Assemblée générale de la FEDOM
Jégo évoque l’élargissement des contours des zones franches globales d’activité
Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer avait parlé de la Fédération des entreprises des DOM (FEDOM) comme du « bras armé du lobby de l’argent ». Invité hier de cette même FEDOM pour son assemblée générale annuelle, le ministre a écouté son président, le Réunionnais Guy Dupont, réfuter l’idée que les inquiétudes de ses mandants ne se justifient que « pour protéger quelques grosses fortunes… » « A quoi servons-nous ? quelle est notre valeur ajoutée ? Sommes-nous capables de jouer un rôle économique ? », Guy Dupont a insisté pour qu’entre eux et Jégo, il y ait « du liant et de la considération mutuelle ». Yves Jégo, lui-même a introduit son propos en réponse par son passé de créateur d’entreprise, de fils de chef d’entreprise et même de petit-fils de chef d’entreprise ! Les dés étaient, de toute façon, jetés avec le plafonnement de la défiscalisation à 100 000 euros bruts ou 6 % net du revenu et des révisions à la hausse des charges patronales. « Il faut, au-delà des divergences qui sont les nôtres, a déclaré M. Jégo, ne pas casser l’image de l’outre-mer, ne pas salir l’image des outils. La défiscalisation est un outil positif, il faut que nous le valorisions. L’économie d’outre-mer bénéficie d’avantages bien supérieurs à ceux de la métropole. C’est justifié. Il faut aussi que nous les valorisions pour attirer de nouveaux investisseurs et de nouvelles entreprises. L’image, ça compte beaucoup ! »
Un comité de suivi
Yves Jégo s’est aussi engagé à créer un comité de suivi « pragmatique », pour évaluer les « éventuels bugs et déviations négatives » des nouvelles dispositions législatives « Un chef d’entreprise, raconte Yves Jégo, me disait que la réforme des charges patronales allait générer un accroissement de charges de 30 000 euros. Quand je regarde ses comptes, je m’aperçois qu’il va payer 40 000 euros de taxe professionnelle en moins et que globalement, il va être gagnant de 10 000 euros. Et bien, ce chef d’entreprise ne le savait pas ! Donc on a besoin d’avoir un comité de suivi qui puisse se réunir toutes les cinq ou six semaines sous ma présidence avec une dizaine de personnes et qu’on regarde concrètement les choses pour montrer qu’il n’y a pas de mauvaise volonté, juste celle de réadapter les choses et s’il faut, un moment ou un autre, réadapter les choses, nous le ferons. » Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, certes, mais le ministre a toutefois aussi laissé entendre à M. Dupont que si le nombre de secteurs concernés par les sones franches globales d’activité ne serait pas revu, en revanche, les contours de ces zones pourraient être élargis et permettre à certaines entreprises d’intégrer le dispositif futur des zones franches globales.
ITW Guy Dupont, président de la FEDOM
Yves Jégo a parlé de la FEDOM comme du bras armé du lobby de l’argent. Il était l’invité de votre assemblée générale annuelle…
Chacun a ses grandeurs et ses servitudes. Nous ne sommes pas dans ce sentiment-là… Notre problème, ce sont les entreprises et pas la façon dont les gens défiscalisent. Ce qui nous intéresse c’est que le flux d’investissement vers les DOM soit constant et qu’il soit même, dans certains cas, progressif.
Yves Jégo a parlé de votre pugnacité, c’est donc que vous vous êtes battu, n’est-ce pas ?
Ce que nous avons combattu ces derniers temps, c’est le fait que les dispositions prises risquaient de diminuer le flux des investissements vers les DOM. Notre problème n’est pas celui des grosses ou des moyennes fortunes, notre problème, c’est à partir du moment où la loi a dit que c’est à la défiscalisation de financer les investissements ou le logement dans les DOM, il faut que ça marche.
Combien va coûter la réforme des charges patronales ?
138 millions en année pleine.
Les entreprises pourront-elles supporter ce surcoût ?
