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Publié par fxg

Fabienne Kannor fait un chagrin d’amour
En ouvrant le dernier livre de Fabienne Kanor, Les chiens ne font pas des chats, publié aux éditions Gallimard, collection continents noirs, on se dit qu’elle aime les histoires d’amour.
Au fil de la lecture, on l’oublie et on s’en moque. Chagrin ou pas, Fabienne Kanor s’en sort bien. Comme dans une télénovela, le livre débute par la distribution ; le succès c’est d’abord un casting. Et ça tombe bien parce que l’action se passe à Belem, Brésil. Comment une orpheline de la bourgeoisie parvenue locale tombe amoureuse d’un pizzaïolo noir. Le ton est espiègle, les phrases sont courtes : «  « Putain Dieu » hurle-t-elle livrée à cette langue qui vaut toutes les hosties ». Les chapitres font deux à trois pages. Leurs titres, tirés de films de série B hollywoodienne, rythment une histoire d’amour en noir et blanc.
Les regards se croisent et tissent une intrigue policière où les personnages se démultiplient. Nul n’est simple, les introspections d’une police différente. Du rythme donc du style : «  la jupe fond lorsqu’elle s’assied ».  Et de l’humour : «  A moins d’aimer les vaches, les pâtes et le Guronzan, cette fille est infréquentable. »  Au tiers du livre, quand les amoureux s’exilent, quand « ils basculent de l’autre côté, chez les grands, là où ne croit plus ni à l’amour ni aux miracles », la phrase s’allonge, le ton s’assagit. Les mots creusent des rides d’amertume.
Ce livre est une démonstration : Les chiens ne font  pas des chats. « Les gens qui parlent trop n’ont souvent rien à dire », écrit l’auteur page 139. Ce livre en est la preuve. Il finit triste, sans être languissant.
Précisons pour les érotomanes que la Chritini est la femme artiste dans le Kama-sutra.
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