pop caraib rock
Jaya, inventeur du pop caraïb rock
C’est un Tauliot, comme le tambouyé originaire de Guadeloupe, mais il ne le connaît pas. Natif de Paris, Jaya vient de Marie-Galante et ses parents sont désormais revenus au pays… Il semble loin de la scène antillaise et pourtant… A 16 ans, cet autodidacte passe entre les mains du maître tambour Cheik Tidiane Fall. « Il m’a donné les rudiments pour me développer… » Mais dès l’âge de 7 ans, Jaya a appris le gwo ka en famille et il donne une première représentation au théâtre noir de Paris. A 19 ans, il se lance dans les compositions qu’ils concrétisera peu après. Une maquette est prête, mais il n’est pas pressé de sortir un disque. Mais le groupe est là : Amaramba. Hervé Sicard à la basse, Mathieu Autin à la batterie, Thierry Jean-Angèle à la guitare et Jaya aux percus. « J’ai eu envie de défendre le gwo ka moderne que je mets en relation avec Count Osee ou David Murray. Ce qui représente la tradition caraïbe, c’est le gwo ka moderne : des tambours et éventuellement, une ligne de basse et des cuivres. » Jaya ne se retrouve pas dans le zouk. « C’est de l’aseptisé, de la variété… On a d’autres choses à dire que je t’aime doudou ! » Voilà comment il s’est lancé dans les musiques urbaines créoles. « Non, corrige-t-il, c’est du pop caraïbe rock ! » Arambara n’a fait que deux concerts pour l’heure. « On est tout neuf et on a du mal à se faire programmer. On cherche d’abord à se faire un public, le disque viendra après. » Avec ses congas, il joue sur le rythme Ti bwa. Ses influences s’appellent Velo, Ti Emile, Dédé Saint-Prix, mais aussi Led Zepelin, Jo Coker, les Clash ou Budy Holly, mais encore bien d'autres... Jaya vit dans le tout-monde depuis longtemps, avant même qu’il ne connaisse le travail d’Edouard Glissant ! Alors, il chante : « Esclavaj a komensé et pon moun pa té sav yo té esclav. Esclav a vi ayo, esclav a chè ayo… » Si les chaînes de l’esclavage sont, elles sont rivées à nos sens, plaide-t-il. « Il faut élever l’esprit, être non pas dans la chair, mais dans l’esprit. C’est un combat que je mène avec moi-même. Ca donne une ouverture. » Avec le rock, il fallait être gonflé ! Jaya l’a fait.
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