Ti Malo et Cosaque
Slam et gwo ka à l’honneur chez Aztec music
Ti Malo et Eric Cosaque (tous deux signés chez Aztec) ont partagé, le 12 mars dernier, la scène Bastille à Paris. Le premier a sorti son album de slam, Pawol funk kè, en décembre, le second sort Twa set de ka ce mois-ci.
Interview d’Eric Cosaque
Twa set est l’aboutissement de quel travail ?
Eric Cosaque : Pou… Ca fait quand même longtemps que je fais ça, j’ai connu Vélo, Christen Aigle, des gens dont on entend pas parler et qui sont à la base du lewoz et du graj grammatical. J’ai plus de trente albums et là maintenant ce que je fais, c’est une musique de base ka mais avec une ouverture de la Caraïbe. Je travaille la base rythmique de la Caraïbe comme le vaudoo, le bèlè de Martinique ou le kasé kod de la Guyane. Je mélange tout ça.
Votre travail s’inscrit dans les nouvelles musiques traditionnelles ?
Ma base restera toujours le gwo ka, mais ce que je veux faire voir, c’est que nous sommes partis du même endroit, de l’Afrique… Il y a une rivière et des petits ruisseaux, ce sont la Guadeloupe, la Martinique…
Quand êtes-vous passé du ka traditionnelle à votre fusion personnelle ?
Comment vos musiciens vous accompagnent ?
Quand on entend parler du gwo ka, on pense seulement aux tambouyés ou au chanteur, mais ça ne veut pas dire que l’instrumentiste, bassiste, guitariste ou pianiste ne fait pas du gwo ka ; il le joue à sa manière avec son instrument !
Le gwo ka c’est quoi ?
C’est l’esprit du peuple guadeloupéen, parce que c ‘est en toi. Et ce n’est pas parce que tu es instrumentiste que tu ne joues pas du ka !
Ce sont plutôt des musiciens de zouk ?
Il faut faire la différence entre le zouk et le gwo ka même si le zouk est un dérivé du ka.
Quelle différence faîtes-vous avec votre musique et la biguine ?
Il y a une biguine dans l’album ! Mais la biguine c’est l’enfant du gwo ka. Quand on entend un graj, une biguine c’est la même chose ! C’est juste joué avec un autre instrument.
Fred Deshayes a réalisé l’album. Comment s’est passée la collaboration ?
On a l’habitude de se rencontrer… Fred respecte énormément le travail de quiconque. Je voulais faire d’autres choses, mais il m’a dit : « Bon, on reste là pour l’instant. On verra après… »
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique ?
En ce moment de la musique haïtienne, Wawa, Azo, Barak. Je pas là-bas, je reste un mois dans les campagnes pour bien connaître la musique haïtienne.
Ti Malo et Eric Cosaque (tous deux signés chez Aztec) ont partagé, le 12 mars dernier, la scène Bastille à Paris. Le premier a sorti son album de slam, Pawol funk kè, en décembre, le second sort Twa set de ka ce mois-ci.
Interview d’Eric Cosaque
Twa set est l’aboutissement de quel travail ?
Eric Cosaque : Pou… Ca fait quand même longtemps que je fais ça, j’ai connu Vélo, Christen Aigle, des gens dont on entend pas parler et qui sont à la base du lewoz et du graj grammatical. J’ai plus de trente albums et là maintenant ce que je fais, c’est une musique de base ka mais avec une ouverture de la Caraïbe. Je travaille la base rythmique de la Caraïbe comme le vaudoo, le bèlè de Martinique ou le kasé kod de la Guyane. Je mélange tout ça.
Votre travail s’inscrit dans les nouvelles musiques traditionnelles ?
Ma base restera toujours le gwo ka, mais ce que je veux faire voir, c’est que nous sommes partis du même endroit, de l’Afrique… Il y a une rivière et des petits ruisseaux, ce sont la Guadeloupe, la Martinique…
Quand êtes-vous passé du ka traditionnelle à votre fusion personnelle ?
Comment vos musiciens vous accompagnent ?
