Le monsieur météo de TF1 est un ultramarin
De la Réunion à TF1, Sébastien Folin, originaire de la Réunion revient sur son parcours qui l'a conduit à présenter la météo sur TF1
« Je n’ai pas à m’intégrer dans mon pays ! »
Comment avez-vous fait pour partir de la Réunion, pays de votre enfance, et atterrir à TF1, plus grosse chaîne de télé européenne ?
Je suis arrivé à Paris en décembre 1999, pour les fêtes du millénium. J’ai suivi ma femme qui était à Paris depuis trois mois pour faire une école de stylisme. Moi, je faisais de la radio, de la télé à la Réunion. J’ai lancé NRJ là-bas, je faisais de l’animation, des interviewes culturelles et musicales. Ca faisait quatre ans que je réalisais des pubs, des clips, des mags…Tout s’est décidé au printemps 1999 avec cette école de stylisme. On plaque tout, on va à Paris ! J’ai commencé à faire le tour des boites de production… Grosse galère… Mais j’ai trouvé mon premier cachet avec une émission d’Alain Manneval sur France 5. Je devais assurer une chronique d’une minute trente avec de jeunes talents. J’ai eu Mickey 3D ! Puis Michel field a lancé sa webTV. J’ai trouvé à m’y employer. Ca faisait quinze jours que j’avais signé que TF1 m’appelle.
Comment sont-ils tombés sur vous ?
En 1996, j’étais encore à la Réunion, j’avais envoyé des cassettes un peu partout, mais sans grande conviction… Ils m’ont appelé en mai 2000 ! Je rentrais d’une journée de boult et ma femme me dit : « Un gars de TF1 t’a attendu aujourd’hui. » Elle n’avait pas pris son nom et moi, j’ai pensé à une blague. Trois jours plus tard, Aline Bonnefoy, directrice artistique à TF1 m’appelle. Elle cherche un monsieur météo… Je ne suis pas chaud, mais j’accepte de la rencontrer à TF1. J’y vais, on me présente Evelyne Délhia et on me propose de faire un essai. Je dis non. Ils sont un peu surpris, mais je leur explique que la présentation ne m’intéresse pas et je m’en vais.
Des réactions ?
Mes amis me disent : « t’as dit non à TF1 ?! » J’étais saturé de télé et je ne voulais plus faire d’antenne. Je voulais réaliser et je pensais le mélange incompatible. Mais dans le même temps, sur le site de Michel Field, je commençais à présenter une émission de jazz. Une heure trente hebdo ! Et je reprenais plaisir à faire de la télé. Je réalise des émissions pour Paris Première, la nuit de l’interdit pour le réveillon 2001. Héléna Noguera présentait « plaisir d’offrir, joie de recevoir »… A la fin 2001, le site commence à péricliter et je repense à TF1 et j’ai rappelé.
Ils étaient toujours partant ?
J’ai suivi Evelyne une journée, à Météo France, en loge, jusqu’à la prise. J’ai appris ma carte de France et j’ai fait un essai, puis un deuxième. Depuis, je présente la météo le week-end en alternance avec Catherine Laborde et je remplace de temps à autre Evelyne Délhia.
On choisit de prendre un rôle, une attitude, un style quand on présente la météo ?
Je n’ai pas intellectualisé. Je suis resté spontané. Si je fais des facéties, ce n’est pas exprès. Le plus important, c’est le temps qu’il va faire. On est en direct. Je me suis un peu amusé pendant la coupe du monde de rugby. J’ai fait une hola pour annoncer le beau temps. Quand il y a une tempête de ciel bleu, on peut tout faire. Sinon, il faut respecter le télespectateur. D’ailleurs, les rares fois où j’ai voulu calculer un effet, c’était mauvais.
Vous vous considérez animateur, journaliste ?
Je suis un animateur, un vulgarisateur. Il faut que je comprenne ce que je raconte. Je fais le lien entre les ingénieurs météo et le public. Si des altos arrivent par l’Ouest, moi je dois dire : « sortez vos parapluies. »
Peut-on sortir de la météo ?
