Woerth en Martinique
Interview. Eric Woerth, ministre du Budget
« Nous avons fait le choix de réorienter les aides fiscales »
Quel est le sens de votre visite en Martinique, quelles seront vos préoccupations ?
Mon déplacement était prévu de longue date, il a pour objet principal de visiter les services douaniers, surtout les gardes-côtes, qui ont réalisé au cours des derniers mois d'importantes saisies de cocaïne.
Vous savez que l'action de la douane en mer aux Antilles est surtout orientée sur la lutte contre les grands trafics de stupéfiants en coopération avec les autres administrations présentes (police, marine, gendarmerie). Le 21 mars dernier, ils ont saisi 454 kg de cocaïne à bord d'un voilier au large de la Martinique. Ils avaient saisi de la même manière 900 kg de cocaïne en août 2007. J'ai souhaité me rendre compte concrètement de leurs méthodes de travail opérationnelles, des particularités de la zone Caraïbe particulièrement sensible au trafic de stupéfiants, et je tenais à les féliciter pour ces remarquables résultats et les encourager à poursuivre leur mission essentielle de lutte contre la fraude. Ils font un travail remarquable.
D'un point de vue financier, les Antilles peuvent-elles être considérées comme les danseuses de la République ?
Je crois que c’est un faux débat. Les Antilles, comme l’ensemble des régions d’outre-mer, connaissent des handicaps structurels : l’éloignement, la petite taille, l’insularité pèsent sur la compétitivité des entreprises et sur la croissance de ces territoires. Il est donc normal que la solidarité nationale, comme la solidarité européenne à travers les fonds structurels, s’exercent à leur bénéfice, y compris financièrement. Ce qui ne nous exempte pas de réfléchir à l’amélioration de l’efficacité de chaque euro investi par l’Etat en faveur de ces territoires, comme le gouvernement l’a fait en proposant des réformes dans le cadre de la nouvelle loi de programme pour l’Outre-mer.
Mais on ne peut pas s’arrêter à ce constat : tout le pari qui est fait par le gouvernement dans la nouvelle loi de programme avec la création des zones franches globales d’activité, c’est que l’on donne de nouveaux moyens aux régions d’Outre-mer pour valoriser leurs atouts.
Le tourisme, l’environnement, les énergies renouvelables, voilà les secteurs prioritaires en matière d’aides fiscales que la Martinique a choisi de retenir pour développer sa croissance en faisant jouer sur ses meilleures cartes. Le rayonnement économique des Antilles dans la zone Caraïbes n’est pas un atout que pour les Antilles, c’est un atout pour la France.
La loi de programme est au cœur des préoccupations des Antillais. Pouvez-vous garantir que l'effort de l'Etat pour ses DOM sera le même qu'avec la loi Girardin ?
L’effort de l’Etat sera plus efficace ! L’Etat s’engage dans un effort important en faveur des DOM : 100 M€ supplémentaires seront mis sur la table dès 2009 pour soutenir la croissance de l’Outre-mer et le développement économique.
Mais au-delà de l’effort budgétaire, ce que le gouvernement a recherché, c’est de s’assurer que les dispositions de la loi auront bien des retombées positives sur l’économie. Prenons l’exemple de la création des zones franches globales d’activité (ZFGA) : elles ont été pensées pour améliorer la compétitivité des DOM, tout particulièrement dans les secteurs où on dispose déjà d’un réel savoir faire.
La création des ZFGA doit permettre de parvenir à une production intérieure rentable, plus rentable que les produits importés, et même à une production suffisamment compétitive pour pouvoir s’exporter.
D’où l’idée de créer des secteurs prioritaires, choisis par les acteurs locaux parmi les plus prometteurs en termes de développement économique et qui verront leurs aides renforcées avec un abattement fiscal de 80% contre 50% pour les secteurs qui étaient déjà éligibles à la défiscalisation dans la loi Girardin.
Cela se traduira par un soutien massif aux ZFGA : près de 220 M€ d’exonérations de différents impôts (taxe professionnelle, impôt sur les sociétés, taxe sur le foncier bâti) viendront soutenir la croissance des entreprises, avec les impacts positifs que l’on peut imaginer en matière d’emploi.
Dans le même temps, le gouvernement a tiré les leçons de la précédente loi de programme : le mécanisme de défiscalisation en faveur du logement a déséquilibré le marché du logement au détriment du logement locatif social donc des ménages les moins favorisés ; la défiscalisation a par ailleurs provoqué un mouvement de renchérissement des coûts de construction et favorisé la spéculation foncière, Tout cela n’a pas permis de répondre aux besoins de logement des domiens, mais au contraire a renforcer leurs difficulté.
C’est pourquoi nous avons fait le choix de réorienter les aides fiscales vers des mesures visant à accroître la rentabilité des entreprises et les capacités d’exportation et de recentrer la défiscalisation en faveur du logement sur le logement social.
