Rames Guyane au départ du pont Faidherbe à Saint-Louis
22 rameurs sur la ligne de départ
Dimanche matin, les 22 skippers de la Bouvet Rames Guyane s’élanceront à l’assaut de l’Atlantique à bord de leurs Viant, un canot à rames transatlantique. Les 22 Viant seront alignés sous le très célèbre et non moins rouillé pont Faidherbe qui relie l’île de Saint-Louis à Sor par dessus le fleuve Sénégal. Direction plein sud, là où l’immense fleuve se jette dans l’océan, là où attend la première épreuve des coureurs, la barre. Rodolphe Alexandre, Chantal Berthelot, Jean-Paul Roumillac et Jean-Elie Panel sont là ou attendus incessamment pour accompagner les sept skippers guyanais engagés dans cette folle aventure humaine. Vendredi soir, une cérémonie de présentation des skippers à bord du paquebot fluvial Bou el Mogdad, devait mettre un terme à cette intense période de préparatifs entamés sur la langue de Barbarie au sud de Saint-Louis, depuis fin janvier pour certains (qui ont pu tout ignorer de la grogne dont les DOM ont été témoins…). Dans les faits, nombreux sont ceux qui ne devaient mettre leur bateau à l’eau que ce samedi… Mais, bon gré mal gré, tous semblent parés. Le contrôle des jauges a été fait, celui de l’électronique aussi, et le chargement de l’eau et de la nourriture est achevé. Y a plus qu’à ! Et tous sont obnubilés par la barre. Après, comme disent les plus audacieux, c’est « un taxi pour Cayenne » !
Patrick Deixonne : « C’est encore les vacances ! »
Vendredi matin, Patrick Deixonne, dit Deix est allé voir la barre. 1,5 m et il n’a pas pu s’en approcher trop. « La veille, c’était du 3 mètres, raconte-t-il, mais ça ira mieux dimanche ! » La barre, cette grande histoire qu’il veut réduire à un phénomène mécanique spécifique à tous les estuaires du monde. « Selon la marée, il y a des moments de calme pour la passer… » Il conseille à ce sujet les autres skippers. « La compétition sera belle si on reste les 22 sur l’eau ! » Mais il voit déjà au-delà… « On a tous un route théorique, mais après ce sont les ajustements selon la météo et la stratégie selon la position des autres concurrents… » Qui est le plus à surveiller ? « La mauvaise vague ! » Son bateau est « rustique », concède-t-il, mais « très opérationnel », « J’en suis fier ! » Son bateau est plus léger que lors de la première édition. « Je m’étais encombré d’un tas de trucs et je me suis rendu compte que beaucoup de choses étaient inutiles… » Il a tout de même embarqué de la musique et quelques films à regarder sur l’ordinateur. « Un bon film de montagne, ça peut avoir du bon ! » Au menu, il a prévu de manger moitié lyophilisé, moitié plats préparés. Il a aussi pris une ligne pour pêcher. Deix s’est moins préparé physiquement qu’il y a deux ans, mais il a mis le paquet sur le psychologique. Avec son échec au départ en 2006, il a eu un sentiment de frustration. Cette fois, il se fait discret. « Si je suis dernier, je n’aurai rien à me reprocher, si je gagne… Sait-on jamais… » A la veille du départ, il a une grande fierté, c’est d’avoir le seul bateau de la flotte qui porte le nom d’une commune de Guyane, Ville de Matoury.