Elle n’ont pas le choix. Ce qu’il faut craindre, c’est le cumul, ou la multiplication comme on veut, des effets d’une évolution législative et d’une situation globale de l’économie dans le monde qui va être très difficile. C’est pourquoi nous saisissons cette perche qui nous a été tendue avec le comité de suivi. On va examiner tout ça de très près et s’il se passe des catastrophes, à ce moment là, on va intervenir. Il est plus facile de limiter que de réattribuer, on en est conscient, mais on va être en permanence en éveil pour vérifier que les dispositions prises n’aient pas d’effets cumulatifs avec la crise et que ça ne se traduira pas par des catastrophes. Ca, c’est notre préoccupation de l’après-débat parlementaire.
Réactions
Jean Joachim, secrétaire général de MPI Guadeloupe
« Rien de nouveau par rapport aux informations que nous avions déjà, pour une raison simple et majeure : nous sommes à l’Assemblée générale de la FEDOM qui a travaillé en partenariat avec le ministre lui-même. Toutes les propositions qui ont été faites ont fait l’objet de discussions. En tant que membre de la FEDOM et dans l’état actuel des choses, nous sommes satisfaits des avancées qui ont pu être obtenues par la FEDOM… Sans grande joie ! »
Richard Crestol, secrétaire général MPI Martinique
« Nous sommes partiellement satisfaits parce que nous avons fait les évaluations que tous comptes faits, le nouveau texte qui nous est promis, la LODEOM, va conduire à une baisse d’activité dans le domaine du logement et à une augmentation de charges des entreprises. Les compensations prévues, notamment les zones franches globales ne vont pas couvrir les augmentations de charge. Donc nos inquiétudes demeurent mais ce que j’ai néanmoins perçu c’est que le ministre a parlé de confiance et la possibilité de créer une structure légère qui permettra d’évaluer au fur et à mesure les éventuelles incidences du nouveau texte de loi qui pourraient être négatives. Ca nous a plu par ce que ça signifie qu’on améliore la concertation avec Yves Jégo et sur ce point là, on peut être satisfaits.
Le secrétaire d’Etat à l’Outre-mer avait parlé de la Fédération des entreprises des DOM (FEDOM) comme du « bras armé du lobby de l’argent ». Invité hier de cette même FEDOM pour son assemblée générale annuelle, le ministre a écouté son président, le Réunionnais Guy Dupont, réfuter l’idée que les inquiétudes de ses mandants ne se justifient que « pour protéger quelques grosses fortunes… » « A quoi servons-nous ? quelle est notre valeur ajoutée ? Sommes-nous capables de jouer un rôle économique ? », Guy Dupont a insisté pour qu’entre eux et Jégo, il y ait « du liant et de la considération mutuelle ». Yves Jégo, lui-même a introduit son propos en réponse par son passé de créateur d’entreprise, de fils de chef d’entreprise et même de petit-fils de chef d’entreprise ! Les dés étaient, de toute façon, jetés avec le plafonnement de la défiscalisation à 100 000 euros bruts ou 6 % net du revenu et des révisions à la hausse des charges patronales. « Il faut, au-delà des divergences qui sont les nôtres, a déclaré M. Jégo, ne pas casser l’image de l’outre-mer, ne pas salir l’image des outils. La défiscalisation est un outil positif, il faut que nous le valorisions. L’économie d’outre-mer bénéficie d’avantages bien supérieurs à ceux de la métropole. C’est justifié. Il faut aussi que nous les valorisions pour attirer de nouveaux investisseurs et de nouvelles entreprises. L’image, ça compte beaucoup ! »
Un comité de suivi
Yves Jégo s’est aussi engagé à créer un comité de suivi « pragmatique », pour évaluer les « éventuels bugs et déviations négatives » des nouvelles dispositions législatives « Un chef d’entreprise, raconte Yves Jégo, me disait que la réforme des charges patronales allait générer un accroissement de charges de 30 000 euros. Quand je regarde ses comptes, je m’aperçois qu’il va payer 40 000 euros de taxe professionnelle en moins et que globalement, il va être gagnant de 10 000 euros. Et bien, ce chef d’entreprise ne le savait pas ! Donc on a besoin d’avoir un comité de suivi qui puisse se réunir toutes les cinq ou six semaines sous ma présidence avec une dizaine de personnes et qu’on regarde concrètement les choses pour montrer qu’il n’y a pas de mauvaise volonté, juste celle de réadapter les choses et s’il faut, un moment ou un autre, réadapter les choses, nous le ferons. » Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, certes, mais le ministre a toutefois aussi laissé entendre à M. Dupont que si le nombre de secteurs concernés par les sones franches globales d’activité ne serait pas revu, en revanche, les contours de ces zones pourraient être élargis et permettre à certaines entreprises d’intégrer le dispositif futur des zones franches globales.