Depuis que je fais la météo, je fais ce que je pensais ne pas pouvoir faire en présentant la météo ! Je présente depuis 2006 Acoustic sur TV5 monde. Un 26 minutes musical tourné dans les conditions du direct au studio Guillaume Tell. Les artistes présentent leur album en live et je fais une interview intimiste de dix minutes. Depuis trois ans, je co-anime a présentation de vidéogag. C’est l’émission qui correspond le mieux à mon côté familial et potache. C’st la seule émission qu’on peut regarder avec toute la famille ! J’ai présenté pendant deux ans sur RTL et cette année, j’ai une éission de musique et news sur RTL2. J’ai aussi une boite de production, Kallakour (le gars du quartier en créole) qui travaille en collaboration avec les programmes courts de TF1. Je vais mettre en ligne sur mon site officiel des interviewes d’artistes sur leur rapport à leur instrument. Ce site permettra de comprendre un peu plus une partie de ce que je suis.
Vous avez participé aux Césaire de la musique. Quelles sont vos connexions antillaises ?
C’est Harry Roselmack qui m’a appelé pour me parler de son ami Joseph Dunoyer, de l’équipe des Césaire. J’ai dit okay. Mais je ne suis pas très mondain.
Que pensez-vous de la météo de l’outre-mer sur les chaînes nationales ?
Chaque ultramarin a sa météo et n’a pas besoin de TF1 pour savoir le temps qu’il fera chez lui. Les ultramarins de métropole sont contents de voir la météo de leurs territoires, mais au delà, c’est l’intérêt de présenter au grand public la France sur tous les océans. Ca me paraît intéressant. Ca éviterait peut-être qu’on puisse dire de moi, par exemple, que je suis un exemple d’intégration. Je n’ai pas à m’intégrer dans mon pays ! La France oublie parfois qu’il y a des DOM TOM, que des gens y vivent et que ces gens sont français. La météo d’outre-mer rappelle cela.
« Je n’ai pas à m’intégrer dans mon pays ! »
Comment avez-vous fait pour partir de la Réunion, pays de votre enfance, et atterrir à TF1, plus grosse chaîne de télé européenne ?
Je suis arrivé à Paris en décembre 1999, pour les fêtes du millénium. J’ai suivi ma femme qui était à Paris depuis trois mois pour faire une école de stylisme. Moi, je faisais de la radio, de la télé à la Réunion. J’ai lancé NRJ là-bas, je faisais de l’animation, des interviewes culturelles et musicales. Ca faisait quatre ans que je réalisais des pubs, des clips, des mags…Tout s’est décidé au printemps 1999 avec cette école de stylisme. On plaque tout, on va à Paris ! J’ai commencé à faire le tour des boites de production… Grosse galère… Mais j’ai trouvé mon premier cachet avec une émission d’Alain Manneval sur France 5. Je devais assurer une chronique d’une minute trente avec de jeunes talents. J’ai eu Mickey 3D ! Puis Michel field a lancé sa webTV. J’ai trouvé à m’y employer. Ca faisait quinze jours que j’avais signé que TF1 m’appelle.
Comment sont-ils tombés sur vous ?
En 1996, j’étais encore à la Réunion, j’avais envoyé des cassettes un peu partout, mais sans grande conviction… Ils m’ont appelé en mai 2000 ! Je rentrais d’une journée de boult et ma femme me dit : « Un gars de TF1 t’a attendu aujourd’hui. » Elle n’avait pas pris son nom et moi, j’ai pensé à une blague. Trois jours plus tard, Aline Bonnefoy, directrice artistique à TF1 m’appelle. Elle cherche un monsieur météo… Je ne suis pas chaud, mais j’accepte de la rencontrer à TF1. J’y vais, on me présente Evelyne Délhia et on me propose de faire un essai. Je dis non. Ils sont un peu surpris, mais je leur explique que la présentation ne m’intéresse pas et je m’en vais.
