Interview François Fillon, Premier ministre
François Fillon est en Guadeloupe et en Martinique les 4 et 5 janvier
Attendu ce soir en Guadeloupe, le Premier ministre avait indiqué lors de son précédent déplacement aux Antilles, les 22 et 23 août 2007, suite au passage du cyclone Dean, qu’il reviendrait pour vérifier que les engagements d’aide et de reconstruction, pris par l’Etat ont été tenus.
Attendu ce soir en Guadeloupe, le Premier ministre avait indiqué lors de son précédent déplacement aux Antilles, les 22 et 23 août 2007, suite au passage du cyclone Dean, qu’il reviendrait pour vérifier que les engagements d’aide et de reconstruction, pris par l’Etat ont été tenus.
-Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer ne ménage pas ses efforts et s’est rendu fréquemment aux Antilles, vous-même êtes de retour chez nous quatre mois seulement après votre précédent déplacement. Mais les Antillais ont le sentiment que votre gouvernement a plus le sens des effets d'annonce que des réalisations concrètes. Pouvez-vous infirmer cette désagréable impression ?
-Le respect des engagements, c’est la marque de fabrique du Président de la République et du Gouvernement. De la réforme des universités à celle des régimes spéciaux, de la défiscalisation des heures supplémentaires à la mise en place d’une politique d’immigration choisie, nous appliquons notre programme. 2008 sera l’année des grandes transformations économiques et sociales. Nous allons accélérer et approfondir le mouvement de réformes. Et je veux que l’outremer soit dans cet élan. J’avais dis que je reviendrais aux Antilles. Je tiens parole ! Les mesures annoncées après Dean ont été prises en un temps inégalé, dont 60 M€ dégagés pour le fonds de secours. Les bénéficiaires ont pu juger que ce n’était pas des annonces, mais bien du concret. Autre exemple : la mise en place des nouvelles collectivités de Saint-Martin et Saint-Barthémémy qui est effective avec des transferts de compétences bien engagés.
-Cyclone, séisme… La Martinique et la Guadeloupe ont connu une année 2007 singulière. Le député Serge Letchimy vous a demandé, récemment quelques précisions concernant le plan séisme aux Antilles. Y aura-t-il une plus grande implication de l'Etat dans la prise en compte de ces phénomènes naturels touchant les DFA ?
- C’est vrai qu’avec la conjonction des risques sismique, volcanique ou cyclonique, les Antilles sont très vulnérables. Le séisme du 29 novembre, sans faire de dégâts majeurs, nous l’a rappelé. Un plan séisme spécifique pour les Antilles est en place depuis un an, en complément du plan national. Il s’agit de conforter le bâti existant, notamment les écoles et le logement social. Je confirme bien sûr l’engagement de l’Etat sur un plan qui implique aussi l’Europe et les collectivités. Le plan est ambitieux et il faudra tenir les engagements financiers, ce qui dans le contexte de maîtrise des dépenses n’est pas évident. Mais l’enjeu est là.
-Les élus de la Martinique ont adopté, le 18 décembre dernier, des orientations stratégiques pour le développement de l’île. Michele Alliot-Marie et Christian Estrosi présenteront dans quelques semaines la loi de programme pour l'outre-mer. Le projet législatif est axé principalement sur des zones franches globales d'activité, le schéma de développement régional repose sur la maîtrise des leviers de décision. Pensez-vous pouvoir concilier les philosophies des deux ?
-La volonté du Gouvernement, c’est de doter les départements d’outre-mer d’une plus grande capacité de développement autonome, que leurs économies ne soient plus exclusivement liées à la métropole ou dépendantes des transferts financiers. Comment ? En faisant le pari de la formation, de la recherche et de l’innovation : la loi-programme que le Gouvernement prépare y contribuera, avec des zones franches globales, mais pas uniquement. En faisant aussi le pari de l’ouverture régionale : l’accord signé par l’Union Européenne avec les pays du CARIFORUM concerne aussi les services, et il ouvre des perspectives intéressantes. Les documents de prospective adoptés par la Région et le Département de la Martinique rejoignent ces ambitions de l’innovation et de l’ouverture régionale. Je m’en félicite.
-Pour la période 2007-2013, 60 % des dépenses européennes doivent être consacrées à l’économie de la connaissance, or la Guadeloupe accuse un retard dans les infrastructures, notamment dans le traitement des déchets qui nécessite un investissement de 260 millions d’euros. L’Europe apportera 39 millions, les communes endettées ne pourront investir et le budget d’investissement de la Région ne dépasse pas 150 à 200 millions. Dans ces conditions, comment la Guadeloupe pourra-t-elle régler son grave problème de traitement et d’élimination des déchets ?
