Karam affronte la CGT
Karam défend la réforme des congés bonifiés devant la CGT
C’est officiel depuis le 22 octobre, date à laquelle, à l’issue d’une réunion interministérielle, le dossier des congés bonifiés a été effectivement confié au délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’Outre-mer, Patrick Karam. Trois semaines à peine après cet arbitrage, l’ancien patron du Collectifdom a été convoqué par ses anciens adhérents, les personnels de l’assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) syndiqués à la CGT. Le rendez-vous était fixé hier matin à la Pitié-Salpétrière. Accueilli un rien froidement par le secrétaire général de la section, Hazdine Aissiou, qui lui a lancé : « Nous sommes en colère », Patrick Karam a eu une heure pour retourner l’assistance. C’est une déclaration du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer qui a inquiété les personnels originaires des DOM lorsqu’il aurait évoqué « l’encombrement des aéroports en juillet et août » et la modification des congés bonifiés, notamment leur fractionnement. Patrick Karam a assuré à son auditoire que cette réforme ne se ferait pas sans que les syndicats ne soient consultés, ainsi qu’il l’avait déjà annoncé aux représentants de la CFTC de la mairie de Paris, le mois dernier. Il a donc renouvelé la présentation du projet qui consiste à proposer aux originaires d’outre-mer employés dans la fonction publique de pouvoir prendre leurs congés bonifiés en deux fois, « si vous le souhaitez ». A la Pitié-Salpétrière, il y a quelque 350 fonctionnaires concernés et pour l’ensemble de l’APHP, la mesure concerne 6 000 personnes. Devant les méfiances de quelques membres de l’assistance, Patrick Karam a évoqué les critères de choix de l’administration qui use d’un flou en la matière pour décider que tel ou tel fonctionnaire n’a plus droit au bénéfice des congés bonifiés. « Ensemble, nous établirons les critères pour que l’administration ne puisse plus jouer de cet arbitraire. » Quand de nouvelles réticences se sont faites entendre, Patrick Karam, en bon tribun, a usé de la corde sensible en sortant m’arme fatale : « Zot ka ban mwen fos ! » Et si des syndicalistes lui ont rappelé qu’ils manifesteraient le 29 novembre, à la fin, ils lui ont offert une véritable salve d’applaudissements. Plus tranquillement, le secrétaire général de la CGT Pitié-Salpétrière s’est contenté de « prendre acte que rien ne se ferait » sans son syndicat.
Jocelaine Loussasa-Chipotel, membre de la CGT (et de la CGT-G)C’est officiel depuis le 22 octobre, date à laquelle, à l’issue d’une réunion interministérielle, le dossier des congés bonifiés a été effectivement confié au délégué interministériel à l’égalité des chances des Français d’Outre-mer, Patrick Karam. Trois semaines à peine après cet arbitrage, l’ancien patron du Collectifdom a été convoqué par ses anciens adhérents, les personnels de l’assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) syndiqués à la CGT. Le rendez-vous était fixé hier matin à la Pitié-Salpétrière. Accueilli un rien froidement par le secrétaire général de la section, Hazdine Aissiou, qui lui a lancé : « Nous sommes en colère », Patrick Karam a eu une heure pour retourner l’assistance. C’est une déclaration du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer qui a inquiété les personnels originaires des DOM lorsqu’il aurait évoqué « l’encombrement des aéroports en juillet et août » et la modification des congés bonifiés, notamment leur fractionnement. Patrick Karam a assuré à son auditoire que cette réforme ne se ferait pas sans que les syndicats ne soient consultés, ainsi qu’il l’avait déjà annoncé aux représentants de la CFTC de la mairie de Paris, le mois dernier. Il a donc renouvelé la présentation du projet qui consiste à proposer aux originaires d’outre-mer employés dans la fonction publique de pouvoir prendre leurs congés bonifiés en deux fois, « si vous le souhaitez ». A la Pitié-Salpétrière, il y a quelque 350 fonctionnaires concernés et pour l’ensemble de l’APHP, la mesure concerne 6 000 personnes. Devant les méfiances de quelques membres de l’assistance, Patrick Karam a évoqué les critères de choix de l’administration qui use d’un flou en la matière pour décider que tel ou tel fonctionnaire n’a plus droit au bénéfice des congés bonifiés. « Ensemble, nous établirons les critères pour que l’administration ne puisse plus jouer de cet arbitraire. » Quand de nouvelles réticences se sont faites entendre, Patrick Karam, en bon tribun, a usé de la corde sensible en sortant m’arme fatale : « Zot ka ban mwen fos ! » Et si des syndicalistes lui ont rappelé qu’ils manifesteraient le 29 novembre, à la fin, ils lui ont offert une véritable salve d’applaudissements. Plus tranquillement, le secrétaire général de la CGT Pitié-Salpétrière s’est contenté de « prendre acte que rien ne se ferait » sans son syndicat.
« On ne peut négocier sur les congés bonifiés. Si on doit fractionner ces congés, c’est leur mort ! Personne ne peut empêcher les originaires d’Outre-mer de venir se ressourcer dans leur pays d’origine. En partant en juillet-août, on empêcherait les touristes de venir ? C’est de la discrimination. Il y a de la place pour tout le monde et particulièrement pour les originaires d’Outre-mer ! »