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Publié par fxg

Le Medef des DOM à Paris contre le « Diktat Bino »
« Le Medef a dénoncé les atteintes à la dignité de l’homme et de la République comme le diktat Bino. » 24 heures pile poil après le point presse hebdomadaire de Laurence Parisot au siège parisien du Medef (elle n’était pas là, toute occupée par la journée de mobilisation nationale à venir), les représentants des Medef des DOM, accueillis par un
membre du bureau du conseil exécutif, l’Auvergnat Hugues-Arnaud Mayer, sont venus à la rencontre de la presse nationale. « 44 jours de crise sociétale et 5 à 15 % de grévistes, ça s’est conclu par un accord minoritaire. Nous partageons pourtant cette problématique de la défense des bas salaires et du pouvoir d’achat », relate le Guadeloupéen Willy Angèle. Patrick Lecurieux-Durival, patron du Medef Martinique, se félicite d’ « un accord signé par tous », il souhaite néanmoins rétablir quelques vérités et dénoncer cette vision de « sociétés imprégnées d’une culture d’économie de plantation avec des monopoles dans la grande distribution ». Et il établit un podium avec Cora (groupe « métro ») en tête, Parfait (groupe « mulâtre ») en deux et Hayot (groupe « béké ») en trois. Hugues-Arnaud Mayer a présenté le patron du Medef Martinique comme un béké, pensant bien faire. « C’est quoi un béké ? », répond l’intéressé. « Tous les patrons des DOM ne sont pas blonds aux yeux bleus… » L’Auvergnat ne sait comment se rattraper... Des questions : Pourquoi Mme Parisot ne s’est pas engagée plus tandis que LKP recevait force soutiens nationaux ? « Ce qui se passe dans les territoires est de la responsabilité des territoires, » Willy Angèle : « C’est une crise hors-cadre, un événement hybride. Il a fallu un temps d’adaptation… C’est une fièvre collective très compliquée à gérer. J’étais en contact téléphonique constant avec Laurence Parisot ou Hélène Molinari, sa directrice. Il y a eu répercussion nationale, nous en avons pris acte. Mais si j’ai été seul exposé, je n’ai pas été seul dans le combat. »
Les 40 % des fonctionnaires
Willy Angèle assure que ce ne sont pas ses échanges avec Laurence Parisot qui ont conduit au rappel de Jégo par Fillon. Il évoque « la longue nuit homérique » de négociations qui avait duré vingt-deux heures. «  Nous avons proposé une caisse de péréquation avec le fonds d’investissement régional pour alimenter une sorte de RSA local et améliorer les bas salaires contre les allègements de charge promis par M. Jégo. Il avait annoncé le lundi 140 millions d’euros. Le samedi, on lui a demandé une confirmation écrite. On devait se revoir à 16 heures et à 15 heures Jégo m’a dit : « je pars ». J’ai pris acte et on n’a pas eu d’écrit. » Estimez-vous normal que dans un pays libéral, l’Etat paie une partie des salaires du privé, comment a-t-on pu en arriver là ?
Willy Angèle prend sa respiration… « Etions-nous encore un département français ? Dans une situation quasi insurrectionnelle… Il s’agit d’un investissement de l’Etat pour traiter un différentiel structurel. Ca existe déjà pour les fonctionnaires qui ont les 40 %. L’Etat est cohérent. » Le bilan économique de ces journées de grève ne sera connu que d’ici six ou sept mois. Le non-paiement des jours de grève sera échelonné. « On craint le pire et on veut atténuer les effets catastrophiques de cette crise », assure M. Angèle qui attend beaucoup des états généraux de l’outre-mer. Le Medef souhaite poser les bases d’un développement économique endogène et pérenne des îles axé sur un repositionnement haut de gamme du tourisme, une agriculture recentrée sur le marché de consommation locale et une industrie locale à série courte et haute valeur ajoutée. « Il faut faire des DOM une task force de l’Europe dans les Amériques », a lancé avec audace Hugues Mayer. Mais pour l’accord Bino, « il y aura extension de l’accord quand il sera vidé de ses incitations à la haine raciale ».

« La Réunion a exprimé sa différence »
François Caillé, Medef Réunion : « Les revendications exprimées par le COSPAR ne sont pas allées au-delà de ce qui a été négocié en Guadeloupe et en Martinique. S’il y a eu 25 000 manifestants le 5 mars, il n’y en avait plus que 6 000 le 10. La Réunion a exprimé sa différence sur le pouvoir d’achet, la baisse des prix, mais pas pour casser le département,  les outils de travail. Les négociations s’enchaînent, avancent lentement mais de façon significative. On peut espérer une issue dans les jours à venir. Sans avoir casser l’économie de l’île. »
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