions sportives, Aurélie Bambuck a déclaré qu’en matière de sports, « on ne s’attache pas à la couleur de peau ou à la représentativité, mais aux seules performances. » C’est alors que la question relevant du dérapage de Pascal Sevran sur la famine en Afrique et le sexe des Noirs a déclenché un tonnerre d’applaudissements. « C’est une trahison morale, a répondu le PDG, dont le moins que l’on puisse dire est que cette affaire est un véritable buisson d’épineux dans son pied (il a refusé, à la site du colloque d’accorder une interview à France-Antilles/France-Guyane). Un Haïtien a demandé « une émission pour les blacks, qu’on puisse venir s’exprimer ». « La télé doit être le miroir de la société d’aujourd’hui », lui a répondu Carolis. « Nous le faisons avec nos présentateurs, nos émissions. Le Noir, le Beur, l’Asiatique ne jouent plus les méchants dans les films. Cette politique nous la pratiquons aussi aux ressources humaines ! »

 

Racisme ordinaire, racisme extraordinaire

Une question est encore revenue sur l’affaire Sevran : « Pourquoi ne pas l’avoir invité dans une émission pour qu’il s’excuse publiquement ? » « Heu…, hésitait le PDG, je crois savoir que des journalistes panafricains l’ont contacté et il aurait accepté de se rendre en Afrique pour se rendre compte de la réalité africaine. » Une Antillaise s’est plainte de la part laissée au fait divers dans le journaux TV et déploré l’usage d’expressions tel « le racisme ordinaire ». « Il existe des racisme extraordinaires ? » D’autres se sont plaints que les programmes ne soient pas ou peu dans les TV magazines. Abou, un Africain de la banlieue sud s’est aussi plaint des effets de mode. « Nous avons travaillé avec les enfants de la banlieue à écrire un chant, un hymne avec Yannick Noah. Mais la banlieue n’a pas brûlé en novembre alors on ne s’intéresse plus à nous… » Une autre Antillaise a demandé encore pourquoi les documentaires sur l’outre-mer ne passaient pas sur les autres chaînes du service public. « RFO, France Ô ça fait un peu ghetto. Nous sommes Français et les autres Français pourraient bien savoir que nous sommes aussi Français ! » Ce qui a fait sursauté Marie-José Alie : « Un ghetto ?! » Patrick de Carolis, à la rescousse, a rappelé que tous les jours France 3 diffusait un rendez-vous sur l’outre-mer. Comme le public lui rappelait que cela ne durait que 5 minutes, il a lancé : « Vous en voulez plus ? » Un énorme « oui » est monté de la salle.

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