Jacob Desvarieux
ITW Jacob Desvarieux
« Je ne suis pas encore hystérique ! »
65 000 personnes pour vous au Stade de France. Quelles sont vos impressions ?
Je ne suis pas encore hystérique ! C’était un challenge au départ. Pas grand monde n’y croyait… Moi, j ‘avais émis l’idée en me disant pourquoi pas, on a fait toutes les salles de Paris et c’est la plus grande et la plus respectée parce que c’est elle qui prend le plus de monde. Finalement on a essayé et comme on a rempli, ben maintenant, on peut se la péter ! (rires)
Trente ans de Kassav. Avez-vous eu conscience d’apporter aux Antillais une musique qui leur appartienne ?
Oui parce que c’était l’époque où il y avait une recherche identitaire, les mouvements indépendantistes, où tout le monde cherchait à avoir une identité propre. Il se trouve que nous nous sommes arrivés à ce moment-là. Le dollar a monté. On a pris une part de marché et ça a été la fierté des Antillais. Ca s’est exporté, en Afrique, aux Etats-Unis, partout. Et c’est une fierté parce qu’il faut voir qu’on est des tout petit pays, 450 000 habitants ! On n’est même pas assez fier pour ça par rapport aux autres îles de la Caraïbe, Haïti ou Trinidad. Quand je vois comment ils traitent leurs champions ; ils en font des dieux !Que pensez-vous d’être comparés aux Rolling stones ?…
Quand j’ai commencé à écouter de la musique, les Rolling stones étaient des gens qu’on admirait. Savoir qu’on va jouer dans les mêmes endroits qu’eux, c’est sûr que ça fait une certaine fierté. Pour un musicien, c’est toujours mieux de pouvoir être reconnu de son vivant ! Nous on a en tête quand on commence tous les musiciens qui ont fait des plus grandes choses de la musique, qui sont morts dans ma misère et qui ont été reconnus bien après leur mort.
Qui a eu l’idée du groupe ?
Pierre-Edouard Décimus jouait avec les Vikings et il a eu une idée mégalo : « Tiens, je vais essayer de monter un groupe qui va faire de la musique antillaise qui s’adresse aux Antillais mais qui puisse aussi s’adresser au monde entier. »
Pensez-vous avoir contribué à un rapprochement entre l’Afrique et les Antilles ?
C’est ce qui nous a été dit. Nous allions jouer là-bas à une époque où il y avait certains antagonismes entre Africains et Antillais… Les Africains se sont reconnus dans notre musique, du coup ça a créé un certain rapprochement. De même qu’en France, ça fait reculer un peu le racisme. C’est comme quand une équipe de footballeurs gagne la coupe du monde et dont les trois quarts sont noirs, même si on est raciste, on est quand même obligé de changer de point de vue ! Maintenant en Afrique, on considère que les deux points d’Ancrage avec les Antilles sont Aimé Césaire et Kassav.
Avez-vous contribué à renforcer le courant identitaire antillais ?
On a été une des expressions. C’est vrai qu’on a travaillé là-dessus, sur la musique mais aussi sur les textes. Le fait de chanter en créole, on a toujours insisté là-dessus. De choisir même des mots que nous ne connaissions pas encore. On est allé voir des gens plus âgés pour leur demander le vocabulaire. Notre mouvement a aidé aussi à créer ce sentiment.
Comment avez-vous vécu la crise des Antilles ?
On y était. On a participé. Nous on est solidaire parce qu’il se passe des choses là-bas qui ne sont pas normales. Nous, on les vit. Il y a plein de gens qui ont découvert ça à la télé cet hiver, nous on a rien découvert. On sait ça depuis longtemps. Ca a débordé et on était là. On n’a pas mis une grande pancarte avec marqué Kassav pour dire qu’on participe, mais on était dans la rue, dans les manifestations. On a participé.
Ferez-vous un clin d’œil musical au LKP, ce soir ?
Non, parce que là, c’est de la politique. Parce là aussi, on pourrait le faire pour le parti pour lequel on a voté, pour le maire… Ce n’est pas le but du jeu. Il y a quelque chose qui se passe. On est des citoyens, on participe. Se servir de notre notoriété pour faire passer des idées… On n’est jamais sûr que ses idées sont les bonnes !
« Je ne suis pas encore hystérique ! »
65 000 personnes pour vous au Stade de France. Quelles sont vos impressions ?
