Des candidats aux municipales, issus de la communauté antillaise, unis autour du 23 mai
Des candidats antillais aux municipales s’engagent pour le 23 maiLes candidats Janine Maurice-Bellay (DVG Neuilly sur Marne), Félix Zelphin (DVG Villiers-le-Bel) et Georges Mélane (UMP Saint-Denis), n’ont pu venir témoigner, mais soutiennent également la démarche du CM98.
Serge Romana, président du Comité marche 98 (CM98), a invité douze candidats aux municipales en région parisienne, à venir expliquer leur engagement pour le 23 mai, jeudi dernier à l’Assemblée nationale, en faveur de la date du 23 mai, journée de commémoration des martyrs de la colonisation et de l’esclavage. Pour le patron du CM98, il s’agit de rappeler que « le monde antillais doit être respecté pour ce qu’il est, c’est-à-dire comme un groupe de Français descendants d’esclaves ». Des candidats venus de l’UMP, du PCF, du PS, des Verts, de Paris ou de la banlieue ont choisi de soutenir la démarche du CM98 en faveur de son travail mémoriel et de s’engager vis-à-vis de leurs futurs électeurs. « Après deux cents ans d’abrutissement — l’esclavage —, cent cinquante ans d’anesthésie, avec l’aide de neuroleptiques puissants, notre mémoire douloureuse doit être traitée pour éviter le ressentiment, a déclaré Serge Romana. Les Antillais se sont éveillés et veulent exister en tant que citoyens unis par le combat mémoriel. » Les candidats ayant répondu à son appel tiendront un meeting unitaire à Saint-Denis, le 22 février à 19 heures, à la bourse du travail.
Paroles de candidats
Serge Romana, président du Comité marche 98 (CM98), a invité douze candidats aux municipales en région parisienne, à venir expliquer leur engagement pour le 23 mai, jeudi dernier à l’Assemblée nationale, en faveur de la date du 23 mai, journée de commémoration des martyrs de la colonisation et de l’esclavage. Pour le patron du CM98, il s’agit de rappeler que « le monde antillais doit être respecté pour ce qu’il est, c’est-à-dire comme un groupe de Français descendants d’esclaves ». Des candidats venus de l’UMP, du PCF, du PS, des Verts, de Paris ou de la banlieue ont choisi de soutenir la démarche du CM98 en faveur de son travail mémoriel et de s’engager vis-à-vis de leurs futurs électeurs. « Après deux cents ans d’abrutissement — l’esclavage —, cent cinquante ans d’anesthésie, avec l’aide de neuroleptiques puissants, notre mémoire douloureuse doit être traitée pour éviter le ressentiment, a déclaré Serge Romana. Les Antillais se sont éveillés et veulent exister en tant que citoyens unis par le combat mémoriel. » Les candidats ayant répondu à son appel tiendront un meeting unitaire à Saint-Denis, le 22 février à 19 heures, à la bourse du travail.
Paroles de candidats
Firmine Richard, Guadeloupéenne, 8e sur la liste PS du XIXe arrondissement de Paris
« Nous devons être les acteurs du théâtre de la politique. Je me suis investie en 2001 autour de la candidature de Christiane Taubira à la présidentielle. Aux municipales alors, aucun Antillais ne figurait sur la liste de Delanoë. Cette fois, il m’a appelée pour me demander d’être sa candidature d’ouverture dans le XIXe. J’ai accepté car il a entendu notre mécontentement. Les Franco-maghrébins, les Franco-africains y sont ! Et si j’y suis, d’autres peuvent y être. J’ai participé à la marche du 23 mai 1998 et l’esclavage a été longtemps un mot tabou. Si je suis élue conseillère de Paris, je serai là pour représenter cet outre-mer que nous sommes. »
« Nous devons être les acteurs du théâtre de la politique. Je me suis investie en 2001 autour de la candidature de Christiane Taubira à la présidentielle. Aux municipales alors, aucun Antillais ne figurait sur la liste de Delanoë. Cette fois, il m’a appelée pour me demander d’être sa candidature d’ouverture dans le XIXe. J’ai accepté car il a entendu notre mécontentement. Les Franco-maghrébins, les Franco-africains y sont ! Et si j’y suis, d’autres peuvent y être. J’ai participé à la marche du 23 mai 1998 et l’esclavage a été longtemps un mot tabou. Si je suis élue conseillère de Paris, je serai là pour représenter cet outre-mer que nous sommes. »
Jean-Claude Beaujour, Guadeloupéen, tête de liste UMP dans le XXe arrondissement de Paris