Quel est le sens de votre visite en Martinique, quelles seront vos préoccupations ?
Mon déplacement était prévu de longue date, il a pour objet principal de visiter les services douaniers, surtout les gardes-côtes, qui ont réalisé au cours des derniers mois d'importantes saisies de cocaïne.
Vous savez que l'action de la douane en mer aux Antilles est surtout orientée sur la lutte contre les grands trafics de stupéfiants en coopération avec les autres administrations présentes (police, marine, gendarmerie). Le 21 mars dernier, ils ont saisi 454 kg de cocaïne à bord d'un voilier au large de la Martinique. Ils avaient saisi de la même manière 900 kg de cocaïne en août 2007. J'ai souhaité me rendre compte concrètement de leurs méthodes de travail opérationnelles, des particularités de la zone Caraïbe particulièrement sensible au trafic de stupéfiants, et je tenais à les féliciter pour ces remarquables résultats et les encourager à poursuivre leur mission essentielle de lutte contre la fraude. Ils font un travail remarquable.
D'un point de vue financier, les Antilles peuvent-elles être considérées comme les danseuses de la République ?
Je crois que c’est un faux débat. Les Antilles, comme l’ensemble des régions d’outre-mer, connaissent des handicaps structurels : l’éloignement, la petite taille, l’insularité pèsent sur la compétitivité des entreprises et sur la croissance de ces territoires. Il est donc normal que la solidarité nationale, comme la solidarité européenne à travers les fonds structurels, s’exercent à leur bénéfice, y compris financièrement. Ce qui ne nous exempte pas de réfléchir à l’amélioration de l’efficacité de chaque euro investi par l’Etat en faveur de ces territoires, comme le gouvernement l’a fait en proposant des réformes dans le cadre de la nouvelle loi de programme pour l’Outre-mer.
Mais on ne peut pas s’arrêter à ce constat : tout le pari qui est fait par le gouvernement dans la nouvelle loi de programme avec la création des zones franches globales d’activité, c’est que l’on donne de nouveaux moyens aux régions d’Outre-mer pour valoriser leurs atouts.
Le tourisme, l’environnement, les énergies renouvelables, voilà les secteurs prioritaires en matière d’aides fiscales que la Martinique a choisi de retenir pour développer sa croissance en faisant jouer sur ses meilleures cartes. Le rayonnement économique des Antilles dans la zone Caraïbes n’est pas un atout que pour les Antilles, c’est un atout pour la France.
La loi de programme est au cœur des préoccupations des Antillais. Pouvez-vous garantir que l'effort de l'Etat pour ses DOM sera le même qu'avec la loi Girardin ?
L’effort de l’Etat sera plus efficace ! L’Etat s’engage dans un effort important en faveur des DOM : 100 M€ supplémentaires seront mis sur la table dès 2009 pour soutenir la croissance de l’Outre-mer et le développement économique.
Mais au-delà de l’effort budgétaire, ce que le gouvernement a recherché, c’est de s’assurer que les dispositions de la loi auront bien des retombées positives sur l’économie. Prenons l’exemple de la création des zones franches globales d’activité (ZFGA) : elles ont été pensées pour améliorer la compétitivité des DOM, tout particulièrement dans les secteurs où on dispose déjà d’un réel savoir faire.
La création des ZFGA doit permettre de parvenir à une production intérieure rentable, plus rentable que les produits importés, et même à une production suffisamment compétitive pour pouvoir s’exporter.
D’où l’idée de créer des secteurs prioritaires, choisis par les acteurs locaux parmi les plus prometteurs en termes de développement économique et qui verront leurs aides renforcées avec un abattement fiscal de 80% contre 50% pour les secteurs qui étaient déjà éligibles à la défiscalisation dans la loi Girardin.
Cela se traduira par un soutien massif aux ZFGA : près de 220 M€ d’exonérations de différents impôts (taxe professionnelle, impôt sur les sociétés, taxe sur le foncier bâti) viendront soutenir la croissance des entreprises, avec les impacts positifs que l’on peut imaginer en matière d’emploi.
Dans le même temps, le gouvernement a tiré les leçons de la précédente loi de programme : le mécanisme de défiscalisation en faveur du logement a déséquilibré le marché du logement au détriment du logement locatif social donc des ménages les moins favorisés ; la défiscalisation a par ailleurs provoqué un mouvement de renchérissement des coûts de construction et favorisé la spéculation foncière, Tout cela n’a pas permis de répondre aux besoins de logement des domiens, mais au contraire a renforcer leurs difficulté.
C’est pourquoi nous avons fait le choix de réorienter les aides fiscales vers des mesures visant à accroître la rentabilité des entreprises et les capacités d’exportation et de recentrer la défiscalisation en faveur du logement sur le logement social.