Jego revient sur la crise antillaise
A la veille de son arrivée en Guyane, Yves Jégo revient sur les semaines qui ont ébranlé les Antilles et le gouvernement.
" Le LKP n'avait pas tort sur tout.... et le patronat n'avait pas raison sur tout !"
Que venez-vous faire en Guyane ?
Comme vous le savez, la discussion de la Loi pour le développement économique des Outre-mer débutera lundi à l'Assemblée nationale, aussi c'est un court déplacement que je vais effectuer mais qui va me permettre, à la fois de travailler avec les élus sur tous les sujets, notamment ceux évoqués lors du conflit de fin 2008, et de lancer les Etat généraux de l'Outre-mer. Je serai d'ailleurs accompagné du préfet Richard Samuel chargé par le gouvernement de mener à bien cette grande concertation.
Si on refait le film de ces événements guadeloupéens, y a-t-il quelque chose que vous ne referiez pas tel que vous l'avez fait ?
C'est impossible à dire. On agit sous la pression des événements qui sont souvent brutaux et imprévisibles. Ce que je referai, c'est garder le cap sur l'essentiel pour éviter les drames. Je savais que ça pouvait dériver à tout moment. Il y a eu, malheureusement, un mort mais la situation aurait pu être encore beaucoup plus tragique.
Alors que vous teniez l'esprit de l'accord au bout de huit jours, le grève a duré 44 jours. Avec votre départ, on vous a tenu responsable...
Quand la mer est forte, il y a de l'écume. Un coup de vent et elle est balayée... Les commentaires me concernant ont été balayés. Il a fallu effectivement tout ce temps pour sortir d'un conflit extrêmement profond. Qui peut dire qu'en faisant ceci ou cela les choses se seraient réglées plus vite ? D’ailleurs regardez comment les donneurs de leçons venus de Paris pour défendre leurs combats politiciens sont tous repartis piteux n'ayant rien à proposer de concret....
Vous n'avez pas reçu beaucoup de soutien de votre ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie, pendant cette période. Comment avez-vous entendu ce silence ?
Sa confiance ne m'a jamais fait défaut. Qu'est-ce qu'on aurait dit si elle était venue à ma place ? Je suis Secrétaire d'Etat en charge de l'Outre-Mer ; j'ai fait mon métier en liaison de confiance avec Michèle Alliot-Marie, en liaison permanente et de confiance avec le Premier Ministre et en liaison de compte-rendu et de confiance avec le président de la République.
On a dit à ce propos que la ligne avait été coupée entre vous et l'Elysée, vous confirmez ?
Si toutes ces rumeurs voir ces ragots étaient vrais je ne serais plus là, comme membre du Gouvernement, pour vous en parler.....
Vous dites avoir pris conscience du caractère sociétale de cette crise et du bien-fondé de la plupart des revendications de LKP. N'avez-vous pas fait peur à votre famille politique ?
Si j'étais immodeste, je reprendrai la phrase de Guy Mollet qui disait « c'est toujours après coup que je comprends combien j' ai été intelligent ! » (Rires) J'ai voulu seulement incarner un Etat neutre c'est pourquoi j'ai dit avec sincérité et parfois même avec force ce qui me semblait juste.
La présidente du Medef, le patron de Total se sont demandés si vous ne mettiez pas le feu, justement, sur les profits, les salaires...
Je ne suis pas l'ennemi des chefs d'entreprises, bien au contraire, je l’ai été moi même ! Mais je ne suis pas non plus le porte-parole du Medef. J'ai essayé de sortir d'une forme de connivence entre les acteurs du monde politique et ceux de l'économie. Le LKP n'avait pas tort sur tout.... et le patronat n'avait pas raison sur tout ! Je l'ai dit ! Ca a peut-être surpris, mais aujourd'hui les gens reconnaissent ces vérités. Certes je suis un militant politique mais quand je suis ministre, je suis le défenseur de l'intérêt général, garant de l'état de droit, y compris du droit à la transparence de l'économie.
Laurence Parisot rejette toujours l'accord salarial signé en Guadeloupe...
L'erreur du Medef de Guadeloupe est de ne pas avoir été autour de la table de négociations au moment ou l'accord a été signé. Je note simplement que le patronat de Martinique a eu, quant à lui une tout autre attitude, et que l'accord passé à Fort de France ne semble pas faire grief !
Les français de métropole pensent majoritairement que l'outre-mer coûte cher... Les états généraux pourront-ils changer cette image hexagonale ?
Je suis très en colère quand j'entends ce type de propos ! Est-ce qu'on dit cela quand on fait un plan pour restructurer l'économie de tel ou tel département métropolitains ? Et pourquoi ne dit-on jamais combien l'Outre-mer nous rapporte ? Changeons de regard sur l'Outre-mer, sortons de la caricature Demandons-nous plutôt quelle nouvelle croissance et quelle nouvelle gouvernance pour porter cette croissance ? Ce sont là les enjeux des états généraux. Bâtir un nouveau modèle économique et social et démontrer combien l'Outre-mer est une chance pour la France !
Et Mayotte fait son entrée dans les Dom...
Mayotte est française depuis 1841! Nos compatriotes ont fait un choix d'évolution statutaire pour rentrer dans un modèle de départementalisation du XXIe siècle, avec une assemblée unique et une feuille de route de progrès économique et sociaux sur vingt ans. Les mahorais savent qu'ils réussiront par leur travail dans une logique de responsabilités et d'effort .
Le LKP n'a-t-il pas finalement exprimé une envie d'un développement local avec moins de France ?
Je crois sincèrement que le résultat de ce conflit sera tout le contraire. Les Antilles réclament, au contraire, plus de République pour garantir l'avenir. A nous de construire une République plus présente, plus efficace et plus neutre qui sache conjuguer sécurité, équité , transparence et responsabilité partagée.