« Nous défendons nos sensibilités mais aussi l’ensemble des citoyens français. Si nous remportons ces élections, je serai maire d’une ville de 200 000 habitants ! tout l’outre-mer sera salué soixante ans après l’accession de Gaston Monnerville à la présidence du Sénat. Je partage la philosophie du CM98 sur le 23 mai et je soutiendrai cette idée car ce qui caractérise l ‘outre-mer français, c’est cette histoire coloniale. Les outre-mers sont présents sur les listes et enfin éligibles. Il faut aller voter et faire campagne. Je voudrais voir les 40 000 marcheurs de 1998 faire campagne à nos côtés. Ce qui compte ce n’est pas d’être élus, mais notre capacité à nous mobiliser, à peser ! »
« Nous défendons nos sensibilités mais aussi l’ensemble des citoyens français. Si nous remportons ces élections, je serai maire d’une ville de 200 000 habitants ! tout l’outre-mer sera salué soixante ans après l’accession de Gaston Monnerville à la présidence du Sénat. Je partage la philosophie du CM98 sur le 23 mai et je soutiendrai cette idée car ce qui caractérise l ‘outre-mer français, c’est cette histoire coloniale. Les outre-mers sont présents sur les listes et enfin éligibles. Il faut aller voter et faire campagne. Je voudrais voir les 40 000 marcheurs de 1998 faire campagne à nos côtés. Ce qui compte ce n’est pas d’être élus, mais notre capacité à nous mobiliser, à peser ! »
Lory Laclef, Martiniquaise, 15e sur la liste Rassemblement de la gauche à Bobigny
« Je suis élue depuis 1995. Ma mère était membre du comité central du PCM et elle s’est battue pour obtenir les congés bonifiés. Depuis 13 ans que je suis au conseil municipal, nous travaillons dans la continuité pour la mémoire. L’an dernier, le conseil a voté le vœu que le 23 mai devienne la journée nationale du souvenir des martyrs de l’esclavage. Partout où vivent mes compatriotes, ils doivent être maîtres de leur vie et de leur destin et transmettre à leurs enfants nos valeurs. Il s’agit de porter un regard apaisé et de poser des mots justes sur l’esclavage, crime contre l’humanité. Chaque 23 mai, nous nous inclinons devant la mémoire de nos parents. »
« Je suis élue depuis 1995. Ma mère était membre du comité central du PCM et elle s’est battue pour obtenir les congés bonifiés. Depuis 13 ans que je suis au conseil municipal, nous travaillons dans la continuité pour la mémoire. L’an dernier, le conseil a voté le vœu que le 23 mai devienne la journée nationale du souvenir des martyrs de l’esclavage. Partout où vivent mes compatriotes, ils doivent être maîtres de leur vie et de leur destin et transmettre à leurs enfants nos valeurs. Il s’agit de porter un regard apaisé et de poser des mots justes sur l’esclavage, crime contre l’humanité. Chaque 23 mai, nous nous inclinons devant la mémoire de nos parents. »
Jean-Jacob Bicep, Guadeloupéen, 5e position sur la liste des Verts dans le XXe arrondissement de Paris
« Je suis fier d’être là car pour la première fois des Antillais de partis différents se positionnent sur une cause commune. Si je suis élu conseiller de Paris, je ferai tout pour que le conseil de Paris commémore le 23 mai. Et si je ne suis que conseiller ou adjoint au maire d’arrondissement, nous ferons de la cérémonie d’hommage du 23 mai, rue Louis Delgrès, aux victimes de Matouba, une journée d’hommage aux victimes de l’esclavage. »
« Je suis fier d’être là car pour la première fois des Antillais de partis différents se positionnent sur une cause commune. Si je suis élu conseiller de Paris, je ferai tout pour que le conseil de Paris commémore le 23 mai. Et si je ne suis que conseiller ou adjoint au maire d’arrondissement, nous ferons de la cérémonie d’hommage du 23 mai, rue Louis Delgrès, aux victimes de Matouba, une journée d’hommage aux victimes de l’esclavage. »
Lydia Jean, Martiniquaise, 14e sur la liste DVG à Villiers-le-Bel
« Depuis 1969, je me bats dans le milieu associatif. Le maire de Villers-le-Bel m’a remarquée et depuis les événements de cet hiver, j’ai encore plus de cœur à l’ouvrage !
Nous avons un projet de vie à Villiers-le-Bel, et un slogan : Espérance, Dynamisme et Fiabilité… Ce slogan nous permettra de mettre en place le combat pour le 23 mai. Le maire n’y est pas hostile.
Si je suis élue, je me battrais d’autant plus ! »
« Depuis 1969, je me bats dans le milieu associatif. Le maire de Villers-le-Bel m’a remarquée et depuis les événements de cet hiver, j’ai encore plus de cœur à l’ouvrage !
Nous avons un projet de vie à Villiers-le-Bel, et un slogan : Espérance, Dynamisme et Fiabilité… Ce slogan nous permettra de mettre en place le combat pour le 23 mai. Le maire n’y est pas hostile.
