Césaire à Paris
Hommages parisiens à Aimé Césaire
« Aimé Césaire dans la trame de la capitale »
« Aimé Césaire dans la trame de la capitale »
Les Parisiens ont organisé à RFO, puis sur la place de la Sorbonne, des veillées où politiques et artistes se sont succédés. Vendredi soir, le hall de France Ô à Malakoff était investi par un plateau où musiciens et comédiens sont venus rendre leur hommage au poète disparu jeudi dernier. Admiral T s’est fait puissamment remarquer de sa voix de rapeur dans un superbe chant a capela. Jacques Martial (qui depuis la veille ne cessait d’enchaîner les interviewes, l’homme qui avait fait découvrir Césaire au président Chirac !), son frère Jean-Michel, Pierre Sainton, Greg Germain (occupé à faire des interviewes pour RFO), George Pau-Langevin, Firmine Richard, Claudy Siar sont là. Luc Saint-Eloy est à la manœuvre, conducteur en main… Recueillement et écoute dans la salle. Dédé Saint-Prix et Max Cylla, Nicole Cage-Florentine, Yves Untel… Quatre heures de spectacle ! Le lendemain, place de la Sorbonne, c’est l’hommage officiel. Tribune et rangées de chaises. Prises de parole : Michel Barnier, Christine Albanel… Au premier rang, Patrick karam, grand organisateur de la veillée, est assis à côté de Jean Tibéri, non loin, Anne Hidalgo, 1re adjointe au maire de Paris. A 19 h 45, Bertrand Delanoë est arrivé. Accueilli à sa sortie de voiture par Patrick Karam, il s’est dirigé droit sur la tribune. Le maire de Paris a annoncé la création d’un festival des mots dont la première édition, en 2009, serait dédiée à Aimé Césaire, puis il a dit : « Nous allons rechercher un lieu d’identité fort à Paris pour installer Aimé Césaire dans la trame de la capitale de la République… » Il y aura donc une rue ou une place Aimé-Césaire à Paris… « Il aimait tellement son pays la Martinique que je suis heureux que Paris soit une ville martiniquaise. » Le lendemain, les Parisiens se rassemblaient encore devant l’hôtel de ville cette fois, pour assister à la retransmission sur écran géant des obsèques nationales d’Aimé Césaire en Martinique.
Roland-Pierre Charles, bougon à la veillée de la Sorbone
Croisé alors qu’il quittait la place de la Sorbonne, le musicien Roland Pierre-Charles, fidèle à lui-même, a trouvé qu’il y avait là trop de gens qui s’écoutaient parler et qui n’avaient rien à dire sur Césaire !
Admiral T chante Pititi anba soley
« C’est une exclusivité de mon prochain album qui sort à la fin de l’année. J’ai pensé que c’était le morceau le plus approprié aux circonstances. Il parle de courage et de solidarité. Il s’adresse à la jeune génération qu’il faut encourager à ne pas baisser les bras. C’était un peu le message de Césaire. »
Greg Germain, journaliste pour RFO
« Je voulais absolument savoir ce que pensaient les gens qui étaient là. RFO m’a passé un caméraman et nous avons fait deux cassettes d’interviewes. J’ai demandé aux gens ce qu’ils avaient aimé, ce qu’ils avaient lu, ce qu’il leur en restait… C’était jubilatoire ! Et cet hommage à France Ô était simple à côté du carnaval médiatique qu’on a fait à propos du Panthéon ! Le plus bel hommage à lui rendre, c’est de mettre au programme des écoles de la sixième à la terminale le discours sur le colonialisme. Ce ne serait pas pire que Guy Moquet ! »
Claudy Siar
« Aimé Césaire m’a permis de me construire une conscience. Il m’a permis d’être rigoureux sur le chemin de l’humanité et du militantisme pour le respect de l’autre. Quand j’ai lu le Discours sur le colonialisme à 17 ans, j’avais tant subi le racisme que j’avais besoin de me recentrer. J’aurai pu devenir raciste par réaction, afro-centriste et dogmatique. Mais j’ai Aimé Césaire ! Ca a relativisé beaucoup de chose. Il a réussi à montrer que ce qu’un être humain est capable de faire ne dépend pas de sa couleur. Aimé Césaire n’a pas été reconnu à sa juste valeur. On s’en était accommodé. Aujourd’hui, tout le monde, jusqu’à ses détracteurs, sont là pour prendre un bout du mythe. »
Croisé alors qu’il quittait la place de la Sorbonne, le musicien Roland Pierre-Charles, fidèle à lui-même, a trouvé qu’il y avait là trop de gens qui s’écoutaient parler et qui n’avaient rien à dire sur Césaire !
Admiral T chante Pititi anba soley
« C’est une exclusivité de mon prochain album qui sort à la fin de l’année. J’ai pensé que c’était le morceau le plus approprié aux circonstances. Il parle de courage et de solidarité. Il s’adresse à la jeune génération qu’il faut encourager à ne pas baisser les bras. C’était un peu le message de Césaire. »
Greg Germain, journaliste pour RFO
« Je voulais absolument savoir ce que pensaient les gens qui étaient là. RFO m’a passé un caméraman et nous avons fait deux cassettes d’interviewes. J’ai demandé aux gens ce qu’ils avaient aimé, ce qu’ils avaient lu, ce qu’il leur en restait… C’était jubilatoire ! Et cet hommage à France Ô était simple à côté du carnaval médiatique qu’on a fait à propos du Panthéon ! Le plus bel hommage à lui rendre, c’est de mettre au programme des écoles de la sixième à la terminale le discours sur le colonialisme. Ce ne serait pas pire que Guy Moquet ! »
Claudy Siar
« Aimé Césaire m’a permis de me construire une conscience. Il m’a permis d’être rigoureux sur le chemin de l’humanité et du militantisme pour le respect de l’autre. Quand j’ai lu le Discours sur le colonialisme à 17 ans, j’avais tant subi le racisme que j’avais besoin de me recentrer. J’aurai pu devenir raciste par réaction, afro-centriste et dogmatique. Mais j’ai Aimé Césaire ! Ca a relativisé beaucoup de chose. Il a réussi à montrer que ce qu’un être humain est capable de faire ne dépend pas de sa couleur. Aimé Césaire n’a pas été reconnu à sa juste valeur. On s’en était accommodé. Aujourd’hui, tout le monde, jusqu’à ses détracteurs, sont là pour prendre un bout du mythe. »