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Publié par fxg

Akiyo à l’Olympia

Concert-Akiyo-olympia---Alfred-Jocksan--39-.jpgLes douze musiciens du groupe de tambours à peau, la musique à Saint-Jean, les deux choristes et les deux danseuses d’Akiyo font une entrée historique ce vendredi 27 avril dans la salle mythique de l’Olympia. 2 heures 30 de live, 24 titres, et plus de 2 000 spectateurs en osmose. Un concert mémorable à inscrire dans les annales.

A 21 heures, Akiyo a surgi. Les deux mille fans en effervescence explosent de joie dans la salle de l’Olympia. Le public est majoritairement guadeloupéen, avec des sympathisants venus vibrer, sauter, crier, danser sur la musique de leur groupe fétiche. C’est un véritable lyannaj d’amour. Car Akiyo, c’est la Guadeloupe ! Akiyo, c’est le peuple, Akiyo sé foss à péyi là.

Concert-Akiyo-olympia---Alfred-Jocksan--12-.jpgJuste avant, en coulisse, petit rituel : une ronde de prières, des cris : « Nous avons fait appel à notre grand papa, Marcel Lolia, pour nous donner la force », explique Jean-Pierre Coquerel.

La popularité du groupe culmine à 1467 mètres de haut, une Soufrière veillant sur son peuple… De son sommet ses intonations galvanisent, égaillent, transcendent, enivrent, irradient, les milliers des fans unis dans la danse. Tandis que quelques uns tombent d’épuisement, vite pris en charge par la sécurité, on entend : « Akiyo pa ka lagué. » Le rythme endiablé est martelé, sans relâche. Y pa ka moli.

Concert-Akiyo-olympia---Alfred-Jocksan--40-.jpgLe groupe donne la pleine mesure de son art, sa véritable dimension musicale. Seuls les jeux de lumières n’assurent pas. Mais, à travers la voix du légendaire François  Ladrezeau et de Jean-Pierre Coquerel, de Valérie et Véronique, de Christian Laviso, des pas de Stella et Melissa, de la calebasse de Dadou, le groupe assure une prestation digne. Woulé manman, woulé papa ! Ponctué par le déboulé de Marso avec son chapeau de feuille de banane. Plus de 30 ans après sa création, Akiyo est toujours là, sa musique est toujours très appréciée et reste indémodable. Instrumentales et vocales, ses mélodies rythmées, ses tambours à peau, son masque à Saint Jean, sont prompts à satisfaire tous les goûts. Un médikaman acoustique et vibrant.

Concert-Akiyo-olympia---Veronique--Alfred-Jocksan--1-.jpgC’est l’anniversaire de Gibzy, le diable du tambour et c’est aussi le jour anniversaire de la signature du décret de l’abolition de l’esclavage de l’esclavage des Nègres dans les colonies à sucre, en 1848. La musique de Guadeloupe fait un pas dans l’histoire, un symbole. La prière d’un nègre, monte. C’est François Ladrezeau, l’homme aux tresses naturelles de 20 ans d’âge, une chevelure mesurant plus de 2 mètres de long… Son interprétation donne la chair de poule  au public,

Il fallait être là et vivre en direct cette communion, ce phénomène hors du commun, le peuple en osmose avec sa musique, avec son histoire, avec sa culture, répondant mot à mot, parole à parole, refrain à refrain à chaque titre. Ils étaient main dans la main, harmonieusement ensemble. Dans un temps suspendu, voir interminable durant deux heures trente. Le temps du bonheur et de l’amour. Ils sont venus apporter au public parisien la chaleur du pays, comme au temps du carnaval. Pour finir par un mini déboulé tout en sueur. 

Mouvman kiltirèl Akiyo, sé médikaman à pep Gwadloup.

Alfred Jocksan (agence de presse GHM)

Vite dit

Concert-Akiyo-olympia-FRANCOIS-LA-DREZEAU---Alfred-Jocksan-.jpgFrançois Ladrezeau : « Akiyo, c’est l’âme du peuple. Nous partageons un mouvement dans la simplicité  et l’amour. La musique est ma mission, une force des esprits, de la tradition et de la pensée. C’est tout naturellement qu’on porte la voix du peuple pour sensibiliser la jeunesse dans le bling-bling, dans la facilité. Ce soir c’est l’un des plus beaux concerts d’Akiyo. C’est à mettre dans les annales. Après 34 années de combat kiltirel, Akiyo avait sa place ici. Akiyo c’est l’humanité ».

