61e Festival de Cannes
RFO fête ses 25 ans à Cannes
Interview de Luc Laventure, directeur des antennes de RFO
« On a réussi à faire du low cost de qualité »
Pourquoi fêter les 25 ans de RFO à Cannes, capitale du cinéma ?
Il s’agit de montrer notre implication dans le cinéma. Le festival de Cannes est la meilleure des vitrines. On a réuni tout ceux qui participent au cinéma en outre-mer. Un tel plateau n’aurait pu exister il y a cinq ans car nous n’avions pas les mêmes rapport avec les régions. Elles nous considèrent désormais comme un partenaire actif. RFO devient là un acteur du développement local et s’implique avec France Télévisions. Quand on a fait Les secrets du volcan, la R »union et France TV se sont fortement engagées.
Quel était le but de cette table ronde organisée au pavillon du Film France ?
Il s’agit de montrer notre vitalité, notre volonté commune de développer sur un secteur économique nouveau l’ensemble des territoires d’outre-mer. Et puis, il sagit de montrer l’émergence d’un cinéma
N’est-ce pas aussi le rôle du prix Hohoa que RFO co-organise avec Invariance noire ?
Quand Marijosé Alie a débuté l’expérience Hohoa avec Osange Silou, certains ont trouvé ça gentil… Mais quand on voit les gens venir voir les films maintenant, on peut d’ores et déjà dire que le bilan est intéressant. On rentre dans un schéma économique fabuleux ! RFO n’est pas producteur, mais diffuseur, néanmoins nous parvenons à faire de l’ingénierie de production. Quand RFO a été conçue, c’était la seule sattion de télévision qui n’avait pas une ligne budgétaire consacrée à la production. Mais cette production, on l’a faite… Avec nos dents ! On a réussi à faire du low cost de qualité ! Il a fallu réaliser la quadrature du cercle, faire de RFO une télé génaraliste de proximité. Nos concurrents sont bien sûr les chaînes privées locales, mais aussi TF1 et M6. Il a fallu arriver à produire local avec peu pour tenir le choc des majors.
Le résultat est-il probant ?
La Baie des flamboyants a pris moins de temps pour s’installer que la série Plus belle la vie. On pensait que le public regarderait avec suspicion or ça a été un succès dès la 2e semaine. Et Jean-Luc Azoulay est reparti avec d’autres produits prêts à mettre à l’antenne avec des formats internationaux.
Et le bilan des 25 ans de RFO ?
On pêche beaucoup par humilité… En 25 ans, on a connu des évolutions technologiques. En 1996, nous étions la première télévision mondiale sans support, tout numérique ! Et sur le plan de la diffusion, on a été longtemps la seule plateforme de diffusion internationale.RFO a été créateur d’identité. RFO a favorisé l’émergence d’un sentiment d’appartenance… Marijosé Alie, Gora Patel, Walès Kotra, Chantel Néret et moi-même sommes les enfants de cette période identitaire. Nous avons affirlmé, réaffirmé notre façon de faire et puis, les choses ont évolué…
Avec la création du magazine Outre-mer ?
1998 est le point de bascule, mais ça a commencé en 1995 avec Outre-mer. On montrait que les régions où nous vivons ne sont pas exotiques, mais qu’elles recèlent des cultures, des personnes, des cosmogonies particulières… Et déjà , c’est l’ouverture d’une prise de conscience d’appartenir à un Sud. En 1998 nous avons pensé qu’Outre-mer devait passer sur une antenne globale et on a fait RFO Sat piur exposer nos cultures. On entrait déjà dans la diversité, on faisait émerger des continents ignorés…
France Ô a succédé à RFO Sat…
Nous avons profité de notre intégration à France télévisions pour affirmer notre participation au concert national du paysage audiovisuel français et notre enracinement dans les valeurs du Sud. On est dans la créolité ! Nous représentons une ouverture pour la France, nous assumons la mondialité de la France, nous sortons du carcan gaulois !
Et maintenant, le virage plus matérialiste de la suppression de la pub…
On ne peut pas traiter la publicité sur nos antennes comme on peut la traiter sur les autres chaînes de France télévisions. Nos tissus économiques sont plus fragiles et plus complexes. Comment ne ferait-on pas de publicité pour annoncer les arrivages de produits importés, les denrées périssables par exemple. On ne doit pas détricoter nos économies locales.
RFO sera-t-elle exclue du dispositif ?
C’est une hypothèse qui n’est pas écartée.
Et la TNT outre-mer ?
On l’attend l’an prochain au plus tard. Ca va changer et ça ne sera pas que technologique : la loi nous demande d’organiser le bouquet numérique.