Je ne suis pas encore hystérique ! C’était un challenge au départ. Pas grand monde n’y croyait… Moi, j ‘avais émis l’idée en me disant pourquoi pas, on a fait toutes les salles de Paris et c’est la plus grande et la plus respectée parce que c’est elle qui prend le plus de monde. Finalement on a essayé et comme on a rempli, ben maintenant, on peut se la péter ! (rires)
Trente ans de Kassav. Avez-vous eu conscience d’apporter aux Antillais une musique qui leur appartienne ?
Oui parce que c’était l’époque où il y avait une recherche identitaire, les mouvements indépendantistes, où tout le monde cherchait à avoir une identité propre. Il se trouve que nous nous sommes arrivés à ce moment-là. Le dollar a monté. On a pris une part de marché et ça a été la fierté des Antillais. Ca s’est exporté, en Afrique, aux Etats-Unis, partout. Et c’est une fierté parce qu’il faut voir qu’on est des tout petit pays, 450 000 habitants ! On n’est même pas assez fier pour ça par rapport aux autres îles de la Caraïbe, Haïti ou Trinidad. Quand je vois comment ils traitent leurs champions ; ils en font des dieux !Que pensez-vous d’être comparés aux Rolling stones ?…
Quand j’ai commencé à écouter de la musique, les Rolling stones étaient des gens qu’on admirait. Savoir qu’on va jouer dans les mêmes endroits qu’eux, c’est sûr que ça fait une certaine fierté. Pour un musicien, c’est toujours mieux de pouvoir être reconnu de son vivant ! Nous on a en tête quand on commence tous les musiciens qui ont fait des plus grandes choses de la musique, qui sont morts dans ma misère et qui ont été reconnus bien après leur mort.
Qui a eu l’idée du groupe ?
Pierre-Edouard Décimus jouait avec les Vikings et il a eu une idée mégalo : « Tiens, je vais essayer de monter un groupe qui va faire de la musique antillaise qui s’adresse aux Antillais mais qui puisse aussi s’adresser au monde entier. »
Pensez-vous avoir contribué à un rapprochement entre l’Afrique et les Antilles ?
C’est ce qui nous a été dit. Nous allions jouer là-bas à une époque où il y avait certains antagonismes entre Africains et Antillais… Les Africains se sont reconnus dans notre musique, du coup ça a créé un certain rapprochement. De même qu’en France, ça fait reculer un peu le racisme. C’est comme quand une équipe de footballeurs gagne la coupe du monde et dont les trois quarts sont noirs, même si on est raciste, on est quand même obligé de changer de point de vue ! Maintenant en Afrique, on considère que les deux points d’Ancrage avec les Antilles sont Aimé Césaire et Kassav.
Avez-vous contribué à renforcer le courant identitaire antillais ?
On a été une des expressions. C’est vrai qu’on a travaillé là-dessus, sur la musique mais aussi sur les textes. Le fait de chanter en créole, on a toujours insisté là-dessus. De choisir même des mots que nous ne connaissions pas encore. On est allé voir des gens plus âgés pour leur demander le vocabulaire. Notre mouvement a aidé aussi à créer ce sentiment.
Comment avez-vous vécu la crise des Antilles ?
On y était. On a participé. Nous on est solidaire parce qu’il se passe des choses là-bas qui ne sont pas normales. Nous, on les vit. Il y a plein de gens qui ont découvert ça à la télé cet hiver, nous on a rien découvert. On sait ça depuis longtemps. Ca a débordé et on était là. On n’a pas mis une grande pancarte avec marqué Kassav pour dire qu’on participe, mais on était dans la rue, dans les manifestations. On a participé.
Ferez-vous un clin d’œil musical au LKP, ce soir ?
Non, parce que là, c’est de la politique. Parce là aussi, on pourrait le faire pour le parti pour lequel on a voté, pour le maire… Ce n’est pas le but du jeu. Il y a quelque chose qui se passe. On est des citoyens, on participe. Se servir de notre notoriété pour faire passer des idées… On n’est jamais sûr que ses idées sont les bonnes !
L’album La Saga Kassav, selon Jacob
« On a réuni une cinquantaine de titres qui retracent les 30 ans de Kassav. On a fait un triple album qui est sorti le 11 mai (et vendu au prix d’un simple !). Il y a quatre titres, parmi quelques-uns des premiers, qui ont été complètement refaits, au goût du jour. »
« On a réuni une cinquantaine de titres qui retracent les 30 ans de Kassav. On a fait un triple album qui est sorti le 11 mai (et vendu au prix d’un simple !). Il y a quatre titres, parmi quelques-uns des premiers, qui ont été complètement refaits, au goût du jour. »