Hérélius en 1/2 finale lourd léger WBA
Combat de boxe anglaise au CannetSteeve Hérélius (à droite sur la photo) est le sparring partner de Nestim Takam, dit Carlos, dans un test match destiné à préparer ce dernier contre Greg Tony (Photos : RDG)
Interview Steeve Hérélius
« Ca sent la poudre »
Comment vous sentez-vous avant ce combat ?
C’est ma première demi-finale mondiale et je me sens en pleine forme ! Ca sent la poudre !
Vous affrontez Jean-Marc Monrose que vous avez déjà battu aux points, quelles sont ses faiblesses, ses qualités ?
Il est petit mais faut se méfier parce que c’est un petit Tyson. Il boxe comme Tyson, mais il a aussi son courage. Mais comme je dis, chacun à sa place. Tyson c’est Tyson ; Monrose c’est Monrose ! Vaut mieux avoir son propre style. Il me suffit de regarder une cassette de Tyson et je sais comment va combattre Jean-Marc Monrose, à moins qu’il ait changé entretemps, mais comme on dit : chassez le naturel, il revient au galop !
Et vos points forts, face à lui ?
Moi, j’ai le style Hérélius ! Il n’y a personne d’autre qui boxera comme Steeve Hérélius car chaque boxeur a sa propre musique et chaque musique a sa propre danse. Si on me met du rock, je vais danser du rock, si on me met du slow, je vais danser du slow ! Je compare les boxeurs aux musiciens ! On des musicos parce que sur un ring, on danse et il faut s’adapter à la danse. Je le laisserai mettre la danse et je m’adapterai à sa danse sachant que je danse toutes les danses !
A quoi savez-vous que vous devez faire attention ?
On ne fait jamais assez attention à ses propres faiblesses… Mes propres faiblesses sur un ring, contrairement à ce qui s’est passé lors de notre dernier combat, c’est que je suis un peu trop réglo. J’ai tendance à attendre l’arbitre, qu’il dise stop, qu’il dise les choses, alors que c’est à l’arbitre de venir nous séparer. Ca peut me porter préjudice d’être un petit peu trop gentil. Je vais faire attention à ne pas être trop gentil…
Que s’est-il passé lors de ce dernier combat ?
Je lui avais donné un coup de genou parce que l’arbitre avait dit stop et lui m’avait donné un coup derrière la tête, juste après… Donc ça m’a un peu énervé. Je suis très gentil mais très nerveux ! Je suis un nerveux qui se calme. Malheureusement, ce soir-là, je ne me suis pas calmé…
Gagner un tel match, ça signifie quoi pour votre carrière ?
Ca aura des incidences pour ma boxe mais aussi pour les suites de ma carrière. Devenir champion du monde, ça peut ouvrir des portes pour mes projets, mes enfants. Ca leur montrera qu’il ne faut jamais lâcher prise. Ils savent que je ne suis pas allé trop loin à l’école mais ils sauront que leur père ne lâche pas prise jusqu’à temps qu’il arrive à ses fins. Et à l’école, c’est exactement la même chose. Même si on rate une fois, il faut recommencer une deuxième fois…
Sur votre corps, vous avez beaucoup de tatouages. Ils racontent votre histoire ?
C’est intime… J’ai un casque de centurion, de gladiateur, parce que je m’appelle Hérélius et puis, les chaînes sur mes bras, ce sont celles de l’esclavage et puis le coupeur de canne, c’est pour rappeler mon grand-père. Il avait un grand champ et chaque fois que je venais le voir à Morne-à-l’Eau, il coupait la canne !
Jo, l’entraîneur de Mormeck
Voilà 30 ans que Joseph Germain entraîne à Noisy-Le Grand. Il est tombé dans la boxe petit à la Saint-Pierraise avec Daniel Londes. Il a ensuite boxé à Saint-Ouen avant de devenir entraîneur. « Mormeck, je l’ai eu en amateur et on a fait 9 ans ensemble et 3 championnats du monde. » C’est lui qui a fait passer Steeve Hérélius en professionnel. « En 2003, je l’ai fait devenir champion de France en 3 combats… » Reste que Mormeck et Hérélius n’ont rien d’autre en commun que leur guadeloupéanité et Joseph Germain. Ce dernier prépare ce combat du 27 juin, mais aussi un combat international entre les poids lourds Nestim Katam et Greg Tony, et un championnat de France entre Kasmi et Takoum.