Fabienne Kanor primée pour Humus
Fabienne Kanor lauréate du prix RFO 2007
Avertie avant la cérémonie de son succès au prix RFO du livre 2007, Fabienne Kanor pleurait dans le métro qui la conduisait au restaurant Le Procope, le plus vieux café de Paris, lundi après-midi, où se tenait la cérémonie. « C’est un grand jour, car Humus a fait son chemin depuis quelques lunes ! Humus ? A quoi bon ? Pour témoigner avec la danse des mots ! C’est difficile d’écrire, on souffre beaucoup et la reconnaissance compte beaucoup dans le chemin de l’écriture… » Les yeux mouillés, Fabienne Kanor n’en dira pas plus publiquement. Gisèle Pinault, lauréate 1996, pleure aussi… C’est Dany Laferrière, lauréat 2002, qui va parler de l’ouvrage récompensé : « Humus est un livre rare, par le style, la forme et le thème. Un groupe de femmes enfermées dans la cale d’un négrier et qui conspirent pour détruire l’objet du voyage, leurs propres corps… Tout vient du ventre dans ce livre… Cette écriture, c’est la nostalgie du présent. »
Requiem pour 14 femmes
Marie-Josée Alie, qui lui remet avec Luc Laventure le trophée 2007, s’exclame : « il y a beaucoup de nous (les femmes, NDLR) dans ce livre… » Fabienne ne se sent pas de prime abord lauréate, mais relectrice. « Je suis contente pour ces femmes morts dans le silence… Que des femmes comme moi viennent parler de l’esclavage, c’est courageux, comme de me donner ce prix-là ! » Ce roman, Fabienne l’a écrit au Sénégal, à Saint-Louis, dans une petite case, pendant deux ans, alors qu’elle était « sentimentalement triste » « J’ai pris possession de la plume ; je l’ai écrit à la main, c’est un corps à corps avec les mots… » En visitant (une fois encore) le musée de la maison aux esclaves, elle est tombée sur cette histoire de femmes. « 14 femmes qui se sont jetées du haut de la dunette… J’ai répété ces mots là et je suis remontée en 1774 et à ces femmes qui ont voulu être libres plutôt qu’esclaves. C’est un requiem. Je ne parle pas de maîtres ni d’esclaves, que des hommes, des petits hommes avec leurs paradoxes… »
Une jambé d’loAvertie avant la cérémonie de son succès au prix RFO du livre 2007, Fabienne Kanor pleurait dans le métro qui la conduisait au restaurant Le Procope, le plus vieux café de Paris, lundi après-midi, où se tenait la cérémonie. « C’est un grand jour, car Humus a fait son chemin depuis quelques lunes ! Humus ? A quoi bon ? Pour témoigner avec la danse des mots ! C’est difficile d’écrire, on souffre beaucoup et la reconnaissance compte beaucoup dans le chemin de l’écriture… » Les yeux mouillés, Fabienne Kanor n’en dira pas plus publiquement. Gisèle Pinault, lauréate 1996, pleure aussi… C’est Dany Laferrière, lauréat 2002, qui va parler de l’ouvrage récompensé : « Humus est un livre rare, par le style, la forme et le thème. Un groupe de femmes enfermées dans la cale d’un négrier et qui conspirent pour détruire l’objet du voyage, leurs propres corps… Tout vient du ventre dans ce livre… Cette écriture, c’est la nostalgie du présent. »
Requiem pour 14 femmes
Marie-Josée Alie, qui lui remet avec Luc Laventure le trophée 2007, s’exclame : « il y a beaucoup de nous (les femmes, NDLR) dans ce livre… » Fabienne ne se sent pas de prime abord lauréate, mais relectrice. « Je suis contente pour ces femmes morts dans le silence… Que des femmes comme moi viennent parler de l’esclavage, c’est courageux, comme de me donner ce prix-là ! » Ce roman, Fabienne l’a écrit au Sénégal, à Saint-Louis, dans une petite case, pendant deux ans, alors qu’elle était « sentimentalement triste » « J’ai pris possession de la plume ; je l’ai écrit à la main, c’est un corps à corps avec les mots… » En visitant (une fois encore) le musée de la maison aux esclaves, elle est tombée sur cette histoire de femmes. « 14 femmes qui se sont jetées du haut de la dunette… J’ai répété ces mots là et je suis remontée en 1774 et à ces femmes qui ont voulu être libres plutôt qu’esclaves. C’est un requiem. Je ne parle pas de maîtres ni d’esclaves, que des hommes, des petits hommes avec leurs paradoxes… »
Deuxième roman après D’eau douce, deuxième prix après le Fetkann, Fabienne Kanor ne veut pas se limiter à être une femme à prix même si cette reconnaissance la touche, de manière proustienne ( !) : « Je suis heureuse car, longtemps je me suis réveillée de bonne heure en me disant que peut-être cette histoire était obsolète. Mais le livre entre dans les écoles et les bibliothèques aux Antilles ! » Avec l’argent du prix (5 000 euros), Fabienne va s’acheter un tiers de caméra. Car la petite Antillaise née à Orléans est une femme de mots, mais aussi de vidéo. Elle achève de tourner la suite de la Noiraude à Brest et tourne avec Emmanuelle Bidout un documentaire sur les gens du BUMIDOM. Elle s’y reconnaît dans cette histoire du Bumidom. D’ailleurs, elle ne dit pas qu’elle est revenue en Martinique (elle anime dans le pitt, un magazine culturel sur Télé Martinique), car elle reste une jambé d’lo : « Le retour en Martinique ne s’est pas passé, je suis en transit… » fille d’un facteur et d’une aide-soignante, fabienne a fait des études de linguistique comparée, puis journaliste, « insatisfaite d’où ces petits sauts, notamment au Sénégal… » Petite, elle faisait des voyages immobiles, se contait des récits avec ses play-mobil, maintenant, elle voyage avec les mots.
Le coin des malpalan
Certains ont souri (jaune) quand ils ont réalisé que le prix RFO du livre revenait à… RFO. Mais, sans rien ôter aux qualités du roman primé, il y a bien eu maladresse, lundi, au Procope, lors de la remise du prix. Pressé de saluer la nouvelle lauréate, Luc Laventure, l’animateur de cette cérémonie, n’a pas eu un mot pour les nominés et leurs ouvrages alors même que certains étaient dans la salle.
Certains ont souri (jaune) quand ils ont réalisé que le prix RFO du livre revenait à… RFO. Mais, sans rien ôter aux qualités du roman primé, il y a bien eu maladresse, lundi, au Procope, lors de la remise du prix. Pressé de saluer la nouvelle lauréate, Luc Laventure, l’animateur de cette cérémonie, n’a pas eu un mot pour les nominés et leurs ouvrages alors même que certains étaient dans la salle.