Jean-Pierre Lacroix : « J’ai fait un truc fabuleux que je n’ai pas vécu à la hauteur de l’événement. »
Jean-Pierre était bien parti en 2006, mais il n’a jamais pu passer la ligne d’arrivée. « Ca fait partie de l’envie de revenir, mais pas la seule ! C’était dur, je n’ai pas pris la bonne route et je me suis détruit les mains dans les quatre derniers jours. » Alors, il y a ce goût d’inachevé, mais aussi le sentiment de n’avoir pu tenir ses objectifs. Alors, il repart et il sait qu’il doit repasser cette barre. « Elle change tout le temps ! Il faut s’en méfier. Si ça ne va pas, je jetterai mon ancre… Mais ça m’étonnerait que je la balance ! » Il sait que pendant la première semaine de course, il faut « s’arracher un peu ». Puis, il fera le point avec son routeur. Il a récupéré celui qui avait routé Jean-Pierre Lasalarié, Ronan Cointo. Il ne se considère pas mieux placé que les autres, même si une traversée dans les bras, « c’est mieux que zéro ». Il a vu Le Guen et Coindre se planter et ne l’oublie pas. « Je suis chanceux de revenir… Mon budget n’est pas bouclé, mais je suis moins mal que la dernière fois car j’ai déjà le bateau ! » Son objectif, c’est, au-delà de finir, de faire la course devant. « J’ai toujours annoncé que je voulais être le premier Guyanais à casser la ligne d’arrivée ! » En 2006, il a eu faim, il a chaviré alors, cette fois, il pense à lui : Un autoradio MP3 pour la musique et plus de nourriture ! « Je vais revivre certains stress mais je veux apprécier davantage la course. Je l’avais plus subie la dernière fois. « J’ai fait un truc fabuleux que je n’ai pas vécu à la hauteur de l’événement. » Même s’il sait que pour être devant, il va falloir souffrir !
Nouvel artisanat saint-louisien
Pascal Vaudé, Pierre Katz et d’autres skippers ont fait évoluer l’artisanat des Saint-Louisiens. Adieu les pirogues aux couleurs bigarrées, voici que les canots dessinés par l’architecte Viant sont désormais reproduits en modèle réduit. Prix 20 000 CFA, soit 35 euros.
Les balises Argos dans la course et sur les pirogues
Tous les bateaux sont équipés de balises Argos. Elles donnent en permanence la position des bateaux sur l’océan et permettent de faire le classement des concurrents. C’est Philippe Combes de CLS (Collecte localisation satellite), une filiale du CNES qui les installe et les met en route. Ces mêmes balises sont en phase de test pour équiper à des fins de sécurisation les pirogues de pêche en haute mer, soit une flotte de 5 000 sur les 15 à 20 000 pirogues de pêche du Sénégal.
Virtual régata
Comme pour le Vendée globe challenge, les amateurs peuvent jouer à Rames Guyane sur ordinateur ! ils sont déjà quelque 10 680 régatiers virtuels qui se sont inscrits sur le site internet de la Bouvet Rames Guyane.
Dimanche matin, les 22 skippers de la Bouvet Rames Guyane s’élanceront à l’assaut de l’Atlantique à bord de leurs Viant, un canot à rames transatlantique. Les 22 Viant seront alignés sous le très célèbre et non moins rouillé pont Faidherbe qui relie l’île de Saint-Louis à Sor par dessus le fleuve Sénégal. Direction plein sud, là où l’immense fleuve se jette dans l’océan, là où attend la première épreuve des coureurs, la barre. Rodolphe Alexandre, Chantal Berthelot, Jean-Paul Roumillac et Jean-Elie Panel sont là ou attendus incessamment pour accompagner les sept skippers guyanais engagés dans cette folle aventure humaine. Vendredi soir, une cérémonie de présentation des skippers à bord du paquebot fluvial Bou el Mogdad, devait mettre un terme à cette intense période de préparatifs entamés sur la langue de Barbarie au sud de Saint-Louis, depuis fin janvier pour certains (qui ont pu tout ignorer de la grogne dont les DOM ont été témoins…). Dans les faits, nombreux sont ceux qui ne devaient mettre leur bateau à l’eau que ce samedi… Mais, bon gré mal gré, tous semblent parés. Le contrôle des jauges a été fait, celui de l’électronique aussi, et le chargement de l’eau et de la nourriture est achevé. Y a plus qu’à ! Et tous sont obnubilés par la barre. Après, comme disent les plus audacieux, c’est « un taxi pour Cayenne » !