Des réactions ?
Mes amis me disent : « t’as dit non à TF1 ?! » J’étais saturé de télé et je ne voulais plus faire d’antenne. Je voulais réaliser et je pensais le mélange incompatible. Mais dans le même temps, sur le site de Michel Field, je commençais à présenter une émission de jazz. Une heure trente hebdo ! Et je reprenais plaisir à faire de la télé. Je réalise des émissions pour Paris Première, la nuit de l’interdit pour le réveillon 2001. Héléna Noguera présentait « plaisir d’offrir, joie de recevoir »… A la fin 2001, le site commence à péricliter et je repense à TF1 et j’ai rappelé.
Ils étaient toujours partant ?
J’ai suivi Evelyne une journée, à Météo France, en loge, jusqu’à la prise. J’ai appris ma carte de France et j’ai fait un essai, puis un deuxième. Depuis, je présente la météo le week-end en alternance avec Catherine Laborde et je remplace de temps à autre Evelyne Délhia.
On choisit de prendre un rôle, une attitude, un style quand on présente la météo ?
Je n’ai pas intellectualisé. Je suis resté spontané. Si je fais des facéties, ce n’est pas exprès. Le plus important, c’est le temps qu’il va faire. On est en direct. Je me suis un peu amusé pendant la coupe du monde de rugby. J’ai fait une hola pour annoncer le beau temps. Quand il y a une tempête de ciel bleu, on peut tout faire. Sinon, il faut respecter le télespectateur. D’ailleurs, les rares fois où j’ai voulu calculer un effet, c’était mauvais.
Vous vous considérez animateur, journaliste ?
Je suis un animateur, un vulgarisateur. Il faut que je comprenne ce que je raconte. Je fais le lien entre les ingénieurs météo et le public. Si des altos arrivent par l’Ouest, moi je dois dire : « sortez vos parapluies. »
Peut-on sortir de la météo ?
Depuis que je fais la météo, je fais ce que je pensais ne pas pouvoir faire en présentant la météo ! Je présente depuis 2006 Acoustic sur TV5 monde. Un 26 minutes musical tourné dans les conditions du direct au studio Guillaume Tell. Les artistes présentent leur album en live et je fais une interview intimiste de dix minutes. Depuis trois ans, je co-anime a présentation de vidéogag. C’est l’émission qui correspond le mieux à mon côté familial et potache. C’st la seule émission qu’on peut regarder avec toute la famille ! J’ai présenté pendant deux ans sur RTL et cette année, j’ai une éission de musique et news sur RTL2. J’ai aussi une boite de production, Kallakour (le gars du quartier en créole) qui travaille en collaboration avec les programmes courts de TF1. Je vais mettre en ligne sur mon site officiel des interviewes d’artistes sur leur rapport à leur instrument. Ce site permettra de comprendre un peu plus une partie de ce que je suis.
Vous avez participé aux Césaire de la musique. Quelles sont vos connexions antillaises ?
C’est Harry Roselmack qui m’a appelé pour me parler de son ami Joseph Dunoyer, de l’équipe des Césaire. J’ai dit okay. Mais je ne suis pas très mondain.
Que pensez-vous de la météo de l’outre-mer sur les chaînes nationales ?
Chaque ultramarin a sa météo et n’a pas besoin de TF1 pour savoir le temps qu’il fera chez lui. Les ultramarins de métropole sont contents de voir la météo de leurs territoires, mais au delà, c’est l’intérêt de présenter au grand public la France sur tous les océans. Ca me paraît intéressant. Ca éviterait peut-être qu’on puisse dire de moi, par exemple, que je suis un exemple d’intégration. Je n’ai pas à m’intégrer dans mon pays ! La France oublie parfois qu’il y a des DOM TOM, que des gens y vivent et que ces gens sont français. La météo d’outre-mer rappelle cela.