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Publié par fxg

Lurel et Cuvillier défendent la pêche ultramarine au Sénat

Lurel-et-cuvillier-senat.jpgLes ministres des Transports, de la Mer et de la Pêche, Frédéric Cuvillier, et des Outre-mer, Victorin Lurel, sont venus au Sénat, hier matin pour débattre de la politique communautaire de la pêche en prévision de sa réforme qui doit être opérationnelle pour la période 2014-2020. La réforme, telle que voulue par la commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, malgré plusieurs alerte dont la résolution adoptée par le Sénat français le 3 juillet dernier, ne tient pas compte de la réalité dans les outre-mer français. C’est pourquoi les deux ministres ont accepté ce débat avec les sénateurs afin de montrer à l’Europe un front uni entre les parlementaires et le gouvernement. « Les outre-mer donnent leur poids maritime à la France, a rappelé le ministre Cuvillier. Nous devrons faire remonter au conseil des ministres de l’Europe ses spécificités et plaider la régionalisation des politiques des pêches. » La réforme repose sur le constat de la surpêche. Or, comme l’a fait remarquer le sénateur Larcher, il y a des ressources halieutiques abondantes et sous-exploitées. Ce qu’a reconnu la Commission européenne… Les réa     lités de la pêche en outre-mer ne sont donc pas prises en compte dans le projet de réforme de la politique communautaire des pêches de l’Union alors qu’elle y dispose d’un potentiel de développement important. Le débat d’hier a porté sur les règles inadaptées de la politique communautaire des pêches. Maurice Antiste a ainsi dénoncé l’interdiction d’aide à l’installation de marins pêcheurs : « A la Région, nous avions les fonds », regrette-t-il encore. Lurel-Senat-014.jpgMême chose pour financer l’installation de dispositifs de concentration de poissons, une technique moderne, durable contrairement aux pratiques de pêche avec de grands filets ou des grands thoniers… » Georges Patient pour la Guyane a dénoncé avant toute chose les problèmes de financement des pêcheurs : « La Guyane est la seule région littorale française à ne pas disposer de Caisse Régionale du Crédit Maritime. De plus, le secteur étant considéré comme à haut risque par les banques commerciales, celles-ci ne participent donc pas au financement des investissements des entreprises de pêche ce qui entraine de nombreuses conséquences (…) dont l’impossibilité de consommer les fonds pour la Pêche par les très petites entreprises, ce qui a eu un impact sur le programme opérationnel 2007-2013. » Comme son homologue de Guyane, le Réunionnais Michel Vergoz a plaidé pour qu’on applique réellement l’article 349 du traité de Lisbonne qui permet les adaptations et dérogations nécessaires. Victorin Lurel s’est déclaré pour « la prise en compte effective des spécificités des RUP », pour « le renouvellement et la modernisation de la flotille », la mise en place d’un véritable « POSEI pêche » tenant compte des surcoûts, la construction de nouveaux points de débarquement, l’éligibilité des organisations au fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) et enfin, la mise en place d’un comité consultatif régional dédié aux régions ultrapériphériques. « Sur tous ces sujets, a conclu le ministre des Outre-mer, je ne vous cache pas que les négociations avec la direction générale MARE sont difficiles car cette direction estime qu’elle n’a pas vocation à soutenir la pêche, mais à sauvegarder les réserves halieutiques. » Maurice Antiste ne voit qu’une solution, que Maria Damanaki vienne dans les DOM : « Elle comprendra en voyant que chaque bateau est une petite  entreprise individuelle… » Au début de l’automne la réforme de la politique communautaire des pêches viendra devant le conseil des ministres européens, puis devant l’Europarlement pour être opérationnelle en 2014.

FXG (agence de presse GHM)

 


Repères

Les DOM représentent 35 % de la flotte artisanale française et 20 % des effectifs de marins pêcheurs au niveau national (2880 pêcheurs domiens en 2008).

En Guyane et en Guadeloupe, la pêche représente des chiffres d’affaires proche de ceux de la banane ou de la canne à sucre.

La pêche aux Antilles est quasi exclusivement artisanale et majoritairement côtière.

La pêche en Guyane comprend trois flotilles : la pêche industrielle crevettière (en crise), la pêche artisanale ciblant le poisson blanc et la pêche au vivaneau effectuée sous licence communautaire par des navires vénézuéliens.

La pêche réunionnaise comprend trois composantes : la pêche artisanale côtière, la pêche palangrière dans la zone exclusive économique de la Réunion, des îles éparses et de Madagascar, et la pêche hauturière dans les eaux des Terres australes et antarctiques françaises.

A Mayotte, une flotte thonière cohabite avec une flotille artisanale

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