Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Archives

Publié par fxg

Grenelle : l’outre-mer demande 1,6 milliard d’euro
Le Comité opérationnel outre-mer (Comop) du Grenelle de l’environnement remettra prochainement au ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo et au secrétaire d’Etat à l’Outre-mer Yves Jégo son rapport, a annoncé la présidente du conseil général de La Réunion Nassimah Dindar. Le coût de neuf grandes mesures est estimé à 1,6 milliard d’euros.
Le Comop demande d’adapter à l’outre-mer le crédit d’impôt pour les dépenses d’économie d’énergie (pour les Dom). Il souhaite qu’une autorisation soit donnée au forage de puits géothermiques à proximité des parcs nationaux, qu’un schéma départemental d’orientation minière soit réalisé pour la Guyane. Le Comop voudrait créer une redevance minière (aurifères) en Guyane. Elle alimenterait les collectivités locales par une taxe afin de permettre la préservation écologique.
Le Comop veut favoriser la prise en compte du développement durable dans la procédure d’aménagement régional, élaborer un plan de gestion de l’espace maritime, valoriser la pharmacopée, mieux prendre en compte la protection des espaces naturels dans l’enseignement, renforcer la décentralisation sur les bases d’une nouvelle gouvernance écologique.
DM, à La Réunion

Sylvain Bolinois, vice-président du Conseil régional de Martinique
« Nous confronter aux autres »
A La Réunion, il participe à la conférence sur l’union européenne et l’outre-mer face au réchauffement climatique et à la perte de biodiversité.
Quel est l’intérêt de la conférence sur l’Union européenne et l’outre-mer face au changement climatique et à la perte de biodiversité ?
Sylvain Bolinois, vice-président du Conseil régional de Martinique : Il faut d’abord savoir que nous avons déjà mis en place pas mal de choses en Martinique. Cette conférence permet de nous confronter aux autres et d’apprendre ce que les autres font. Nous sommes déjà engagés dans le projet Netbiom, qui met l’outre-mer européen en réseau. Cette mise en réseau permettra à l’outre-mer de répondre ensemble à des appels à projets de l’Europe pour obtenir des financements.
L’outre-mer est souvent perçue comme une charge pour l’Europe, l’objectif de cette conférence est de dire que qu’elle peut apporter à l’Europe, à travers sa biodiversité et ses recherches liées à l’énergie…
Ce discours est ancien. Ce n’est plus la peine de le dire. Sans nous l’Europe ne serait pas une vraie puissance maritime. L’Europe l’a compris. Nous apportons plus d’un million de Km2 de zone économique exclusive à l’Europe. Depuis deux ans, l’Europe nous regarde d’un œil nouveau.

Interview Christian Baptiste. Conseiller régional, délégué à la mise en œuvre de l’agenda 21 (cadre de mise en œuvre du développement durable), Christian Baptiste explique l’intérêt de la conférence sur l’environnement qui se déroule à La Réunion.
« La communauté scientifique est consciente du danger »
Quel est l’intérêt de la conférence sur l’Union européenne et l’outre-mer face au changement climatique et à la perte de biodiversité ?
Cette conférence a un triple intérêt. La première est la communication. Il y a une grosse mobilisation de l’ensemble de l’outre-mer européen sur ces problèmes. C’est important que nous communiquions entre nous. Fort de cette connaissance de la biodiversité et du réchauffement, nous pourrons mieux réglementer pour préserver. La communication et la réglementation permettront de mieux valoriser et innover.
La conférence apporte-t-elle déjà des solutions et des orientations pour la Guadeloupe ?
Je compte sur la fin de la conférence pour que l’on puisse avoir des objectifs très concrets. Surtout, il faudra qu’ils soient accompagnés de moyens, d’autant que plus que la conférence est à l’initiative de la présidence française de l’Union européenne. Nous avons à mettre en synergie nos efforts, nous le faisons déjà avec Netbiome.
Un rapport assez inquiétant de l’Union mondiale pour la nature (UICN) et l’Observatoire français pour les effets du changement climatique (ONERC) a été rendu public en début de semaine. Quelle est votre réaction ?
Ce rapport n’est pas étonnant. Nous sommes exposés à tous les risques naturels : tremblements de terre, cyclones... La communauté scientifique est consciente du danger, mais il faut que ce message soit vulgarisé pour toucher tout le monde. En Guadeloupe, nous perdons des coraux et de la mangrove. Ce sont deux systèmes qui nous protègent des risques naturels. Cette dégradation joue aussi sur l’activité économique, notamment sur le tourisme. Nous devons aussi trouver des solutions sur l’énergie et le transport.