Interview de Luc Laventure, directeur des antennes de RFO
« On a réussi à faire du low cost de qualité »
Pourquoi fêter les 25 ans de RFO à Cannes, capitale du cinéma ?
Il s’agit de montrer notre implication dans le cinéma. Le festival de Cannes est la meilleure des vitrines. On a réuni tout ceux qui participent au cinéma en outre-mer. Un tel plateau n’aurait pu exister il y a cinq ans car nous n’avions pas les mêmes rapport avec les régions. Elles nous considèrent désormais comme un partenaire actif. RFO devient là un acteur du développement local et s’implique avec France Télévisions. Quand on a fait Les secrets du volcan, la R »union et France TV se sont fortement engagées.
Quel était le but de cette table ronde organisée au pavillon du Film France ?
Il s’agit de montrer notre vitalité, notre volonté commune de développer sur un secteur économique nouveau l’ensemble des territoires d’outre-mer. Et puis, il sagit de montrer l’émergence d’un cinéma
N’est-ce pas aussi le rôle du prix Hohoa que RFO co-organise avec Invariance noire ?
Quand Marijosé Alie a débuté l’expérience Hohoa avec Osange Silou, certains ont trouvé ça gentil… Mais quand on voit les gens venir voir les films maintenant, on peut d’ores et déjà dire que le bilan est intéressant. On rentre dans un schéma économique fabuleux ! RFO n’est pas producteur, mais diffuseur, néanmoins nous parvenons à faire de l’ingénierie de production. Quand RFO a été conçue, c’était la seule sattion de télévision qui n’avait pas une ligne budgétaire consacrée à la production. Mais cette production, on l’a faite… Avec nos dents ! On a réussi à faire du low cost de qualité ! Il a fallu réaliser la quadrature du cercle, faire de RFO une télé génaraliste de proximité. Nos concurrents sont bien sûr les chaînes privées locales, mais aussi TF1 et M6. Il a fallu arriver à produire local avec peu pour tenir le choc des majors.
Le résultat est-il probant ?
La Baie des flamboyants a pris moins de temps pour s’installer que la série Plus belle la vie. On pensait que le public regarderait avec suspicion or ça a été un succès dès la 2e semaine. Et Jean-Luc Azoulay est reparti avec d’autres produits prêts à mettre à l’antenne avec des formats internationaux.
Et le bilan des 25 ans de RFO ?
On pêche beaucoup par humilité… En 25 ans, on a connu des évolutions technologiques. En 1996, nous étions la première télévision mondiale sans support, tout numérique ! Et sur le plan de la diffusion, on a été longtemps la seule plateforme de diffusion internationale.RFO a été créateur d’identité. RFO a favorisé l’émergence d’un sentiment d’appartenance… Marijosé Alie, Gora Patel, Walès Kotra, Chantel Néret et moi-même sommes les enfants de cette période identitaire. Nous avons affirlmé, réaffirmé notre façon de faire et puis, les choses ont évolué…
Avec la création du magazine Outre-mer ?
1998 est le point de bascule, mais ça a commencé en 1995 avec Outre-mer. On montrait que les régions où nous vivons ne sont pas exotiques, mais qu’elles recèlent des cultures, des personnes, des cosmogonies particulières… Et déjà , c’est l’ouverture d’une prise de conscience d’appartenir à un Sud. En 1998 nous avons pensé qu’Outre-mer devait passer sur une antenne globale et on a fait RFO Sat piur exposer nos cultures. On entrait déjà dans la diversité, on faisait émerger des continents ignorés…
France Ô a succédé à RFO Sat…
Nous avons profité de notre intégration à France télévisions pour affirmer notre participation au concert national du paysage audiovisuel français et notre enracinement dans les valeurs du Sud. On est dans la créolité ! Nous représentons une ouverture pour la France, nous assumons la mondialité de la France, nous sortons du carcan gaulois !
Et maintenant, le virage plus matérialiste de la suppression de la pub…
On ne peut pas traiter la publicité sur nos antennes comme on peut la traiter sur les autres chaînes de France télévisions. Nos tissus économiques sont plus fragiles et plus complexes. Comment ne ferait-on pas de publicité pour annoncer les arrivages de produits importés, les denrées périssables par exemple. On ne doit pas détricoter nos économies locales.
RFO sera-t-elle exclue du dispositif ?
C’est une hypothèse qui n’est pas écartée.
Et la TNT outre-mer ?
On l’attend l’an prochain au plus tard. Ca va changer et ça ne sera pas que technologique : la loi nous demande d’organiser le bouquet numérique.