Willy Salzedo fête 25 ans de musique
Willy Salzedo, les notes d’argent
Que ce soit dans le Petit-Paris basse-terrien qui l’a vu naître ou à Bourg-la-Reine, dans le grand Paris qui a vu grandir ses enfants, Willy Salzedo n’est jamais loin. Il a découvert le piano avec l’instrument que sa mère et sa sœur jouaient quand il était enfant. Elève d’Emilienne, une vieille métro qui enseignait la Méthode rose à coups de baguettes sur les doigts, il a appris « à l’ancienne » ! Son dernier cours remonte à l’année 1999, à la Bill Evans piano academy de Bernard Maury, dit Bern'Harmonie, « le maître de l’harmonie », s’amuse Willy qui rappelle que l’homme a vu passer dans ses cours Mario Canonge, Alain Jean-Marie ou Georges Granville… Mais ce qui fait de Willy un musicien à part, c’est sa créativité : « La musique s’apprend, la composition est un don », dit-il. « Mon côté rêveur et abstrait m’a conduit à composer. » Il se rappelle très bien de cette première œuvre jamais enregistrée, en 1983, Vini évè mwen. « J’avais déjà commencé à faire un mélange de kaladja et de zouk… J’ai travaillé cette chanson avec Sohana Desvarieux. » Mais il aura fallu attendre 2003 pour que Tony Chasseur soit son premier interprète !
Chez Cougoul
Tout a démarré chez Cougoul, le magasin de musique rue Achille-René-Boisneuf à Pointe-à-Pitre. Là, il y avait le démonstrateur d’instrument, Ramon Pirme. « J’y allais le samedi matin, vers les 11 heures. Un jour, Ramon m’a proposé de m’emmener après la fermeture au studio de Pierre-Edouard Décimus, au-dessus de Radyo Tanbou. De ce jour, Pierre-Edouard est devenu un maître et j’ai rencontré Jacob Desvarieux. On est devenu cul et chemise mais je ne jouais pas avec eux. J’ai rencontré d’autres petits jeunes à cette époque : Fred Caracas, Patrick Saint-Eloi, Tanya Saint-Val, Eric Brouta, Pascal Valot… C’est de cette bande que tout est parti ! Jacob m’a présenté une jeune choriste de 17 ans, c’était Tanya… » Ils forment d’abord les Vik’inn. « C’était un délire de jeunes car Pierre-Edouard avait quitté les Vikings mais Guy Jacquet, le guitariste voulait remonter le groupe. On a modernisé le nom ! Ca voulait dire Very international kadans ! Il y avait Tanya, Brouta, Caracas, Gilles Floro, Christian Lockel et moi. Ca a marché. On a fait Sa mwen ka mandé’w et j’ai composé Tansyion la ka monté. » En 1984. » Ils accompagnent Francky Vincent à Paris et découvrent le monde musical professionnel. « C’était plus sain qu’aujourd’hui, il y avait bien des requins, mais à l’ancienne. On était payé et on en garde d’excellents souvenirs. » En 1985, ils décident de réaliser le premier album solo de Tanya, Tanbou. Wiily lui compose Mete'w cool qu'il chante avec elle. Willy devient le réalisateur et le directeur artistique. Ca durera jusqu’en 1995. Ils feront Chalè, Carol, lanmou kreyol, Zouk à gogo, Missié Pierrot et puis, en 1993, le morceau qui entrera au top 50 : Tropical.
Le maître et le patron
Une sonnerie de portable interrompt le pianiste dans cette évocation de sa jeunesse. Il décroche : « Oui, maître… » Quelques échanges rapides, puis il raccroche : « C’était Jacob… Lui, il m’appelle patron. » 1989, c’est la fin de cinq années de tournées avec les Zouk machine et Experience 7 et l’arrêt de la cigarette pour Willy… « On décide de lancer le groupe de Tanya. De directeur artistique, je deviens chef d’orchestre. Jean-Philippe et Thierry Fanfant sont avec nous, comme Jean-Christophe Maillard… » C’est alors que Tanya signe chez Phonogram et qu’ils sortent le fameux Tropikal qui reste 14 semaines au top 50. « Ma première répartition SACEM m’a un peu paniqué… », s’amuse encore Willy. Mais en 1995, c’est fini. « Après 13 ans, tout le monde en avait un peu assez… » Willy compose Romantik et Mr Radio pour Tatiana Miath et tourne avec Ashanti, le groupe de Tony Chasseur et Tatiana. « Je deviens compositeur tout court pour Tony ou Sonia Dersion et je réalise l’album de Dominique Zorobabel. En 1998, Willy enregistre son seul album solo, Entre nous. « J’avais envie de dire des choses et je voulais que personne ne les dise à ma place ! » Il réalise en suite l’album de Valérie Odinat, décroche un prix Sacem pour un meilleur zouk sur l'album Madousinay de Jocelyne Berouard. Puis, c’est la deuxième grosse rencontre dans la carrière de Willy après Tanya : Joël Jacoulet. Il en sort Duo du soleil. « On co-compose, co-réalise… C’est un projet discographique en deux volumes. Le premier sort en 1997, le second en 2000. On prépare le troisième. » C’est avec Duo du soleil, qu’il va rencontrer ses futurs complices de Moun Karayib, Olivier Jean-Alphonse et les frères Castry. Dès 2001, Laurent Voulzy invite la nouvelle formation aux Nuits de Champagne à Troyes. En février 2008, ils cassent la baraque avec Soft et KKoustik au Casino de Paris… Un beau cadeau pour ses vingt-cinq ans de musique, ses notes d’argent !