Si je suis élue, je me battrais d’autant plus ! »
Manuel Allamelou, Guadeloupéen, 11e sur la liste d’union de la gauche à Clichy-la-Garenne
« En 2008, nous fêterons les 160 ans de l’abolition et les dix ans de la marche du 23 mai 1998. A Clichy, je ferai en sorte que l’on tienne compte de cette volonté d’honorer nos ancêtres esclaves le 23 mai. Le maire sortant, Gilles Catoire, est sensibilisé et non hostile. La plaque commémorative du 10 mai est prévue. Il ne reste plus qu’à travailler pour que les Clichois comprennent l’engafement du 23 mai. »
« En 2008, nous fêterons les 160 ans de l’abolition et les dix ans de la marche du 23 mai 1998. A Clichy, je ferai en sorte que l’on tienne compte de cette volonté d’honorer nos ancêtres esclaves le 23 mai. Le maire sortant, Gilles Catoire, est sensibilisé et non hostile. La plaque commémorative du 10 mai est prévue. Il ne reste plus qu’à travailler pour que les Clichois comprennent l’engafement du 23 mai. »
Jaklin Pavilla, Guadeloupéenne, 8e sur la liste du rassemblement de la gauche à Saint-Denis
« J’ai accepté en 2001 d’être sur la liste de Patrick Braouzec à Saint-Denis, mais sur une position non-éligible. Cette fois, Didier Paillard qui conduit la liste m’a demandé d’y figurer mais en bonne position. J’ai accepté car je pense que nous pouvons bâtir quelque chose ensemble et réconcilier les gens avec des institutions dont ils se défient. Je m’engage à soutenir le 23 mai, car le 23 mai me permet aussi de défendre toute forme d’exploitation aujourd’hui. L’humain avant le profit ! »
« J’ai accepté en 2001 d’être sur la liste de Patrick Braouzec à Saint-Denis, mais sur une position non-éligible. Cette fois, Didier Paillard qui conduit la liste m’a demandé d’y figurer mais en bonne position. J’ai accepté car je pense que nous pouvons bâtir quelque chose ensemble et réconcilier les gens avec des institutions dont ils se défient. Je m’engage à soutenir le 23 mai, car le 23 mai me permet aussi de défendre toute forme d’exploitation aujourd’hui. L’humain avant le profit ! »
Jocelyn Obertan, Martiniquais, 29e sur la liste Modem à Epinay-sur-Seine
« J’ai rencontré Serge Romana il y a deux ans. Le travail du CM98 nous a fait beaucoup réfléchir à ce que nous sommes, à d’où nous venons. Et c’est un nouveau départ pour moi...
Je me suis engagé pour que le CM98 et son travail pour le 23 mai soit reconnu à Epinay et je m’engage en politique aujourd’hui pour que le combat aille plus loin encore. Avec le CM98, l’espoir est là. Et je sais qu’à Epinay, nous obtiendrons la reconnaissance du 23 mai. »
« J’ai rencontré Serge Romana il y a deux ans. Le travail du CM98 nous a fait beaucoup réfléchir à ce que nous sommes, à d’où nous venons. Et c’est un nouveau départ pour moi...
Je me suis engagé pour que le CM98 et son travail pour le 23 mai soit reconnu à Epinay et je m’engage en politique aujourd’hui pour que le combat aille plus loin encore. Avec le CM98, l’espoir est là. Et je sais qu’à Epinay, nous obtiendrons la reconnaissance du 23 mai. »
Jean-Pierre Passé-Coutrin, Guadeloupéen, 20e sur la liste PS de Sarcelles
« Aujourd’hui est né un mouvement sincère, rigoureux, sérieux. Je me suis engagé pour exister dans un pays, le nôtre, où l’on se demande si l’on est accepté. La marche du 23 mai a été le déclencheur de notre démarche identitaire et le combat associatif du CROMVO et du CM98 a permis de nous faire entendre de notre maire, le député François Pupponi. Il a permis la réalisation de la statue d’Henri Guédon, la Gardienne de vie, une statue de résistance qui nous permettra demain d’être fier car le 23 mai est une date que nous avons choisie. Nous devrons faire adhérer chaque Sarcellois au 23 mai comme l’a fait François Pupponi. Nos enfants, âgés de 20 à 30 ans, nous ont zappés, maison peut espérer récupérer ceux qui sont aujourd’hui adolescents. »
« Aujourd’hui est né un mouvement sincère, rigoureux, sérieux. Je me suis engagé pour exister dans un pays, le nôtre, où l’on se demande si l’on est accepté. La marche du 23 mai a été le déclencheur de notre démarche identitaire et le combat associatif du CROMVO et du CM98 a permis de nous faire entendre de notre maire, le député François Pupponi. Il a permis la réalisation de la statue d’Henri Guédon, la Gardienne de vie, une statue de résistance qui nous permettra demain d’être fier car le 23 mai est une date que nous avons choisie. Nous devrons faire adhérer chaque Sarcellois au 23 mai comme l’a fait François Pupponi. Nos enfants, âgés de 20 à 30 ans, nous ont zappés, maison peut espérer récupérer ceux qui sont aujourd’hui adolescents. »