" Le LKP n'avait pas tort sur tout.... et le patronat n'avait pas raison sur tout !"
Que venez-vous faire en Guyane ?
Comme vous le savez, la discussion de la Loi pour le développement économique des Outre-mer débutera lundi à l'Assemblée nationale, aussi c'est un court déplacement que je vais effectuer mais qui va me permettre, à la fois de travailler avec les élus sur tous les sujets, notamment ceux évoqués lors du conflit de fin 2008, et de lancer les Etat généraux de l'Outre-mer. Je serai d'ailleurs accompagné du préfet Richard Samuel chargé par le gouvernement de mener à bien cette grande concertation.
Si on refait le film de ces événements guadeloupéens, y a-t-il quelque chose que vous ne referiez pas tel que vous l'avez fait ?
C'est impossible à dire. On agit sous la pression des événements qui sont souvent brutaux et imprévisibles. Ce que je referai, c'est garder le cap sur l'essentiel pour éviter les drames. Je savais que ça pouvait dériver à tout moment. Il y a eu, malheureusement, un mort mais la situation aurait pu être encore beaucoup plus tragique.
Alors que vous teniez l'esprit de l'accord au bout de huit jours, le grève a duré 44 jours. Avec votre départ, on vous a tenu responsable...
Quand la mer est forte, il y a de l'écume. Un coup de vent et elle est balayée... Les commentaires me concernant ont été balayés. Il a fallu effectivement tout ce temps pour sortir d'un conflit extrêmement profond. Qui peut dire qu'en faisant ceci ou cela les choses se seraient réglées plus vite ? D’ailleurs regardez comment les donneurs de leçons venus de Paris pour défendre leurs combats politiciens sont tous repartis piteux n'ayant rien à proposer de concret....
Vous n'avez pas reçu beaucoup de soutien de votre ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie, pendant cette période. Comment avez-vous entendu ce silence ?
Sa confiance ne m'a jamais fait défaut. Qu'est-ce qu'on aurait dit si elle était venue à ma place ? Je suis Secrétaire d'Etat en charge de l'Outre-Mer ; j'ai fait mon métier en liaison de confiance avec Michèle Alliot-Marie, en liaison permanente et de confiance avec le Premier Ministre et en liaison de compte-rendu et de confiance avec le président de la République.
On a dit à ce propos que la ligne avait été coupée entre vous et l'Elysée, vous confirmez ?
Si toutes ces rumeurs voir ces ragots étaient vrais je ne serais plus là, comme membre du Gouvernement, pour vous en parler.....
Vous dites avoir pris conscience du caractère sociétale de cette crise et du bien-fondé de la plupart des revendications de LKP. N'avez-vous pas fait peur à votre famille politique ?
Si j'étais immodeste, je reprendrai la phrase de Guy Mollet qui disait « c'est toujours après coup que je comprends combien j' ai été intelligent ! » (Rires) J'ai voulu seulement incarner un Etat neutre c'est pourquoi j'ai dit avec sincérité et parfois même avec force ce qui me semblait juste.
La présidente du Medef, le patron de Total se sont demandés si vous ne mettiez pas le feu, justement, sur les profits, les salaires...
Je ne suis pas l'ennemi des chefs d'entreprises, bien au contraire, je l’ai été moi même ! Mais je ne suis pas non plus le porte-parole du Medef. J'ai essayé de sortir d'une forme de connivence entre les acteurs du monde politique et ceux de l'économie. Le LKP n'avait pas tort sur tout.... et le patronat n'avait pas raison sur tout ! Je l'ai dit ! Ca a peut-être surpris, mais aujourd'hui les gens reconnaissent ces vérités. Certes je suis un militant politique mais quand je suis ministre, je suis le défenseur de l'intérêt général, garant de l'état de droit, y compris du droit à la transparence de l'économie.
Laurence Parisot rejette toujours l'accord salarial signé en Guadeloupe...
L'erreur du Medef de Guadeloupe est de ne pas avoir été autour de la table de négociations au moment ou l'accord a été signé. Je note simplement que le patronat de Martinique a eu, quant à lui une tout autre attitude, et que l'accord passé à Fort de France ne semble pas faire grief !
Les français de métropole pensent majoritairement que l'outre-mer coûte cher... Les états généraux pourront-ils changer cette image hexagonale ?
Je suis très en colère quand j'entends ce type de propos ! Est-ce qu'on dit cela quand on fait un plan pour restructurer l'économie de tel ou tel département métropolitains ? Et pourquoi ne dit-on jamais combien l'Outre-mer nous rapporte ? Changeons de regard sur l'Outre-mer, sortons de la caricature Demandons-nous plutôt quelle nouvelle croissance et quelle nouvelle gouvernance pour porter cette croissance ? Ce sont là les enjeux des états généraux. Bâtir un nouveau modèle économique et social et démontrer combien l'Outre-mer est une chance pour la France !
Et Mayotte fait son entrée dans les Dom...
Mayotte est française depuis 1841! Nos compatriotes ont fait un choix d'évolution statutaire pour rentrer dans un modèle de départementalisation du XXIe siècle, avec une assemblée unique et une feuille de route de progrès économique et sociaux sur vingt ans. Les mahorais savent qu'ils réussiront par leur travail dans une logique de responsabilités et d'effort .
Le LKP n'a-t-il pas finalement exprimé une envie d'un développement local avec moins de France ?
Je crois sincèrement que le résultat de ce conflit sera tout le contraire. Les Antilles réclament, au contraire, plus de République pour garantir l'avenir. A nous de construire une République plus présente, plus efficace et plus neutre qui sache conjuguer sécurité, équité , transparence et responsabilité partagée.