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Publié par fxg

Slaï, ambassadeur du zouk
Caraib, le nouvel album de Slaï sort le 21 juillet
Il l’avait en tête depuis 3 ans, cet album… « Le temps du mûrissement, le temps de faire des choix », explique l’artiste guadeloupéen qui est produit par Colombia chez Sony BMG. « Ils m’ont laissé le temps de travailler dans mon coin ! » Et avec Slaï, on retrouve Ismael Maussion à la programmation, Alias LJ, arrangeur et réalisateur et le duo, Savoir faire Unit, arrangeur et compositeur pour Kool Shen ou Diam’s. « Je voulais confronter mon univers à d’autres influences. » Et le résultat est là : un album très zouk, mais où Slaï expérimente un reggaeton, du chant a capela et des rythmes caribéens. « Cet album est le meilleur reflet de toutes mes influences ; il me reflète… » Le single sorti sur les radios, Leçon particulière, reflète cet esprit « première fois ». « Dans ce titre, ce qui m’a amusé, c’est que ce n’est pas moi qui donne des leçons. Je chante : apprends-moi et l’élève dépasse la maîtresse… » Le clip a été tourné à Miami avec Yoan Igreco de 5e dimension… Il est passé sur Trace TV, M6, W9 ! « On se met souvent des barrières, explique Slaï, on n’ose pas et en général, on s’expose dans des lieux où les gens nous ressemblent. C’est comme ça qu’on a tendance à rester dans des circuits fermés alors qu’il peut y avoir à côté des choses qui peuvent nous ouvrir des portes. Là, avec cet album, j’enfonce le clou et je me rends compte que jamais la musique antillaise n’a été tant diffusée. Il est loin le temps où il n’y avait que Kassav, Zouk Machine et Francky Vincent ! La scène antillaise est beaucoup plus écoutée. Ca suit une courbe sociale : la jeune maghrébine échange son i-pod avec la jeune Africaine ou Antillaise et c’est ce brassage qui contribue à promouvoir notre musique ! » Les radios ont pris le relais de boîtes de nuit… « Faut que le télés prennent le relais des radios ! Mais il se passe quelque chose culturellement. »
Double disque d'or
Avec un double disque d’or, Slaï sait de quoi il parle. « Il y a quelques années, dans le zouk, on n’y croyait plus beaucoup et les talents désertaient ce genre pour le gospel ou la R’n’B. J’ai moi-même été tenté par une expérience R’n’B mais Flamme est venu au bon moment. Le zouk n’était plus sur les ondes et du coup, c’est une région française qui était absente du paysage musical. Une anomalie ! Sony a eu l’intelligence de s’y intéresser et a investi. » Le résultat est une réussite avec cet album. On y retrouve ce qui a fait le succès de Slaï et même plus : « Je me base sur la tension entre un homme et une femme. Je pensais avoir fini d’en parler… Ben non ! La meilleure chose à faire est de suivre son inspiration pour être en phase… » Alors il y a de la séduction (Leçon particulière), du quotidien antillais (A l’abri, avec une poésie créole, La pli si tol), du reggae (Je marche libre)… «  Je suis sensible à tout ce qui touche à la liberté ; elle est fondamentale. Le reggae se prête bien à ce type de thème. »  En tout 15 titres qu’on ne saura donc résumer à du zouk love. « J’assume mon côté zouk love mais ça va au-delà. Caribéen est le profil qui me correspond le mieux. J’ai pris des risques, je ne me suis pas reposé sur mes lauriers et j’ai expérimenté des choses nouvelles. Je n’ai jamais autant chanté que dans cet album (y compris comme choriste !), j’ai expérimenté des filtres vocaux qui renvoient au son des musiques urbaines. Mes arrangeurs m’ont apporté cette touche urbaine ! »
Du ka et du kon a lambi
La présence du tanbouyé Domnique Tauliot, rencontré lors du concert des 25 ans de carrière de Patrick Saint-Eloi dans le morceau A l’abri avec le ka et la conque à lambi l’enracine dans la Caraïbe. C’est pour cela qu’il a nommé ainsi cet album. « Trois ans de boulot, de maturation, de réflexion. J’ai pris le temps de me tromper, de jeter des titres, d’en reprendre… Je compose, j’écris, je chante… J’ai tout en tête et je demande au programmateur de traduire mes pensées. J’entends les titres dans ma tête puis avec le programmateur j’écoute et je vois si ça vaut le coup… » Avec Caraïb, Slaï se met à nu et avant la sortie de l’album, l’appréhension est réelle. « La carapace n’empêche pas d’être sensible aux échos des gens ! Ca nous touche quand on nous dit qu’on n’aime pas mais c’est excitant de se dire que c’est un album fait pour réunir les publics de l’hexagone et les publics afro-antillais. C’est un challenge ! » Et puis, ce sera la scène avec, idéalement, la même formation que celle qui l'a accompagné il y a trois ans.
« Sur scène, il y a un moment de vérité. Je monte sur scène et je découvre que dans la salle, il y a 90 % d’Européens… J'ai eu la preuve qu'en plus du public antillo-guyanais je partageais le public d'artistes comme Corneille par exemple… »
La reconnaissance nationale
Slaï, alias Sylvestre Patrice, est né dans le Val d’Oise. A 9 ans, il débarque avec ses parents en Guadeloupe où il restera jusqu’à l’âge de 22 ans. Collégien à Capesterre Belle-Eau, lycéen à Baimbridge, il prépare un BTS Action commerciale, part à Trinidad étudier l’anglais avant de revenir travailler dans la grande distribution… Refusant de végéter, il repart en métropole où il crée un premier label, BS Production. En 1997, il enregistre mais ne pense pas poursuivre : « Je ne pensais qu’on s’y intéresserait… » 1999, l’album Fresh sort. Un succès d’estime qui lui apporte un noyau de public, puis sort le fameux Flamme dans un album réunissant plusieurs artistes, Shine. En 2002, il sort un deuxième album solo, Slaï avec des titres comme La Dernière Danse (Ne rentre pas chez toi ce soir)…  Flamme explose dans les hits, l’album Florilège est vendu à 300 000 exemplaire, double disque d’or ! C’est la reconnaissance nationale !
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