Kreyol factory à la Villette by Jacques Martial
La saison créole de Jacques Martial à La Grande Halle de la Villette
En exclusivité pour la presse d’outre-mer, Jacques Martial dévoile sa première programmation à la Grande Halle de la Villette qu’il préside depuis 2006.
« Il va se passer quelque chose de pas neutre ni anecdotique : un établissement public national met des moyens pour parler d’un monde qui nous concerne. » Le fil rouge de la politique culturelle voulue par Jacques Martial, président de la Grande Halle de la Villette, c’est la « saison créole ». Le temps fort de cette saison, c’est « Kréyol factory », un concept où l’orthographe créole a été vérifiée par Maryse Condé ! La scénographie de l’exposition est conçue comme un ensemble de sept vagues définissant les différents espaces d’expositions.
Chacune rassemble des artistes des quatre DOM, de la Jamaïque, de Porto-Rico, Haïti, Saint-Domingue, Trinidad, Maurice. Sept vagues pour sept thématiques : Traversées, le trouble des genres, l’Afrique communauté imaginée, Noir comment ?, des îles sous influences, les nouveaux mondes, chez soi de loin. Deux ans de travail : quarante personnes sont allées à la recherche des œuvres et 220, en tout, pour œuvrer à cette saison qui débute le 7 avril par Kréyol factory qui dure trois mois. « Qu’est ce que la France aujourd’hui ? », interroge Jacques Martial qui veut entrer dans le débat avec cette saison créole et la question qu’elle pose sur la réalité ultramarine de la France et de l’Europe. Cette exposition sera le témoin de ces mondes et du rapport que nous-mêmes ultramarins avons avec le reste du monde. Yolande Bacot (à côté de Jacques Martial sur la photo), commissaire de l’exposition, pense avoir évité l’écueil du communautarisme : « C’est un questionnement sur les identités caribéennes et indo-océaniques qui prend la forme d’une expo rassemblant des œuvres, des photos et des documents audiovisuels de caractère documentaires. Il ne s’agit pas d’un face à face entre la France et ses anciennes colonies ni d’un catalogue géographique. » Confiant, Glissant, Condé, Walcot… ont été convoqués à travers leurs écrits pour poser la base scientifique, le soubassement intellectuel du concept de Kréyol factory.Identités créoles
Il s’agit de montrer les trois dimensions de l’identité créole (Africaine, européenne et celle des nouveaux mondes, espaces de créolisation). Ainsi les œuvres rassemblées conduisent en leur vague-espace particulière la réflexion sur l’héritage tragique de la traite et de l’esclavage. « La Villette n’est pas un lieu d’expression ultramarin, mais il nous faut irriguer nos programmations en intégrant les territoires, les artistes, les penseurs de toutes nos régions, précise Jacques Martial. Il est urgent d’aborder ces questions dans la perspective d’être présent à travers les grands rendez-vous de la Villette. » Pendant l’exposition, la saison créole accueillera également trois week-ends intitulés Mizik factory et une rencontre littéraire. Par ailleurs, les rencontres de la Villette en avril, le cinéma en plein air et les scènes d’été, en juillet et août, prendront aussi des couleurs créoles. En octobre, une programmation de spectacles vivants clôturera cette saison créole, la première de La Villette, signée Jacques Martial.
Photos : RDG
Du 7 avril 2009 au 5 juillet 2009 à la Grande Halle de La Villette
Une investigation muséographique
Cette exposition d’art contemporain dédiée à Aimé Césaire et installée sur 2800 m2. Soixante artistes, 85 œuvres d’art plastique et installations, 250 photographies et un espace documentaire. Son propos est de questionner du point de vue de l’imaginaire collectif et des identités, ce qui est commun et spécifique à des espaces qui ont été peuplés par la traite, l’esclavage et l’engagisme et qui ont connu diverses modalités de colonisation.
The big one world de Peinado
De quelle couleur est un pneu ? Pourquoi le bidendum de Michelin a-t-il été toujours été blanc alors qu’il est fait de pneus issus du latex cultivé en Afrique ? Bruno Peinado, par l’humour et le gag lance la réflexion. C’est ce qu’on appelle l’art conceptuel. (Photos ci-contre) : Miguel Luciano)
Platano pride et Pure plantainum de Luciano
Miguel Luciano avec cette banane plantain (ci-dessous et ci-dessus) fait un clin d’œil au chanteur Fifty Cents et son « bling bling » non présidentiel mais de rapper américain. C’est aussi un pied de nez à Damien Hirst (et son crâne de diamants), l’artiste scandaleux qui fonde son art sur la valeur de l’œuvre. (photo : Adago/Christian Vignaud)
En exclusivité pour la presse d’outre-mer, Jacques Martial dévoile sa première programmation à la Grande Halle de la Villette qu’il préside depuis 2006.