Pierre Aliotti, vice-président de Saint-Martin
Si on ne fait rien aujourd’hui, on ne pourra jamais le faire. »
« Le nombre et le niveau des participants à cette conférence est important. Nous sommes une petite île avec une pression extrêmement forte sur le milieu naturel. Si on ne fait rien aujourd’hui on ne pourra jamais le faire. Le rapport de l’UICN et de l’ONERC est inquiétant. Si le réchauffement est de 2ou 3°C en 50 ans il y aura des catastrophes. L’homme n’a jamais fait autant de dommages. Il faut expliquer aux autres élus les problèmes. La perte de la biodiversité est capitale pour l’humanité tout entière. »

Thérèse Marianne Pépin, vice-présidente de la Région Guadeloupe
« On apporte quelque chose de positif dans le monde »
« Cette conférence est très importante car elle nous permet de replacer la biodiversité comme élément fondamental de développement pour nos départements et régions d’outre-mer. Chercher à connaître les atouts de l’outre-mer plutôt que ces handicaps est déjà une bonne vision des choses. Les outre-mers ont un rôle central à jouer pour la biodiversité. C’est la première fois que l’on est reconnu comme apportant quelque chose de positif dans le monde. »

José Gaillou, vice-président de la Région Guyane
« Donner une valeur marchande à notre forêt »
De La Réunion, où il participe à la conférence sur l’union européenne et l’outre-mer face au réchauffement climatique et à la perte de biodiversité, José Gaillou, explique qu’il voit dans la forêt la richesse guyanaise.
Quel est l’intérêt de la conférence sur l’Union européenne et l’outre-mer face au changement climatique et à la perte de biodiversité ?
C’est l’opportunité de rencontrer l’ensemble des collectivités d’outre-mer de l’Europe. Le travail de coordination nous permettra d’être plus fort. Nous sommes conscients que la biodiversité peut avoir une grande valeur marchande sur le développement économique de nos territoires. L’outre-mer représente 90 % de la biodiversité de la France et de l’Europe. Il y a un intérêt pour que les retombées soient en faveur de nos populations.
Un rapport assez inquiétant de l’Union mondiale pour la nature (UICN) et l’Observatoire français pour les effets du changement climatique (ONERC) a été rendu public en début de semaine. Il évoque une Amazonie transformée en savane…
Nous avons des défis à relever face au réchauffement climatique. Nous voyons déjà la progression de la savane. Par rapport à l’activité minière, notamment illégale, nous devons mettre en avant des actions en faveur de la « banque génétique » qu’est l’Amazonie, le poumon du monde. Il faut travailler sur les mentalités des populations pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo,a parlé lundi de "rémunérer le capital des fruits de la nature". Avec l’Amazonie, la Guyane dispose d’un trésor…
Une étude a montré qu’un hectare de forêt en Guyane piège deux tonnes de carbone par an. La forêt guyanaise représente environ 7,5 millions d’hectare. Nous piégeons donc 15 tonnes de carbone par an. Si la Guyane était sur le marché du carbone nous pourrions gagner 200 voire 300 millions d’euros par an*. Les collectivités guyanaises sont exsangues. Et notre population a une démographie galopante. Nous sommes riches avec notre forêt, mais la France utilise un quota carbone pour ses industries et l’émission d’effet de serre. Si je pouvais dire à un Guyanais qui a besoin de foncier de ne pas couper les arbres car cela va rapporter, forcément il protégera l’environnement. Il faut donner une valeur marchande à l’environnement.
Cette conférence va-t-elle servir à la reconnaissance des Régions ultrapériphériques et des Territoires d’Outre-Mer (PTOM) par l’Europe ?
Tout à fait, car il y a un travail de reconnaissance. La Guyane est la seule région ultrapériphérique continentale, souvent on l’oubli. C’est grâce à ce rassemblement de force que nous pourrons faire entendre nos voix.

* Il existe aujourd’hui un marché de négociation et d’échange de carbone qui permet aux pays pollueurs d’acheter aux pays non pollueurs des droits d’émission.


Netbiom : l’outre-mer européen travaille uni
Les représentants des 7 Régions ultrapériphériques de l’Union européenne (Les départements d’outre-mer pour la France) et 21 Pays et Territoires d’Outre-Mer (PTOM) se sont réuni mercredi à La Réunion dans le cadre du programme Netbiome.
Celui-ci doit permettre aux collectivités de répondre ensemble aux appels à projets de l’Union européenne. Thérèse Marianne Pépin, vice-présidente de la Région Guadeloupe, explique qu’ « aucune des régions ne peut répondre aux appels car elles sont trop petites. Ce rassemblement permet de mutualiser les politiques de recherche en matière de biodiversité et de développement durable afin que nous puissions mettre en place une stratégie et des politiques de recherche et que nous demandions ensemble des financements lors des appels à projets ».
L’Europe finance à hauteur de 2,5 millions d’euros sur la période 2007-2011.




Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article