Mémoires partagées
Le Memorial de la Shoah accueille le Comité marche du 23 mai 1998Devant le Mémorial de la Shoah, sous l’étoile de David et les inscriptions en yiddish et en hébreux, N’oublie pas et Souviens-toi, Patrick Karam, Philippe Boukara (guide), Marly Péroumal, Serge Romana, et Freddy Loyson.
« Quand on dit du mal des Juifs, tends l’oreille parce qu’on parle de toi. » En citant Frantz Fanon, le délégué interministériel Patrick Karam a voulu marquer, dimanche au Mémorial de la Shoah, à Paris, le refus de voir se concurrencer les mémoires entre descendants d’esclaves et descendants des victimes de la Shoah, déniant à quiconque de taxer les Antillais d’antisémites : « Seul un petit groupe a surfé sur cette idée de concurrence des mémoires. » Le délégué accompagnait une petite centaine d’Antillo-Guyanais de la région parisienne, tous impliqués, à travers leur association CM98 (Comité marche du 23 mai 1998), à lutter contre l’oubli de leur histoire et de leurs ancêtres esclaves. Pendant deux jours, ils ont observé l’ensemble du dispositif mis en place au Mémorial pour sauver l’histoire du génocide juif de l’oubli, du révisionnisme et du négationnisme. A l’origine de cet échange, Marly Péroumal. Cette jeune femme avait organisé, cette année des colloques avec les Arméniens et les Juifs de France : « Cette visite s’inscrit dans la continuité de ce travail. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux qui ont fait de l’oubli leur principal ennemi. Chez nous l’oubli a été organisé. » Guidés par des historiens, les originaires d’outre-mer ont pu se rendre compte de la manière dont les Juifs de France rendaient hommage à leurs ancêtres victimes de la barbarie nazie. Ainsi, le mur des noms essaie de rendre son identité à chacune des victimes de la Shoah. « Le travail effectué a permis de donner un nom à la moitié des 6 millions de Juifs assassinés », commente Philippe Boukara, l’un des responsables et guide du Mémorial. Si un tel mémorial n’existe pas encore pour la mémoire de l’esclavage, Serge Romana, président du CM98, sait qu’ils ont enclenché la bonne démarche quand chaque 23 mai, il est procédé à la lecture à haute voix des noms des esclaves antillais. « Il y a quelque chose d’universel dans ce type de démarche,, explique-t-il. On rejoint d’autres hommes qui font la même chose. Tous les hommes font la même chose avec la mémoire de leurs parents. » De l’aveu du président du CM98, il s’agissait d’une « décision politique que ce rapprochement entre Français, les Juifs étant les mieux à même de comprendre ce que nous avons vécu ». La prochaine fois, en avril 2008, le CM98 veut organiser un séminaire croisé avec les Juifs, les Arméniens, les Antillo-Guyanais et Réunionais et, peut-être, les Tutsies.
« Quand on dit du mal des Juifs, tends l’oreille parce qu’on parle de toi. » En citant Frantz Fanon, le délégué interministériel Patrick Karam a voulu marquer, dimanche au Mémorial de la Shoah, à Paris, le refus de voir se concurrencer les mémoires entre descendants d’esclaves et descendants des victimes de la Shoah, déniant à quiconque de taxer les Antillais d’antisémites : « Seul un petit groupe a surfé sur cette idée de concurrence des mémoires. » Le délégué accompagnait une petite centaine d’Antillo-Guyanais de la région parisienne, tous impliqués, à travers leur association CM98 (Comité marche du 23 mai 1998), à lutter contre l’oubli de leur histoire et de leurs ancêtres esclaves. Pendant deux jours, ils ont observé l’ensemble du dispositif mis en place au Mémorial pour sauver l’histoire du génocide juif de l’oubli, du révisionnisme et du négationnisme. A l’origine de cet échange, Marly Péroumal. Cette jeune femme avait organisé, cette année des colloques avec les Arméniens et les Juifs de France : « Cette visite s’inscrit dans la continuité de ce travail. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux qui ont fait de l’oubli leur principal ennemi. Chez nous l’oubli a été organisé. » Guidés par des historiens, les originaires d’outre-mer ont pu se rendre compte de la manière dont les Juifs de France rendaient hommage à leurs ancêtres victimes de la barbarie nazie. Ainsi, le mur des noms essaie de rendre son identité à chacune des victimes de la Shoah. « Le travail effectué a permis de donner un nom à la moitié des 6 millions de Juifs assassinés », commente Philippe Boukara, l’un des responsables et guide du Mémorial. Si un tel mémorial n’existe pas encore pour la mémoire de l’esclavage, Serge Romana, président du CM98, sait qu’ils ont enclenché la bonne démarche quand chaque 23 mai, il est procédé à la lecture à haute voix des noms des esclaves antillais. « Il y a quelque chose d’universel dans ce type de démarche,, explique-t-il. On rejoint d’autres hommes qui font la même chose. Tous les hommes font la même chose avec la mémoire de leurs parents. » De l’aveu du président du CM98, il s’agissait d’une « décision politique que ce rapprochement entre Français, les Juifs étant les mieux à même de comprendre ce que nous avons vécu ». La prochaine fois, en avril 2008, le CM98 veut organiser un séminaire croisé avec les Juifs, les Arméniens, les Antillo-Guyanais et Réunionais et, peut-être, les Tutsies.