« Il va se passer quelque chose de pas neutre ni anecdotique : un établissement public national met des moyens pour parler d’un monde qui nous concerne. » Le fil rouge de la politique culturelle voulue par Jacques Martial, président de la Grande Halle de la Villette, c’est la « saison créole ». Le temps fort de cette saison, c’est « Kréyol factory », un concept où l’orthographe créole a été vérifiée par Maryse Condé ! La scénographie de l’exposition est conçue comme un ensemble de sept vagues définissant les différents espaces d’expositions.
Chacune rassemble des artistes des quatre DOM, de la Jamaïque, de Porto-Rico, Haïti, Saint-Domingue, Trinidad, Maurice. Sept vagues pour sept thématiques : Traversées, le trouble des genres, l’Afrique communauté imaginée, Noir comment ?, des îles sous influences, les nouveaux mondes, chez soi de loin. Deux ans de travail : quarante personnes sont allées à la recherche des œuvres et 220, en tout, pour œuvrer à cette saison qui débute le 7 avril par Kréyol factory qui dure trois mois. « Qu’est ce que la France aujourd’hui ? », interroge Jacques Martial qui veut entrer dans le débat avec cette saison créole et la question qu’elle pose sur la réalité ultramarine de la France et de l’Europe. Cette exposition sera le témoin de ces mondes et du rapport que nous-mêmes ultramarins avons avec le reste du monde. Yolande Bacot (à côté de Jacques Martial sur la photo), commissaire de l’exposition, pense avoir évité l’écueil du communautarisme : « C’est un questionnement sur les identités caribéennes et indo-océaniques qui prend la forme d’une expo rassemblant des œuvres, des photos et des documents audiovisuels de caractère documentaires. Il ne s’agit pas d’un face à face entre la France et ses anciennes colonies ni d’un catalogue géographique. » Confiant, Glissant, Condé, Walcot… ont été convoqués à travers leurs écrits pour poser la base scientifique, le soubassement intellectuel du concept de Kréyol factory.Identités créoles
Il s’agit de montrer les trois dimensions de l’identité créole (Africaine, européenne et celle des nouveaux mondes, espaces de créolisation). Ainsi les œuvres rassemblées conduisent en leur vague-espace particulière la réflexion sur l’héritage tragique de la traite et de l’esclavage. « La Villette n’est pas un lieu d’expression ultramarin, mais il nous faut irriguer nos programmations en intégrant les territoires, les artistes, les penseurs de toutes nos régions, précise Jacques Martial. Il est urgent d’aborder ces questions dans la perspective d’être présent à travers les grands rendez-vous de la Villette. » Pendant l’exposition, la saison créole accueillera également trois week-ends intitulés Mizik factory et une rencontre littéraire. Par ailleurs, les rencontres de la Villette en avril, le cinéma en plein air et les scènes d’été, en juillet et août, prendront aussi des couleurs créoles. En octobre, une programmation de spectacles vivants clôturera cette saison créole, la première de La Villette, signée Jacques Martial.
Photos : RDG
Du 7 avril 2009 au 5 juillet 2009 à la Grande Halle de La Villette
Une investigation muséographique
Cette exposition d’art contemporain dédiée à Aimé Césaire et installée sur 2800 m2. Soixante artistes, 85 œuvres d’art plastique et installations, 250 photographies et un espace documentaire. Son propos est de questionner du point de vue de l’imaginaire collectif et des identités, ce qui est commun et spécifique à des espaces qui ont été peuplés par la traite, l’esclavage et l’engagisme et qui ont connu diverses modalités de colonisation.
The big one world de Peinado
De quelle couleur est un pneu ? Pourquoi le bidendum de Michelin a-t-il été toujours été blanc alors qu’il est fait de pneus issus du latex cultivé en Afrique ? Bruno Peinado, par l’humour et le gag lance la réflexion. C’est ce qu’on appelle l’art conceptuel. (Photos ci-contre) : Miguel Luciano)
Platano pride et Pure plantainum de Luciano
Miguel Luciano avec cette banane plantain (ci-dessous et ci-dessus) fait un clin d’œil au chanteur Fifty Cents et son « bling bling » non présidentiel mais de rapper américain. C’est aussi un pied de nez à Damien Hirst (et son crâne de diamants), l’artiste scandaleux qui fonde son art sur la valeur de l’œuvre. (photo : Adago/Christian Vignaud)
Partenariat RFOEntouré de Luc Laventure, directeur des antennes, et d’Yves Gzarnier, directeur général de RFO, Jacques Martial sait qu’il pourra compter sur un partenariat de France Ô/RFO pour porter au-delà des mers le message de la Grande Halle.
La maquette
Yolande Bacot, commissaire de l’exposition, dévoile avec Jacques Martial la maquette de Kreyol factory.
La maquette
Yolande Bacot, commissaire de l’exposition, dévoile avec Jacques Martial la maquette de Kreyol factory.
Le site de l'expo : http://www.kreyolfactory.com