Un jambé d’lo
Depuis 1981, Willy s’est installé en région parisienne. 2008 devrait être l’année de son retour au pays. « Ca ne changera pas grand chose, Jusqu’alors j’habitais Bourg-la-Reine et on me voyait souvent en Guadeloupe. Désormais, je serai à Basse-Terre et on me verra souvent à Paris ! Mon but est de m’impliquer complètement dans la vie culturelle guadeloupéenne. Souvent, les jeunes reprochent à leurs aînés de ne pas les aider, de rien leur transmettre. Je veux leur montrer l’inverse, apporter ma contribution et transmettre mon historique musical. Quand Al Lirvat ou Georges Plonquitte sont morts, 90 % des jeunes que je connaissais m’ont demandé qui ils étaient… »
En tournée avec les Zouk machine
« Henri Debs était notre producteur en 1985, tout comme il produisait les Zouk machine. Yves Honoré et Guy Houlier nous ont alors proposé de réunir nos formations pour tourner. Pendant cinq ans on a présenté les trois têtes d’affiche : Expérience 7, Zouk machine et Tanya. On sortait de notre petite Guadeloupe et on jouait dans des stades en Afrique, devant 40 000 personnes. A l’aéroport, on venait nous accueillir comme des VIP avec une escorte de motards pour nous ouvrir la route. On était les Beatles ! Lors du premier FESPACO, nous avons été reçus par Thomas Sankara, un an avant sa mort… »
Une pub avec V-Ro
Amoureux de la bonne vieille biguine, Willy rêvait d’en composer une. Il a écrit Feeling blues pour V-Ro. C’est cettye chanson qui a servi d’iilustration sonore à la publicité pour les Iles de Guadeloupe qui a été diffusée sur les médias nationaux en métropole.
Que ce soit dans le Petit-Paris basse-terrien qui l’a vu naître ou à Bourg-la-Reine, dans le grand Paris qui a vu grandir ses enfants, Willy Salzedo n’est jamais loin. Il a découvert le piano avec l’instrument que sa mère et sa sœur jouaient quand il était enfant. Elève d’Emilienne, une vieille métro qui enseignait la Méthode rose à coups de baguettes sur les doigts, il a appris « à l’ancienne » ! Son dernier cours remonte à l’année 1999, à la Bill Evans piano academy de Bernard Maury, dit Bern'Harmonie, « le maître de l’harmonie », s’amuse Willy qui rappelle que l’homme a vu passer dans ses cours Mario Canonge, Alain Jean-Marie ou Georges Granville… Mais ce qui fait de Willy un musicien à part, c’est sa créativité : « La musique s’apprend, la composition est un don », dit-il. « Mon côté rêveur et abstrait m’a conduit à composer. » Il se rappelle très bien de cette première œuvre jamais enregistrée, en 1983, Vini évè mwen. « J’avais déjà commencé à faire un mélange de kaladja et de zouk… J’ai travaillé cette chanson avec Sohana Desvarieux. » Mais il aura fallu attendre 2003 pour que Tony Chasseur soit son premier interprète !
Chez Cougoul
Le maître et le patron
Un jambé d’lo
Depuis 1981, Willy s’est installé en région parisienne. 2008 devrait être l’année de son retour au pays. « Ca ne changera pas grand chose, Jusqu’alors j’habitais Bourg-la-Reine et on me voyait souvent en Guadeloupe. Désormais, je serai à Basse-Terre et on me verra souvent à Paris ! Mon but est de m’impliquer complètement dans la vie culturelle guadeloupéenne. Souvent, les jeunes reprochent à leurs aînés de ne pas les aider, de rien leur transmettre. Je veux leur montrer l’inverse, apporter ma contribution et transmettre mon historique musical. Quand Al Lirvat ou Georges Plonquitte sont morts, 90 % des jeunes que je connaissais m’ont demandé qui ils étaient… »
« Henri Debs était notre producteur en 1985, tout comme il produisait les Zouk machine. Yves Honoré et Guy Houlier nous ont alors proposé de réunir nos formations pour tourner. Pendant cinq ans on a présenté les trois têtes d’affiche : Expérience 7, Zouk machine et Tanya. On sortait de notre petite Guadeloupe et on jouait dans des stades en Afrique, devant 40 000 personnes. A l’aéroport, on venait nous accueillir comme des VIP avec une escorte de motards pour nous ouvrir la route. On était les Beatles ! Lors du premier FESPACO, nous avons été reçus par Thomas Sankara, un an avant sa mort… »
Une pub avec V-Ro
Amoureux de la bonne vieille biguine, Willy rêvait d’en composer une. Il a écrit Feeling blues pour V-Ro. C’est cettye chanson qui a servi d’iilustration sonore à la publicité pour les Iles de Guadeloupe qui a été diffusée sur les médias nationaux en métropole.