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Publié par fxg

Eric Lebon, prêt-à-porter haut de gamme

A 25 ans, Eric Lebon a déjà le profil d’un futur Azzedine Alaïa ou d’un Kenzo Takada. « Je suis Français et il y a très peu de Français actuellement. La mode est dans les pays scandinaves ! » Qui pouvait dire, il y a six ans, à peine, que ce jeune lycéen de Sainte-Rose qui partait faire une fac d’anglais à Beauvais deviendrait la nouvelle coqueluche de la mode à Paris ?!
« J’ai toujours voulu faire un cursus artistique, mais aux Antilles, on n’avait pas le choix après le collège. Pas assez d’effectifs pour faire une classe artistique alors on m’a collé direct en langues. » Il avait juste 18 ans quand il est parti en métropole pour apprendre l’anglais dans l’Oise. Seul, il se désintéresse de l’objet de ses études et, chaque fois qu’il le peut, il descend sur Paris où il retrouve Grégory, son copain de Delos, Sainte-Rose. « J’ai fini par m’y installer… De retrouver un visage familier, ça aide à se développer, se réaliser. J’aimais beaucoup l’anglais et il me sert beaucoup aujourd’hui ! » C’est à côté de son copain Gregory, styliste aussi, qu’il donne ses premiers coups de crayon.
Actuellement les créateurs courus sont Scandinaves et les deux grands centres de formation sont à Anvers, en Belgique, et à Saint Martins à Londres. Il parle en connaisseur… « Une école de la mode coute 45 000 euros ! Ce n’était pas possible… » Le directeur d’une école d’Anvers lui a proposé de le prendre. Il était déjà sur Paris. « Je ne voulais pas quitter la France et partir seul et sans repères. » Il met en dépôt ses premiers modèles dans des boutiques parisiennes. Les clients sont là ! Il décide de présenter une collection au festival de mode et de photo d’Hyères. «  J’ai eu ma première collection complète à faire en deux mois, sans budget ! » C’est le succès. Des rencontres qui aboutissent à un second défilé aux Arts-déco, à Paris. Le quotidien Libération lui fait un beau papier post-festival et c’est parti ! « Il y a eu un engouement médiatique auquel je ne m’attendais pas. Mon côté autodidacte a beaucoup plu. » Son antillanité a-t-elle un impact sur sa création ? « Oui, c’est ma culture et ça extériorise mon regard sur le monde, mais il n’y a rien de direct. Mon travail n’est pas sur les Antilles, ce sont les Antilles qui m’influencent. » Ses sweat wears sont faits de matières luxueuses et semblent issues d’un choc de cultures d’où émergent l’inde, l’Afrique… Il dessine chez lui à paris, mais surtout à Hong Kong dans son studio de création. Il y reste en général 30 à 45 jours avec son directeur technique pour choisir ses matières et réaliser ses patrons. Dix-huit mois, déjà trois collections et de la bonne presse. « Je n’ai eu qu’une seule mauvaise critique, mais c’était dans l’Express ! » Sa prochaine collection automne hiver 2008-2009 s’appelle Voyage ethnique dans les pays de l’ouest…

















Sa
mère
« Au début, j’avais pas l’impression qu’elle trouvait que c’était sérieux. C’était pas fonctionnaire, plutôt pauvre type. Maintenant elle voit bien qu’il y a de la réussite mais elle ne doit pas être consciente du succès car elle n’est pas de cette culture. Mais à force que je l’appelle depuis Hong Kong, elle doit bien se douter de quelque chose. »

Son business
250 euros la chemise. On la trouve au Japon, en Islande, à Chicago, New York, Londres, Shanghaï ou Paris. « Ce n’est pas vraiment du luxe, précise eric, c’est du prêt-à-porter haut de gamme. » Eric vit déjà de son art, mais il est confronté à un besoin d’investisseurs. A chaque saison, sa croissance ! « Je paye 15 000 euros pour monter un défilé, mais il m’en faudrait 35 000 ! Les autres créateurs sont beaucoup plus chers. » Une manière de faire savoir qu’on est un bon cheval sur lequel il faut miser !

Sa musique
« Rosine Murphy, Electro Hip hop, hip hop sans la caricature, avec sa culture, latino, etnik… Le zouk… J’ai un peu de mal, bizarrement même si Kassav fait partie de mon histoire. J’aile bien le rythme raga dance-hall, mais j’ai du mal avec la violence des textes. Ils calquent un modèle sans savoir ce qu’il y a derrière. C’est souvent violent gratuitement. J’aime beaucoup le gwoka. »

Sa philosophie
« Je ne suis pas communautariste. Je refuse de me laisser enfermer. Je reproche à certains de mes amis
ou cousins d’avoir peur de quitter la Guadeloupe à cause d’une idée qu’ils se font du racisme latent. »
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I
<br /> C’est un Monde vraiment féerique … il me fais rêver et à ce propos, voici un reportage qui décrit vraiment cette atmosphère singulier…. http://youtu.be/M4RZz00A_NY<br />
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