Groovendiz à la Scene Bastille

Groovendiz, le groupe des frères Azerot, s’est produit, cette semaine à La scène Bastille, à Paris, à l’occasion de la sortie de premier album, Mizik péyi édité par SOLIBO musiques. Interview avec le leader Nestor Azerot.
« On oublie de donner la valeur qu’il faut à notre musique »

C’est toujours vivant et Groovendiz prouve que cette musique ne mourra jamais. Ca a toujours existé et nous on a choisi d’habiller le bélè de cette façon…

Trop longtemps, on a casé cette musique dans les musiques à vié neg et ça m’a toujours dérangé car je connais l’impact de cette musique ailleurs, à l’étranger… C’est une musique grandiose et j’entends poursuivre le mouvement et rendre au bélè ce qu’on a voulu lui enlever !
Pensez-vous qu’on a dévalorisé notre propre culture ?
J’ai eu la chance de vivre dans plusieurs pays différents et partout, les gens prennent leur musique à cœur. En Jamaïque, c’est le reggae et les Jamaïcains ne lâchent pas le morceau. A Porto-Rico et Cuba, c’est la salsa… Dans ces pays-là, les gens donnent une grande valeur à leur musique et je pense qu’aux Antilles, on a cette faculté mais parfois on oublie de donner la valeur qu’il faut à notre musique.
Vous avez dédié ce concert parisien à Ciméline Rangon. Qu’est-elle pour vous et Groovendiz ?
Elle est décédée la semaine passée et elle a été au bélè ce que Martin Luther King était au mouvement des droits civiques ! Elle fait partie de ces gens qui ont milité pour que cette musique puisse exister. On se doit de lui rendre hommage et de poursuivre son combat.

Après 26 ans de kompa, ça me plaît de jouer cette musique et j’espère que je vais la porter jusqu’à ce que je n’en puisse plus !
Vous avez donné à ce son traditionnel un groove, un jazz. C’est pour ça que vous citez expressément Sony Troupé et Gérard Jurion, votre batteur et votre clavier ?
Ils ont ramené quelque chose qui nous manquait et ils ont ramené exactement ce qu’il fallait, quelque chose de fort dans l’histoire de Groovendiz.
Vous dîtes qu’il vous a fallu trois ans pour trouver le son, le sens et la direction. Il a fallu tout ça pour accoucher de cet album ?
J’ai composé la plupart des morceaux, j’ai joué un peu avec les percus, j’ai écouté le tanbou bélè… Ca a pris un petit moment.

Comment vous situez-vous par rapport à la mouvance des groupes comme Soft ou Kkoustic ?
On est dans la mouvance, je suppose. C’est bien que ça arrive là, derrière les groupes Soft ou Kkoustic qui se sont révélés dernièrement. Je ressens la force qu’il y a dans ces musiques. Je me suis exilé aux Etats-Unis une quinzaine d’années et ça me manquait d’entendre et de vivre cela. C’est un mouvement que je ne pense pas lâcher !

Elles y étaient
