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Publié par fxg

Interview. Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer passe la journée du 12 juin en Guyane
"Nous garderons 90 % de la loi Girardin"
Où en est la coopération franco-brésilienne ?
La réunion de la commission mixte que je viens présider au nom de la France sera l'occasion de faire le point sur la plupart des chantiers engagés depuis le début de l'année. Elle ne s’était pas réuni depuis 10 ans. Nous aborderons très largement les questions de sécurité et de lutte contre les trafics, les questions relatives aux transports, ou encore celles tout à fait essentielles relatives à l'environnement. Vous le voyez de nombreuses questions qui préoccupent les guyanais sont concernés par cette coopération.
Comment de passent les concertations avec les socioprofessionnels sur la LOPOM ?
Le gouvernement souhaite réorienter les crédits budgétaires et mobiliser de nouveaux moyens vers deux objectifs : la baisse du chômage et la construction de logements. C’est la raison d’être de cette future loi-programme. Nous garderons dans le futur dispositif, comme le souhaite les socioprofessionnels, 90% de la loi Girardin qui a fait ses preuves et nous créons, comme l’a promis Nicolas Sarkozy, des zones franches globales d’activités. Ici en Guyane, cela veut dire 80% d’exonérations fiscales pour toutes les entreprises du territoire. Evidemment, cela nécessite beaucoup de concertation avec les socioprofessionnels afin de garantir l’efficacité maximum aux outils fiscaux nouveaux que le gouvernement veut mettre en place. Dans ce cadre, je vais proposer aux socioprofessionnels une table ronde spécifique le 23 juin prochain à l’occasion d’un nouveau déplacement que j’effectuerai dans le département.
La mobilisation des enseignants et des parents d'élèves est forte, surtout dans l'Ouest ; allez-vous les rencontrer ? Que pouvez-vous faire pour eux, sachant que les élus les soutiennent et que tous se sont sentis méprisés par Xavier Darcos ?
Comme vous le savez, suite au voyage récent du Président de la République, une mission interministérielle est sur le terrain pour évaluer la réalité des difficultés éducatives et nous proposer des solutions. Avec Xavier Darcos, nous sommes déterminés à bâtir un « Plan Education Guyane » afin de prendre en compte le développement démographique exceptionnelle du département. J’attends donc avec impatience les résultats de la mission interministérielle et je proposerai aux acteurs de l’Education divers tables rondes sur ces questions lors de mon voyage du 23 juin. Je veux prendre, à cette occasion, le temps de rencontrer les enseignants, les syndicats, les parents d’élèves et les élèves afin de bâtir avec eux un plan éducation à la hauteur des enjeux.
Etes-vous satisfait des résultats de l'opération Harpie ? Quelles perspectives voyez-vous ?
L'opération HARPIE est effectivement un franc succès. Le Gouvernement souhaite donc poursuivre cette opération extrêmement bénéfique. C'est pourquoi, j’ai demandé au préfet de Guyane d'effectuer un redéploiement des effectifs mis à sa disposition et d'utiliser l'organisation mise en place pour l'opération HARPIE ainsi que ses modes opératoires. En complément le Secrétariat d’Etat a  financé l’achat de caméras de détection de pirogues qui permettent à présent aux gendarmes de les intercepter plus efficacement. Nous ne relâcherons pas les efforts dans ce domaine.
Comment faciliter l'installation des orpailleurs légaux qui se plaignent de lourdes contraintes ?
Les professionnels du secteur aurifère ont un besoin d’une réelle politique minière qui fixe clairement les règles et notamment, détermine un zonage ou ils peuvent exercer leur activité.
Cette politique minière, nous sommes en train de la définir. Lors de son déplacement en Guyane le 11 février dernier, Nicolas Sarkozy, Président de la République s’y est engagé et en a lancé les principes. Ainsi, l’élaboration d’un schéma départemental d’orientation minière a été confié au Préfet Mansillon.
Ce schéma sera établi avant la fin de cette année.
Bien évidemment, nous sommes en période de transition et les entreprises locales ne pouvaient attendre la sortie de ce schéma pour connaître les suites données à leurs demandes d’autorisation d’exploitation. C’est pourquoi, en lien étroit avec mon collègue Jean-Louis Borloo, nous avons donné des instructions au Préfet de la Guyane pour que ces demandes soient étudiées rapidement.
Un homme est mort de la rage la semaine dernière. Des mesures spécifiques seront-elles prises ? Et l'hôpital, malgré de récents travaux, ne souffre-t-il pas d'un manque de moyens chronique ?
A ma demande, une enquête administrative sur les conditions du décès de cette personne est diligentée. La conclusion de cette enquête pourra nous conduire à émettre de nouvelles recommandations et à renforcer les mesures de prévention existantes, notamment l’arrêté de janvier 2008 relatif à la vaccination antirabique des animaux domestiques en Guyane.
Le gouvernement a naturellement à cœur de développer une médecine hospitalière plus efficace : c’est l’objet du plan « Hôpital, Santé, Outre-mer ». Une première série d’objectifs et de mesures à mettre en œuvre sera établie en juillet. Je sais que Roselyne Bachelot qui est venue ici il y a peu est très sensible à cette question du renforcement des moyens.
Avec les inondations sur le Maroni, un millier de sinistrés... Les aides d'urgence sont-elles suffisantes ?
Soyez certain que tout est mis en œuvre pour apporter rapidement aux sinistrés les secours dont ils ont besoin. Je viens de déléguer une première enveloppe d’urgence correspondant aux sommes demandées par le Préfet pour aider les collectivités à répondre aux besoins multiples des sinistrés : eau, produits alimentaires, bâches, produits d’hygiène. Par ailleurs, la plate-forme d'intervention régionale de la Croix Rouge a mis en place deux installations d'assainissement de l'eau (sur Apagui et Providence, les 2 principaux sites de recueil des réfugiés) et distribué des kits d'hygiène.
Où en est-on de l'éventuelle dérogation au droit du sol en Guyane s'agissant de la nationalité ?
Je suis naturellement convaincu qu’il faut stopper l’immigration illégale qui crée une pression trop forte sur la Guyane et risque de la déséquilibrer.
Aujourd’hui, nous expertisons toutes les réponses à cette question mais nous sommes convaincus que la politique de fermeté à l’égard de l’immigration irrégulière que mène le gouvernement est le préalable indispensable à toute autre mesure. En Guyane, la lutte contre ce fléau de l’immigration irrégulière ne se relâchera pas. Je vous le garantis.

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