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Publié par fxg

Son nouvel album est sorti début mai. Yvan Voice, le zouk lover d’On ti flè, revient avec un quatrième album solo, Peuple d’ébène, et une tournée aux Antilles pendant les grandes vacances. Interview.
« Le zouk conscient »
Quel musicien es-tu ?
Je joue de la basse, de la guitare, mais je chante avant tout. Je compose et j’écris depuis… 15 ans. Mon premier morceau, c’est Liberté que j’ai composé en 1981.
Comment as-tu démarré ?
J’étais inconnu en Guadeloupe, je jouais dans les piano bars. J’ai fait ça de 1985 à 1989… Ma première apparition sur un album remonte à 1994 avec Dissonance. Je chantais Demen. Ca n’a pas décollé… Ou plutôt, ça a décollé sans moi ! J’ai joué sur Hot Sound, un album avec Liso music. Ca m’a permis d’interpéter quatre titres. C’était en 1995 et ça m’a fait connaître. On ti flè est devenu l’album révélation de l’année 1996. Il était produit par Joël Grédoire et on jouait entre autres avec Thierry Delanay et les sœurs Trebor. Avec Domi la et Lanmou an trop, on a fait les meilleures ventes ! Et puis on est parti en tournée en Afrique, aux USA, à la Réunion… Et en France.
Et tu as enchaîné le second album…
Un an après est sorti DesEspérances chez Sonodisc à Paris, avec Fred Caracas, Gilles Floro, Dominique Lorté. Avec des morceaux comme Décidé ou Ti grenn, ma musique s’est ouverte sur le funk, la bossa nova. Je chantais un slow à l’américaine en créole, Démen. Ca a fonctionné mais j’étais en dessous. Les ouvertures musicales ont surpris le public…
Ton image, c’est le zouk ou le zouk love ?
Je ne me positionne pas pour m’enfermer comme chanteur de zouk moi qui, à la base suis un chanteur de soul et de gospel. Mais à choisir, je dis zouk love ! Ma différence réside dans ma façon de chanter le zouk love. J’ai une façon soul et mon jeu de scène est très dansant. Il y a aussi mon franc-parler !
Le second album a tout même suffisamment marché pour que tu fasses le 3e ?
J’ai tourné trois ans avec DesEspérances et c’est en 2001 que j’ai sorti « On nous doit la vérité ». On l’a enregistré aux Lilas avec Section zouk. On a fait dans le zouk évolutif avec quelques morceaux commerciaux mais engagés comme On nous doit la vérité ou Nou solide.
Qu’appelles-tu le zouk évolutif ?
Ce sont des sonorités qui renvoient à ma culture, mon île, à la black music. Sur cet album, on entend Edith Lefel, Sonya Dersion, Dominique Zorobabel. On nous doit la vérité a aussi été album révélation. On m’avait repéré comme chanteur engagé !
C’est l’engagement pour les savants et inventeurs noirs ?
On nous doit la vérité réhabilite ces gens ignorés. Mon engagement remonte à bien avant mais j’ai voulu crédibiliser mon message sur ces savants occultés. Avec Charles Martyrfale et Laurent Bamy, on a monté l’association Archives. C’est une démarche de conscientisation. C’est pourquoi j’appelle ma musique désormais un zouk conscient.
Ton dernier album s’inscrit dans ce zouk conscient ?
Peuple d’ébène, c’est d’abord un album exclusivement live qui a été réalisé par Mike Clinton. Trois ans d’enregistrement et des sonorités nouvelles ! On est dans le zouk tendance évolutif, un zouk electro.
De quoi parles-tu dans cet album ?
Dans le titre Mémorial, je m’interroge à savoir pourquoi le mémorial au peuple d’ébène n’a toujours pas été édifié à ce jour. Quelle est l’implication de notre diaspora ? Quelle reconnaissance avons-nous ? Ce titre veut dire qu’il serait bon qu’au XXIe siècle, soit enfin érigé le mémorial du peuple d’ébène.
C’est quoi ce fauteuil d’Emmanuelle sur la pochette ?
Peuple d’ébène rend ses lettres de noblesses au fauteuil qui est le lien entre la Caraïbe et l’Afrique, et moi… Je suis à la place de Sylvia Christel (rires) !
Cet album est une nouvelle étape pour toi ?
Un périple dans mon cheminement car j’ai encore beaucoup à faire. C’est l’album d’une maturité. Jusqu’alors j’étais dans le marché du zouk, formaté. Je me suis ouvert. Il y a eu désaffection, puis il y eu mélange de reggae, de zouk love, de bossa nova, salsa, funk et du texte, de l’engagement, en français et en créole…
Karl the Voice est-il ton frère ?
Karlito fait des chœurs sur Peuple d’ébène ! Il n’est pas mon frère, mais il fait de la pub pour moi. Il y a plein de gens qui croient que c’est moi qui joue Mandela dans Soweto !


Conscientisation
« Il y a 22 ans, un ami m’a montré ces brevets déposés par des Noirs (le feu de circulation, le masque à gaz, le filament de l’ampoule indûment attribué à Edison, l’africanité de l’Egypte…), j’ai eu un sentiment d’injustice et de colère dans l’absolu. Les travaux de Cheikh Anta Diop m’ont permis de trouver ma vocation. J’ai senti l’appel pour faire reconnaître au plus haut niveau ces hommes. Depuis le XIXe siècle, 377 brevets ont été déposés par des Noirs. »


Yvan Voice en dates
Naissance à Paris
1979 : entre dans la fonction publique
1980 : Cours de guitare au conservatoire
1986 : Découvre les brevets déposés par des Noirs
1987 : Quitte la fonction publique
1988 : Chante en duo C’est fou avec Caroline Loeb
1993 : Retour en Guadeloupe
1994 : Interprète demen avec Dissonance
1996 : 1er album solo, On ti Flè
1997 : Désespérance
2001 : Première édition du calendrier dédié aux inventeurs et savants noirs
2003 : On nous doit la Vérité
2004 : Chante Imbalaye avec Bob Saint-Clar
2008 : Peuple d’ébène

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