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Publié par fxg

Commémoration des aïeux à Saint-Denis avec le CM98

La commémoration des ancêtres esclaves par le Comité de la marche du 23 mai 1998 (CM98), a réuni plusieurs milliers de personnes à Saint-Denis (93), lundi 23 mai.Enide-Citte-Daniel-Pizivin-Gilbert-Caristan.jpg

Il y a d’abord eu un dépôt de gerbes au monument aux morts pour honorer  les âmes  des aïeux. Puis, une cérémonie œcuménique au cœur de la basilique des rois de France, avec les représentant des religions catholique, adventiste, évangélique, juive, musulmane.  Devant l’assemblée recueillie dans la nef de la basilique, le vicaire général, Daniel Pizivin, du diocèse de la Seine-Saint-Denis, a rendu hommage à toutes les personnes qui ont subi les entraves de l’esclavage. La liturgie a été spécialement écrite  par  les membres de l’association CM98. Vivianne-et-Serge-Romana-Jean-Pierre-Allau-du-CRIF-photo-A-.jpgDès la fin de la cérémonie religieuse,  beaucoup ont pris d’assaut le stand de la généalogie et le panneau du mémorial à la recherche de leur nom de famille et de la première personne à l'avoir porté. Le professeur Gordien a salué le rapprochement du CM98 avec le Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage et sa présidente, Françoise Vergès, et leur convergence pour la défense des deux dates, les 10 et 23 mai.

Didier Paillard, le premier magistrat de la ville, est intervenu : « L’esclavage colonial nous intime la tâche de repenser  le passé à sa lumière et appelle à une rétribution symbolique par le  travail de mémoire. »

Voici venu le temps des monuments aux aïeux

D-de-Kabal-et-Didier-Firmin-de-RIPOSTE--photo-A--Jocksan.jpgJean Tauliaut et Max Diakoke de la compagnie Riposte, D de Kabal, mais aussi Dédé Saint-Prix et la chanteur de Kassav, Jocelyne Béroard,  ont animé le podium.

Le président du CM98, Serge Romana, pressenti pour être le premier directeur du mémorial ACTe en Guadeloupe, a lancé un appel pour rencontrer les descendants des familles esclavagistes et leur demander d’ouvrir leurs archives. Comme cette dame à la recherche d'un nom de famile photoIl a encore salué le vœu du président de la Région Guadeloupe, Victorin Lurel, de mettre en place dans chaque commune de l’archipel une stèle portant les noms des premiers hommes ayant porté ces patronymes dans leur commune. « Il y a des monuments aux morts, voici venu le temps des monuments aux aïeux ! » Jocelyne Béroard, de Kassav, a fait remarquer combien la Martinique est encore loin : « Quand pourra-t-elle faire ce travail ? »

Pour la quatrième année à Saint-Denis, l’association CM98 a démontré qu’elle peut rassembler des milliers de personne sur la place publique au nom des ancêtres esclaves. Ceux-là même à qui la République a rendu hommage le 10 mai dernier au jardin du Luxembourg.

Alfred Jocksan (agence de presse GHM)La-danse-de-l-esclave-photo-A--Jocksan.jpg

La danse de l'esclaveDD-St-Prix-Leila-Cukierman-Serge-Romana-et-Jocelyne-Beroard.jpg

Dédé Saint-Prix, Leïla Cukiermann, Serge Romana et Jocelyne Béroardle-public--photo-A--Jocksan.jpg

La foule devant la basiliquele-succes-pour-l-atelier-de-genealogie-photo-A--Jocksan.jpg

L'atelier de généalogieSerge-Romana--Toto-Gordien---Francoise-Verges-et--Jean-Pie.jpg

Serge Romana, Toto Gordien, François Vergès, Jean-Pierre Allau


Ils ont dit 

 

Daniel Pizivin, vicaire général du diocèse de Saint-Denis : « Aujourd’hui, j’ai vécu un moment très impressionnant, pour une  histoire qui ne m’a pas marqué comme elle a marqué tous ceux qui étaient là. Il est très important de pouvoir retrouver ses racines et d’oser affronter cette histoire pour bâtir l’avenir, maintenant et ensemble. »

Enide Citté, pasteur de l’Eglise adventiste du septième jour de Paris : « C’est notre histoire, je la connais, je la porte. Il est vrai que nous, adventistes, on a rarement ce discours. Aujourd’hui,  c’est l’occasion de pouvoir dire que nous, adventistes, nous reconnaissons et acceptons le fait que nous sommes descendants d’esclave. Nous voulons le reconnaitre et nous mêler dans cette célébration et cette reconnaissance de notre  histoire. »

Gilbert Caristan, pasteur de l’Eglise évangélique de Draveil : « Il y a  eu de l’émotion, beaucoup d’intérêt  et surtout  d’espérance.  C’est une problématique difficile notamment pour les ressortissants de la communauté créole. Il y a tout le questionnement sur la signification du religieux au milieu des réalités esclavagistes. Pour cela, nous avons besoin de creuser l’Evangile ensemble. Ce qui n’est pas forcement un bon départ, mais c’est toujours une bonne arrivée. »

Françoise Vergès, présidente du CPMHE : « La journée du 23 mai est une journée importante. C’est un approchement inévitable. Aucune des dates ne s’annulent, elles se renforcent. Au moment où la loi Taubira est attaquée, où beaucoup de choses sont attaquées dans ce pays, ce n’est pas le moment de se diviser, mais plutôt de s’unir. Nous avons des objectifs communs avec des missions différentes. Il y a certainement des actions à faire ensemble. Nous relançons l’idée d’un mémorial historial. Mémorial, lieu de recueillement ; historial, lieu de ressources, de documentation, de débat  et d’échanges sur la traite et l’esclavage. Nous n’avons pas complètement  gagné. Il y a encore beaucoup à faire. »

Didier Paillard, maire de Saint-Denis : « Saint-Denis se construit de ses différences. Dans ses différences, il y a les originaires de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane qui font partie de ce peuple, de cette ville populaire. Les gens ont doit à une reconnaissance, à une dignité. »

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