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Publié par fxg

Banane : « Une autre monde est possible »
« Nous n’avons rien à céder et tout ce qui sera lâché mettra en péril nos productions » Eric de Lucy, vice président de l’association des producteurs européens de bananes (APEB) a résumé ainsi l’état d’esprit des producteurs communautaires  ACP et dominicains à l’issue du séminaire qui a vu l’adoption de l’Appel de Yaoundé. Premier destinataire de cet appel, avant qu’il n’arrive aux mains des gouvernements français et ACP, de la Commission européenne et de toute la diplomatie OMC, le ministre camerounais du commerce et porte-parole pour la banane des pays ACP, Luc Mbarga, a résumé ainsi la prose des producteurs : « C’est d’abord une demande urgente à l’Europe pour qu’elle fasse appel des panels réunis à la demande de l’Equateur et des Etats-Unis et que cet appel prenne en compte les considérations économiques. C’est enusite une main tendue des ACP et de l’APEB qui souhaitent une bonne négociation dans le cadre de l’OMC. » Reçus dans la matinée par le Premier ministre camerounais, Ephraïm Inoni, les représentants des planteurs ont obtenu les assurances du soutien des gouvernements des pays ACP qui demandent à être associés à toute négociation permettant de préserver l’équilibre de l’accès au marvché européen. Eric de Lucy est parvenu à décrocher un sourire de l’imperturbable Premier ministre lorsqu’il lui a indiqué que le choix des producteurs balançait entre « la capacité de nous adapter ou la capacité de mourir » ! La veille déjà, le ministre de l’agriculture les avait reçus, tout comme le président de l’Assemblée nationale. Il faut dire que la banane est au Cameroun la troisième ressource derrière le pétrole et le bois. Devant le Premier ministre, le vice-président de l’APEB a encore eu un mot qui n’aurait pas déplu à José Bové lui-même : « Nous sommes dans un monde qui n’est pas équitable ». La balle est dans les mains des gouvernements et de l’Europe qui a jusqu’à vendredi pour décider de faire appel contre l’Equateur et les Etats-Unis, ou plutôt contre Dole, Chiquité et Delmonte, les trois multinationales qui se partagent le marché mondial de la banane.

ITW Luc Mbarga, ministre du commerce du Cameroun
« Promouvoir le développement par le commerce et non promouvoir le développement du commerce »
Quelle importance revêt cette réunion internationale des producteurs de bananes à Yaoundé  ?
C’est cette unité retrouvée, cette cohésion, cette communauté de vue, à mon sens, communauté de destin, qui importe. Cette dynamique-là nous a marqués. Ma conviction, c’est que, ensemble, nous ferons bouger les choses dans le sens de la préservation de nos intérêts fondamentaux. Nous ne demandons pas de supplanter les producteurs latino-américains, au contraire, nous souhaitons que les équilibres actuels soient  respectés. Cela passe tout naturellement par cette conférence qui fait partie du corps de l’OMC et des Etats membres. Il y a des préférences, de longue date, qui demeurent. Les choses doivent bouger parce que le monde lui-même bouge mais l’évolution ne peut se faire qu’à la marge, en mettant tout en œuvre pour que les acquis soient préservés. Ce message doit pouvoir être compris par l’OMC et les Latino-américains.
Pourrez-vous dialoguer avec eux ?
Il faut sortir du juridisme qui paralyse aujourd’hui le fonctionnement de l’OMC et je me plais à rappeler l’esprit de ces différents cycles. Le Kennedy round avait posé le principe du développement social et différencié. Le développement ne naît pas avec Doha ! Le principe qui a été posé c’est bien de promouvoir le développement par le commerce et non de promouvoir le développement du commerce ! On se trompe !
Quel regard portez-vous sur l’appel de Yaoundé ?
C’est un appel qui réaffirme la solidarité entre producteurs communautaires et ACP. C’est également un appel qui repose le principe de la préservation des équilibres. C’est encore un appel à la vigilance de notre part. Je ne suis pas convaincu que, de leur côté, nos compétiteurs soient disposés à céder de sitôt.
Les Latino-américains ?
Les pays latino-américains, car en réalité, ce n’est pas le peuple, ce n’est pas le paysan mais bien des multinationales et c’est cela qui rend cette partie du combat aussi difficile, la volonté d’hégémonie des multinationales.

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