-Le traitement des déchets, c’est la compétence historique des collectivités. Il faut donc qu’elles s’entendent pour développer une véritable politique de prévention et mettre en place les outils de traitements dont la Guadeloupe a besoin pour préserver son environnement et la santé de ses habitants. L’Etat accompagnera les collectivités. Mais il ne peut pas faire à la place des élus locaux.
-Le respect des engagements, c’est la marque de fabrique du Président de la République et du Gouvernement. De la réforme des universités à celle des régimes spéciaux, de la défiscalisation des heures supplémentaires à la mise en place d’une politique d’immigration choisie, nous appliquons notre programme. 2008 sera l’année des grandes transformations économiques et sociales. Nous allons accélérer et approfondir le mouvement de réformes. Et je veux que l’outremer soit dans cet élan. J’avais dis que je reviendrais aux Antilles. Je tiens parole ! Les mesures annoncées après Dean ont été prises en un temps inégalé, dont 60 M€ dégagés pour le fonds de secours. Les bénéficiaires ont pu juger que ce n’était pas des annonces, mais bien du concret. Autre exemple : la mise en place des nouvelles collectivités de Saint-Martin et Saint-Barthémémy qui est effective avec des transferts de compétences bien engagés.
-Cyclone, séisme… La Martinique et la Guadeloupe ont connu une année 2007 singulière. Le député Serge Letchimy vous a demandé, récemment quelques précisions concernant le plan séisme aux Antilles. Y aura-t-il une plus grande implication de l'Etat dans la prise en compte de ces phénomènes naturels touchant les DFA ?
- C’est vrai qu’avec la conjonction des risques sismique, volcanique ou cyclonique, les Antilles sont très vulnérables. Le séisme du 29 novembre, sans faire de dégâts majeurs, nous l’a rappelé. Un plan séisme spécifique pour les Antilles est en place depuis un an, en complément du plan national. Il s’agit de conforter le bâti existant, notamment les écoles et le logement social. Je confirme bien sûr l’engagement de l’Etat sur un plan qui implique aussi l’Europe et les collectivités. Le plan est ambitieux et il faudra tenir les engagements financiers, ce qui dans le contexte de maîtrise des dépenses n’est pas évident. Mais l’enjeu est là.
-Les élus de la Martinique ont adopté, le 18 décembre dernier, des orientations stratégiques pour le développement de l’île. Michele Alliot-Marie et Christian Estrosi présenteront dans quelques semaines la loi de programme pour l'outre-mer. Le projet législatif est axé principalement sur des zones franches globales d'activité, le schéma de développement régional repose sur la maîtrise des leviers de décision. Pensez-vous pouvoir concilier les philosophies des deux ?
-La volonté du Gouvernement, c’est de doter les départements d’outre-mer d’une plus grande capacité de développement autonome, que leurs économies ne soient plus exclusivement liées à la métropole ou dépendantes des transferts financiers. Comment ? En faisant le pari de la formation, de la recherche et de l’innovation : la loi-programme que le Gouvernement prépare y contribuera, avec des zones franches globales, mais pas uniquement. En faisant aussi le pari de l’ouverture régionale : l’accord signé par l’Union Européenne avec les pays du CARIFORUM concerne aussi les services, et il ouvre des perspectives intéressantes. Les documents de prospective adoptés par la Région et le Département de la Martinique rejoignent ces ambitions de l’innovation et de l’ouverture régionale. Je m’en félicite.
-Pour la période 2007-2013, 60 % des dépenses européennes doivent être consacrées à l’économie de la connaissance, or la Guadeloupe accuse un retard dans les infrastructures, notamment dans le traitement des déchets qui nécessite un investissement de 260 millions d’euros. L’Europe apportera 39 millions, les communes endettées ne pourront investir et le budget d’investissement de la Région ne dépasse pas 150 à 200 millions. Dans ces conditions, comment la Guadeloupe pourra-t-elle régler son grave problème de traitement et d’élimination des déchets ?
-Le traitement des déchets, c’est la compétence historique des collectivités. Il faut donc qu’elles s’entendent pour développer une véritable politique de prévention et mettre en place les outils de traitements dont la Guadeloupe a besoin pour préserver son environnement et la santé de ses habitants. L’Etat accompagnera les collectivités. Mais il ne peut pas faire à la place des élus locaux.