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Publié par fxg

Le 4e prix Fetkann remis hier matin au café de Floreabcedaire.jpgl-humeur-des-cannes.jpg
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José Pentoscrope, président du CIFORDOM, organisateur de ce prix littéraire dédié à « la mémoire des pays du sud, à la mémoire de l’humanité », a remis, hier matin au café de Flore à Paris, les quatre trophées de la 4e édition du prix Fetkann. Dans la catégorie Mémoire, c’est Nicole Maymat qui est lauréate avec son livre « Le bon Dieu se cache dans les nuages », aux éditions du seuil. Dans la catégorie recherche, le franco-canadien Pierre Henri Boulle est récompensé pour « Race et esclavage dans la France de l’ancien Régime », chez Perrin. Le réunionnais Jean Gauvin reçoit le prix jeunesse pour  son « Abécédaire de l’esclavage des Noirs », édité chez Dapper. Enfin, le prix poésie revient au Martiniquais Yves Untel-Pastel pour « L’humeur des cannes », chez Lharmattan. Lors de cette cérémonie, Gisèle Pineau et Fabienne Kanor, lauréats en 2004 et 2006, sont venues chercher leur prix qu’elles n’avaient pu retirer auparavant.
Interview du lauréat du prix poésie, Yves Untel-Pasteluntel-pastel2.jpg



























Qui êtes-vous ?

Je suis facteur, comme Besancenot, dans le 9e arrondissement et je viens de Rivière-Pilote ! Je n’étais pas forcément destiné à cela. J’ai été formé à la sociologie, à l’ethnologie…
Comment êtes-vous tombé dans la poésie ?
En Martinique, à la fin de mes études, vers 1982, j’ai publié dans Balan, un recueil préfacé par Roger Toumson. Mais j’ai véritablement commencé en 1987. Pour écrire, il n’y a pas toujours de temps. Il faut le trouver ! Ecrire, c’est comme respirer pour moi. Tous ceux qui sont dans l’art trouvent leur temps car c’est une impérieuse nécessité.
Sur quoi écrivez-vous ?
J’écris en réaction à ce que nous vivons, à notre société. On mérite la société qu’on se donne…
Et les cannes ? L’humeur des cannes ?
Les cannes, c’est mon enfance et l’histoire des hommes, derrière les champs de cannes. C’est la colonisation, l’histoire de nos héros, notre patrimoine qui se forge dans cet environnement. Tous nos contes puisent leurs sources dans cette réalité profonde que représente la canne. Les paysans, les gens de la terre sont au cœur du propos. Surtout avec notre terre aujourd’hui malade.
Et la mémoire ?
La mémoire n’est pas une pétrification, c’est une dynamique, une propulsion. Elle est là pour nous aider à continuer.

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Y
Dès la première semaine après la manifestation du 18 décembre au CAFE FLORE, vous avez porté l'information à la connaissance du public. Je vous en remercie. Je vous communique dans les lignes qui suivent, à travers un lettre adressée au CIFORDOM, ma reflexion qu'en à la pertinence et l'actulité de ce prix littéraire FETKANN. Bonne continuation ! Merci encore ! Yves UNTEL PASTEL.A José PRENTOSCOPE, Président du CIFORDOM, une réflexion autour du PRIX FETKANN attribué à l'humeur des cannes !   Je n’ai pas eu l’occasion, Monsieur le président, de vous témoigner ma profonde gratitude, depuis cette singulière journée du 18 décembre 2007 où, par ce prix FETKANN de la poésie, vous avez choisi de m’apporter votre puissant encouragement pour mon effort de création poétique.   Il me fallait à froid prendre toute la mesure de votre geste.   C’est pour moi, de toute évidence, un très grand honneur, d’autant que je succède dans cette distinction à un poète majeur, une référence de notre littérature : Daniel MAXIMIN.   Mais plus qu’un honneur, ce prix FETKANN, MEMOIRE DES PAYS DU SUD, MEMOIRE DE L’HUMANITE est une vive injonction. « Bécher la terre des mémoires en réhabilitation, construire la mémoire commune ». J’accueille volontiers ce que je considère comme une mission. Notre jardin mémoriel a réellement besoin d’être abondé. Fort heureusement, bien d’autres m’ont devancé sur cette voie, empruntant la piste de l’écriture poétique, ou celle tout aussi ardue de la création littéraire ou de la recherche historique et scientifique.   Il n’empêche que la tâche de la construction de notre édifice du souvenir et de notre fierté culturelle exige encore tant et tant d’autres artisans. La grande menace de remblaiement que les révisionnismes récurrents ne cessent de réitérer nous demande de remettre systématiquement l’ouvrage sur le métier.   Nous ne pouvons oublier que nos peuples « encastrés dans des statuts minoritaires » ont grand besoin de porteurs de flambeaux, d’éclaireurs téméraires et vigilants. Au delà, le constat est fait que l’humanité toute entière est souvent entraînée sur les pentes périlleuses des tentations au racisme, au monolithisme culturel, ainsi qu’à l’égoïsme et à l’exploitation économique des hommes et des nations fragiles.   La nation française dont nous relevons par la force de l’histoire est déchirée par de nombreuses barrières aussi symboliques que réelles qui empêchent à un grand nombre de français de jouer les rôles vers lesquels les portent leurs compétences et tout simplement leur loyauté républicaine.   Ces valeurs négligées, ces citoyens écartés appartiennent à nos communautés, celles des descendants d’esclaves, anciens déportés, nouveaux immigrants, « demi citoyens », « intégrés désintégrés » par la république suivant le sens des vents politiques et la versatilité des mentalités dominantes.   Dans un tel contexte, le prix FETKANN prend pour moi une dimension toute particulière. Plus qu’un appel au ressassement d’un passé doloriste, c’est une démarche de vigilance qui par l’éclairage historique veut éduquer les esprits en même temps qu’elle entraîne les hommes dans une générosité citoyenne au-delà du marécage malsain des clivages raciaux. Le prix FETKANN dont l’ambition, selon ma lecture, est de guérir les mémoires et de propulser l’Homme du 21ème siècle vers la civilisation de la fraternité incarnée est l’instrument d’un nouvel humanisme. C’est l’aiguillon d’un mouvement vers une mutation spirituelle de la conscience citoyenne, d’une mouvance élévatrice, néo-civilisatrice !   Nous avons tous pris acte que le monde est en marche. Une civilisation nouvelle s’impose : celle de la mondialité ; un homme nouveau apparaît : l’homme de l’hyper conscience. Car les peuples de tous bords, surtout ceux qui ont connu les affres de la domination coloniale, réaffirment sans cesse leur légitimité à marquer le monde de leurs traces, à prendre la place qu’ils méritent, à partager à titre égal les honneurs qui couronnent les grands progrès de toute l’humanité. Ils savent qu’il n’est plus question de courber l’échine. La clé de voûte de cette conscience nouvelle est dans la réhabilitation intégrale de la mémoire confisquée. C’est aujourd’hui l’un des terrains majeurs où se jouent l’égalité des peuples et la définitive reconquête de leur intégrale dignité. En conclusion, c’est sous la forme d’une maxime que j’exprimerai mes espérances : « Le monde du 21ème siècle se devra d’être, désormais, irréversiblement libre, nécessairement fraternel, et réellement égalitaire ». Yves UNTEL PASTEL
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