Patrick Deixonne : « C’est encore les vacances ! »
Vendredi matin, Patrick Deixonne, dit Deix est allé voir la barre. 1,5 m et il n’a pas pu s’en approcher trop. « La veille, c’était du 3 mètres, raconte-t-il, mais ça ira mieux dimanche ! » La barre, cette grande histoire qu’il veut réduire à un phénomène mécanique spécifique à tous les estuaires du monde. « Selon la marée, il y a des moments de calme pour la passer… » Il conseille à ce sujet les autres skippers. « La compétition sera belle si on reste les 22 sur l’eau ! » Mais il voit déjà au-delà… « On a tous un route théorique, mais après ce sont les ajustements selon la météo et la stratégie selon la position des autres concurrents… » Qui est le plus à surveiller ? « La mauvaise vague ! » Son bateau est « rustique », concède-t-il, mais « très opérationnel », « J’en suis fier ! » Son bateau est plus léger que lors de la première édition. « Je m’étais encombré d’un tas de trucs et je me suis rendu compte que beaucoup de choses étaient inutiles… » Il a tout de même embarqué de la musique et quelques films à regarder sur l’ordinateur. « Un bon film de montagne, ça peut avoir du bon ! » Au menu, il a prévu de manger moitié lyophilisé, moitié plats préparés. Il a aussi pris une ligne pour pêcher. Deix s’est moins préparé physiquement qu’il y a deux ans, mais il a mis le paquet sur le psychologique. Avec son échec au départ en 2006, il a eu un sentiment de frustration. Cette fois, il se fait discret. « Si je suis dernier, je n’aurai rien à me reprocher, si je gagne… Sait-on jamais… » A la veille du départ, il a une grande fierté, c’est d’avoir le seul bateau de la flotte qui porte le nom d’une commune de Guyane, Ville de Matoury.
Jean-Pierre Lacroix : « J’ai fait un truc fabuleux que je n’ai pas vécu à la hauteur de l’événement. »
Jean-Pierre était bien parti en 2006, mais il n’a jamais pu passer la ligne d’arrivée. « Ca fait partie de l’envie de revenir, mais pas la seule ! C’était dur, je n’ai pas pris la bonne route et je me suis détruit les mains dans les quatre derniers jours. » Alors, il y a ce goût d’inachevé, mais aussi le sentiment de n’avoir pu tenir ses objectifs. Alors, il repart et il sait qu’il doit repasser cette barre. « Elle change tout le temps ! Il faut s’en méfier. Si ça ne va pas, je jetterai mon ancre… Mais ça m’étonnerait que je la balance ! » Il sait que pendant la première semaine de course, il faut « s’arracher un peu ». Puis, il fera le point avec son routeur. Il a récupéré celui qui avait routé Jean-Pierre Lasalarié, Ronan Cointo. Il ne se considère pas mieux placé que les autres, même si une traversée dans les bras, « c’est mieux que zéro ». Il a vu Le Guen et Coindre se planter et ne l’oublie pas. « Je suis chanceux de revenir… Mon budget n’est pas bouclé, mais je suis moins mal que la dernière fois car j’ai déjà le bateau ! » Son objectif, c’est, au-delà de finir, de faire la course devant. « J’ai toujours annoncé que je voulais être le premier Guyanais à casser la ligne d’arrivée ! » En 2006, il a eu faim, il a chaviré alors, cette fois, il pense à lui : Un autoradio MP3 pour la musique et plus de nourriture ! « Je vais revivre certains stress mais je veux apprécier davantage la course. Je l’avais plus subie la dernière fois. « J’ai fait un truc fabuleux que je n’ai pas vécu à la hauteur de l’événement. » Même s’il sait que pour être devant, il va falloir souffrir !
Nouvel artisanat saint-louisien
Pascal Vaudé, Pierre Katz et d’autres skippers ont fait évoluer l’artisanat des Saint-Louisiens. Adieu les pirogues aux couleurs bigarrées, voici que les canots dessinés par l’architecte Viant sont désormais reproduits en modèle réduit. Prix 20 000 CFA, soit 35 euros.
Les balises Argos dans la course et sur les pirogues
Tous les bateaux sont équipés de balises Argos. Elles donnent en permanence la position des bateaux sur l’océan et permettent de faire le classement des concurrents. C’est Philippe Combes de CLS (Collecte localisation satellite), une filiale du CNES qui les installe et les met en route. Ces mêmes balises sont en phase de test pour équiper à des fins de sécurisation les pirogues de pêche en haute mer, soit une flotte de 5 000 sur les 15 à 20 000 pirogues de pêche du Sénégal.
Virtual régata
Comme pour le Vendée globe challenge, les amateurs peuvent jouer à Rames Guyane sur ordinateur ! ils sont déjà quelque 10 680 régatiers virtuels qui se sont inscrits sur le site internet de la Bouvet Rames Guyane.