Gibsi, le diable du tambour, fête son anniversaire sur la scène de l’Olympia en versant quelques larmes : « ça me donne chaud au cœur. C’est la deuxième fois que ça m’arrive. La première fois c’était à bord d’un avion et le commandant de bord m’avait offert le champagne. C’est vraiment une surprise. Ce soir, je m’attendais pas et la surprise était totale, bada. Ce concert  me donne chaud au cœur pour mon pays, ma famille, big force pour Akiyo ». 

Jean-Pierre Coquerel, le chanteur emblématique du groupe : «  Je suis ici pour faire entendre quelques choses à mon peuple et j’ai donné tout ce que je pouvais. Le public à répondu présent, j’ai vraiment chaud au cœur. Nous étions en osmose. Quand, j’ai mis les pieds ici, ma première pensée a été pour PSE. Le peuple doit s’imprégner de nos différents messages. Nous voulons par nos actions marquer ce qui se produit dans le pays, dans notre société. Tant qui aura des problèmes, je trouverai toujours quelques choses à chanter. Nous exprimons la souffrance, le cri de tout un peuple ».

Patrick Cock, le président du mouvement kiltirel AKIYO : « on constate que le peuple est avec nous ce soir. Il y a une continuité dans notre militantisme culturelle. Aujourd’hui, on constate que la diaspora adhère totalement dans l’identité culturelle guadeloupéenne. Il y a persévérence dans tout ce que nous faisons. Et, j’envoie une flamme pour la pensée de papa Yaya, missié Gérald Lauriette ».

Propos recueilli par Alfred JocksanConcert-Akiyo-olympia---Alfred-Jocksan--17-.jpg

Mathi’S aux anges  à la sortie de la scène

concert-Akiyo-olympia-avril-2012---Mathi-s---alfred-Jocksan.jpgLa jeune chanteuse-guitariste, Lauélie Delanay, la fille de Marie-Hélène, en chauffeuse de salle pour le concert du groupe Akiyo à l’Olympia. Méthi’S ne pouvais pas rêver d’un meilleur tremplin pour faire un saut dans le grand bain du live. Elle qui baigne dans la musique depuis son plus jeune âge avec une maman musicienne.

Jeune artiste de 25 ans qui court le déboulé chaque année au sein du groupe Akiyo, dans les rues de Pointe à Pitre, vient de partager quelques choses d‘extraordinaire avec le public parisien. En faisant l’ouverture du concert  historique d’Akiyo, groupe mythique, l’âme de la Guadeloupe.  « D’habitude, je ne suis jamais satisfait. Mais, ce soir, c’est énorme ce qui m’arrive. C’est la chose que je pouvais demandé de mieux et qui m’encourage. Là, je suis aux anges. Je me suis pas encore remise ».  Le public l’a poussé, l’a donné des bonnes vibrations et de l’amour. Lui faisant oublier sa timidité et ses réserves en partageant pleinement ces moments uniques dans sa carrière. Depuis la sortie de son premier album, il y a deux ans, la jeune fille travaille d’arrache pied pour trouver sa voix et donner une image live à sa musique. Pour pousser les gens à s’intéresser à elle, à  sa musique et trouver un public. Son titre « nou gene » en guitare-voix à plus au public. Elle est persévérante et a la tête sur les épaules. Après dix ans de musique. Méthi’S  prépare son deuxième album.

Une voix chaude et sensuelle. Elle possède une sensibilité rythmique accouplée à une bonne  alliance mélodique. Elle lui reste à travailler son swing pour une plus forte présence en scène. Mais, elle est prête à diluer son art pour atteindre un public plus large. L’avenir nous le dira. Un début prometteur pour la fille de Rodolphe qui l’admire des hauts des cieux. La musique coule dans ses veines et elle est en route pour faire sa propre scène et non les premières parties.

AJ

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