ITW Guy Dupont, président de la FEDOM
Yves Jégo a parlé de la FEDOM comme du bras armé du lobby de l’argent. Il était l’invité de votre assemblée générale annuelle…
Chacun a ses grandeurs et ses servitudes. Nous ne sommes pas dans ce sentiment-là… Notre problème, ce sont les entreprises et pas la façon dont les gens défiscalisent. Ce qui nous intéresse c’est que le flux d’investissement vers les DOM soit constant et qu’il soit même, dans certains cas, progressif.
Yves Jégo a parlé de votre pugnacité, c’est donc que vous vous êtes battu, n’est-ce pas ?
Ce que nous avons combattu ces derniers temps, c’est le fait que les dispositions prises risquaient de diminuer le flux des investissements vers les DOM. Notre problème n’est pas celui des grosses ou des moyennes fortunes, notre problème, c’est à partir du moment où la loi a dit que c’est à la défiscalisation de financer les investissements ou le logement dans les DOM, il faut que ça marche.
Combien va coûter la réforme des charges patronales ?
138 millions en année pleine.
Les entreprises pourront-elles supporter ce surcoût ?
Elle n’ont pas le choix. Ce qu’il faut craindre, c’est le cumul, ou la multiplication comme on veut, des effets d’une évolution législative et d’une situation globale de l’économie dans le monde qui va être très difficile. C’est pourquoi nous saisissons cette perche qui nous a été tendue avec le comité de suivi. On va examiner tout ça de très près et s’il se passe des catastrophes, à ce moment là, on va intervenir. Il est plus facile de limiter que de réattribuer, on en est conscient, mais on va être en permanence en éveil pour vérifier que les dispositions prises n’aient pas d’effets cumulatifs avec la crise et que ça ne se traduira pas par des catastrophes. Ca, c’est notre préoccupation de l’après-débat parlementaire.
Réactions
Jean Joachim, secrétaire général de MPI Guadeloupe
« Rien de nouveau par rapport aux informations que nous avions déjà, pour une raison simple et majeure : nous sommes à l’Assemblée générale de la FEDOM qui a travaillé en partenariat avec le ministre lui-même. Toutes les propositions qui ont été faites ont fait l’objet de discussions. En tant que membre de la FEDOM et dans l’état actuel des choses, nous sommes satisfaits des avancées qui ont pu être obtenues par la FEDOM… Sans grande joie ! »
Richard Crestol, secrétaire général MPI Martinique
« Nous sommes partiellement satisfaits parce que nous avons fait les évaluations que tous comptes faits, le nouveau texte qui nous est promis, la LODEOM, va conduire à une baisse d’activité dans le domaine du logement et à une augmentation de charges des entreprises. Les compensations prévues, notamment les zones franches globales ne vont pas couvrir les augmentations de charge. Donc nos inquiétudes demeurent mais ce que j’ai néanmoins perçu c’est que le ministre a parlé de confiance et la possibilité de créer une structure légère qui permettra d’évaluer au fur et à mesure les éventuelles incidences du nouveau texte de loi qui pourraient être négatives. Ca nous a plu par ce que ça signifie qu’on améliore la concertation avec Yves Jégo et sur ce point là, on peut être satisfaits.