Quand on entend parler du gwo ka, on pense seulement aux tambouyés ou au chanteur, mais ça ne veut pas dire que l’instrumentiste, bassiste, guitariste ou pianiste ne fait pas du gwo ka ; il le joue à sa manière avec son instrument !
Le gwo ka c’est quoi ?
C’est l’esprit du peuple guadeloupéen, parce que c ‘est en toi. Et ce n’est pas parce que tu es instrumentiste que tu ne joues pas du ka !
Ce sont plutôt des musiciens de zouk ?
Il faut faire la différence entre le zouk et le gwo ka même si le zouk est un dérivé du ka.
Quelle différence faîtes-vous avec votre musique et la biguine ?
Il y a une biguine dans l’album ! Mais la biguine c’est l’enfant du gwo ka. Quand on entend un graj, une biguine c’est la même chose ! C’est juste joué avec un autre instrument.
Fred Deshayes a réalisé l’album. Comment s’est passée la collaboration ?
On a l’habitude de se rencontrer… Fred respecte énormément le travail de quiconque. Je voulais faire d’autres choses, mais il m’a dit : « Bon, on reste là pour l’instant. On verra après… »
Qu’est-ce que vous écoutez comme musique ?
En ce moment de la musique haïtienne, Wawa, Azo, Barak. Je pas là-bas, je reste un mois dans les campagnes pour bien connaître la musique haïtienne.
Un set de slam
Ti Malo a sorti Pawol Funk kè en décembre dernier, du slam mis en musique par Charly Chovino. De la poésie et du funk qui était animé pour ce concert parisien par Sony Troupé et Laurence Hamlet. Toutes les couleurs du funk sont là, autant le blue funk de Keziah Jones, le métafunk de Living color ou le slow funk à la funkedelik. Avec Ti Malo, on reste plus proche de la tradition du spoke and word que ce qu’on peut entendre du slam aujourd’hui. Ce qui l’intéresse, c’est l’identité guadeloupéenne. « Je veux exhorter les Guadeloupéens à prendre leur place dans le monde, s’approprier eux-même et à proposer ça aux provinces de l’univers. » Pawol funk kè fait partie d’un concept qu’il a nommé : pawol a lom vo lom, pour proposer au Guadeloupéen de jeter un autre regard sur lui-même et de donner envie, de créer du désir. La langue créole s’adapte à merveille à son slam : « Elle a quelque chose de percutif et puis il y a une véritable esthétique du créole avec les images, tout le figuré… » Ti Malo aime palé an pawabol même s’il sent parfois embarrassé des codes esthétiques de la langue française. D’où sa nécessité de retourner à lui-même. « Ce qu’il fait en slam, dit Eric Cosaque, le gwo ka l’a fait avec Chaben et Loyson. »
Ti Malo a sorti Pawol Funk kè en décembre dernier, du slam mis en musique par Charly Chovino. De la poésie et du funk qui était animé pour ce concert parisien par Sony Troupé et Laurence Hamlet. Toutes les couleurs du funk sont là, autant le blue funk de Keziah Jones, le métafunk de Living color ou le slow funk à la funkedelik. Avec Ti Malo, on reste plus proche de la tradition du spoke and word que ce qu’on peut entendre du slam aujourd’hui. Ce qui l’intéresse, c’est l’identité guadeloupéenne. « Je veux exhorter les Guadeloupéens à prendre leur place dans le monde, s’approprier eux-même et à proposer ça aux provinces de l’univers. » Pawol funk kè fait partie d’un concept qu’il a nommé : pawol a lom vo lom, pour proposer au Guadeloupéen de jeter un autre regard sur lui-même et de donner envie, de créer du désir. La langue créole s’adapte à merveille à son slam : « Elle a quelque chose de percutif et puis il y a une véritable esthétique du créole avec les images, tout le figuré… » Ti Malo aime palé an pawabol même s’il sent parfois embarrassé des codes esthétiques de la langue française. D’où sa nécessité de retourner à lui-même. « Ce qu’il fait en slam, dit Eric Cosaque, le gwo ka l’a fait avec Chaben et Loyson. »