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Publié par fxg

Antilles sur RhôneRose-Hélène Fontaine, Roger Turpin, Louisette Mathurin, à Lyon (RDG)
La région de Lyon rassemble quelque 10 000 Antillais. Les Réunionnais sont, loin devant, la première communauté d’Ultramarins. Le budget de la politique de la Ville à l’endroit des associations s’y élève à 16,3 millions d’euros. 630 associations sont financées mais aucune ne représente l’outre-mer alors qu’elles sont plus de cent. En juillet dernier, le délégué interministériel à l’égalité des chances, Patrick Karam est venu organiser une journée de formation à la politique de la Ville à la préfecture de Lyon. Une cinquantaine d’association étaient invitées, ainsi que des élus. L’occasion de découvrir la région lyonnaise côté Antilles.
« J’habite rue de l’Alizé à l’Isle d’Abeau… On s’y croirait ! » Rose-Hélène Fontaine, aide-soignante à 19 ans, venue du Robert, et débarquée pour une formation à Nantes, en 1974. « Je ne suis jamais rentrée… » L’amour l’a transportée jusqu’à Lyon. Depuis 29 ans, elle est dans la fonction publique hospitalière et vit à L’Isle d’Abeau. En 1982, elle a monté l’association pour l’aide aux originaires d’outre-mer, l’APAODOM. Elle a été élue la première fois en mars 1989. « J’ai été six ans conseillère municipale, puis douze ans adjointe au maire. » Elle est fière d’avoir réformé le bureau d’aide sociale et le CCAS. L’an dernier, elle est devenue vice-présidente de la Communauté d’agglomération des portes d’Isère après un combat homérique contre l’ancien maire. « Je me suis présentée contre lui parce qu’il ne voulait pas de l’agglo. Il m’a retiré toutes mes délégations fin 2006. En avril 2007, il a démissionné et s’est représenté. J’avais ma liste. J’ai fait 13 % ; il y avait quatre listes… Au second tour, on a fait fusion avec le PS et en mars dernier, je suis devenue vice-présidente de la CAPI, chargée de la petite enfance et des affaires sociales. L’APAODOM marche sans elle depuis le milieu des années 1990. « Ca continue mais seulement sur le plan culturel. La seule subvention est celle de 43 euros par adhérent… La réalité c’est qu’il n’y a pas d’aide et pas de formation pour les présidents. »
Associations d’intégration civique
« Je suis membre du comité consultatif des associations et je peux dire qu’il n’y a pas en Rhône-Alpes de représentation de la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane ou la Réunion à la hauteur », explique Roger Turpin de l’association réunionnaise de Villefontaine (70 adhérents) et organisateur de journées associatives pour représenter les DOM. « Je veux faire valoir nos atouts, mettre en valeur nos énergies. On ne doit plus se contenter de soirées accras boum boum ! Il nous faut faire du social, pas de l’assistanat. Il faut aider les gens à se responsabiliser. » « Nous avons besoin d’associations d’intégration civique », poursuit Rose-Hélène Fontaine. Le Martiniquais Michel Marajo, élu municipal à Firminy assure qu’il y a quelque 2000 Antillais autour de Saint-Etienne. Plusieurs associations les rassemblent comme Les amis d’outre-mer, Guadeloupe 42, Les petits soleils des îles… Ils ont organisé un match de gala, le 26 avril, pour les victimes de Dean. Les 3000 euros de recettes ont été versés à la Martinique et à Saint-Claude, en Guadeloupe. « Nous vivons uniquement des cotisations et on a un budget de 800 euros. On compte sur le dispositif de la politique de la Ville. »  Claudine Yoyo est présidente de Lyon Outre-mer (60 adhérents). Martiniquaise, elle fédère des gens de tous les outre-mers. Son objet est de renforcer les liens entre compatriotes et faire connaître les cultures du pays « surtout aux jeunes ! ». L’association s’occupe surtout d’entraide et de solidarité. Avant, elle touchait des subventions de la préfecture du Rhône. Jean-Bernard Louvès, son ancien président remarque que jusqu’à présent chaque association agit individuellement. « Là, on essaie de discuter avec les autres associations de ces questions. Et on est nombreux. »

L’intégration par la politique
Louisette Mathurin, venue de Petit-Bourg et débarquée à Villefontaine en décembre 2006. Rédactrice territoriale en disponibilité, elle a un projet familial et professionnel. « La venue de M. Karam est l’occasion de me lancer dans mes projets. Son mari, Guadeloupéen aussi, est entrepreneur en services à la personne. Elle est élue depuis mars 2008, à la communauté d’agglomération du pays d’Isère (CAPI à laquelle Villefontaine appartient. « Je me suis rapprochée de la municipalité pour me faire connaître. J’ai rencontré l’adjointe au maire et elle m’a demandé ce que je pensais de la politique… » En 1995, Louisette était employée au secrétariat de campagne du sénateur Larifla, en Guadeloupe ! « Elle m’a proposé de rejoindre leur équipe… » Elue en 18e place sur 33, elle devient conseillère municipale. « J’essaie de découvrir. La politique est un bon passeport. Je vais essayer de m’implanter assez pour reprendre une activité sur place. Sinon ce sera la démission ou le retour au Conseil général de Guadeloupe… »


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