L'UGPBan aux Canaries
Platanos unidos jamas seran vencidos
En vue des negociations sur la banane a Bruxelles, une delegation d’une vingtaine de planteurs des Antilles est venue rencontrer les plus gros producteurs europeens, les Canariens.
" Unite, le mot magique de la filiere europeenne de la banane ”, declarait hier a Tenerife, Eric de Lucy alors que Paulino Rivero, president du gouvernement de la region autonome des Canaries, lui remettait l’insigne d’or “platanos de Canarias”. Le president de l’association des producteurs europeens de bananes (APEB), le Canarien Leopoldo Cologan, accueillait pour l’occasiont, mardi et mercredi, une delegation de planteurs de Guadeloupe, Martinique et Madere. Officiellement, il s’agissait pour les Antillais de venir presenter leur institut technique de la banane, desormais intitulé institut technique europeen de la banane, Mais en dehors du protocole, dans le bureau du president des Canaries, il s’agissait d’abord d’evoquer la position de la Commission europeenne vis-à-vis de ses ressortissants producteurs de bananes. “ Le plus important, ce n’est pas la negociation sur les droits de douane - l’Europe a adopte le principe de la liberalisation de son marche -, indique Gerard Bally d’Eurodom, mais la compensation. D’ou la necessite de ce frente unido…” Si les Etats-Unis et la Chine ont commence a adopter une tendance protectionniste, ce n’est pas le cas de l’Europe, au risque d’un mauvais effet boomerang sur elle-même. “ On se demande si l’Europe ne souhaite pas simplement delocaliser toutes nos productions ”, soupire M. de Lucy. Le 8 juillet prochain, M. Bally viendra exposer a la commission europeenne tout ce que les bananiers ont fait depuis le lancement du POSEI en 2007 qui leur accorde 280 millions d’euros par an. L’objectif est de convaincre les technocrates de Bruxelles de la necessite de renforcer cette enveloppe d’au moins 30 millions des lors que les droits de douane de la banane sud americaine seront abaisses, des le 1er janvier prochain. Apres tout, les producteurs ACP ont obtenu une compensation de 110 millions. Les Canariens sont dans la meme demarches que les Antillais. Pour leur president, l’union des planteurs europeens est necessaire, mais il soutient qu’il faut “savoir utiliser la dimension sociale du dossier de la banane avec les emplois. La crise donne encore plus de portee a nos bananes qui doivent plus que jamais etre une locomotive economique.” Le president Rivero estime qu’avec la baisse du droit de douane, la crise economique mondiale est un argument pour soutenir cette production. Il entend d'ailleurs profiter de sa fonction de president de la conference des regions ultrperipheriques pour soutenir l’APEB. La presidence espagnole de l’Union europeenne au 1er janvier 2010 est une source d’espoir mais elle comporte aussi un risqué, celui de sacrifier les interets de la banane communitaire au profit des interets economiques de l’Espagne en Amerique du sud… L’arrivee de Bruno Lemaire au ministere de l’agriculture est plutot bien vecue, mais nos planteurs espere surtout que son predecesseeur, Michel Barnier, obtienne le poste de commissaire au developpement pour defendre au sein de la Commission les interets des bananiers. La partie est plus rude que d’aucuns se l’imaginent et nos planteurs reflechissent a completer leur argumentaire deja riche du plan banane durable. “On pourrait envisager de faire participer notre filiere a la reinsertion sociale des jeunes en errance”, suggerait Gerard Bally alors que la mission aux Canaries tirait a sa fin.
Bananes et platanos
Les 19 membres de la delegation antillaise se sont rendus dans les bananeraies canariennes pour evaluer les pratiques culturales et de conditionnement du premier producteur europeen avec 400 000 tonnes produites sur les sept iles de l’archipel espagnol. “ On ne fait pas le meme metier, indique le Guadeloupeen
Guy Adolphe. Ici, les plantations durent 20 ans, chez nous, 5 ou 6 ans…” Et c’est vrai quail Canaries, il n’y a pas d’herbe dans les cultures, pas d’humidite, pas de cercosporiose et pas de nematodes> Les traces de latex sur les fruits, ils s’en moquent : le consommateur espagnol s’interesse au fruit pas a son enveloppe ! “Ils economisent au moins 30 centimes par kilo, note Pierre Monteux de Banamart, mais 25% du prix de revient, c’est l’eau…” A la COPACLA, une des 19 cooperatives, sur 4 regimes traites devant la delegation antillaise, il n’y a qu’une poignee de bananes jetees… “ Si on faisait comme eux, observe Jean-Michel Hayot, on devrait obtenir des rendements de 50 kilos par regime contre nos 20 kilos.”
Reperes
Les Canaries (les iles des chiens et non pas des oiseaux !) sont un archipel bien plus proche de leur peninsule que les Antilles ne le sont de leur metropole (notons la difference de langage !). Elles comptent 1,5 millions d’habitants.
La production de banane est de 400 000 tonnes avec 9 700 producteurs et 25 000 emplois pour 10 500 hectares cultives. Une production exportee a 95 % en Espagne et au Portugal ou la banane sud-americaine occupe 30 % du marche
En vue des negociations sur la banane a Bruxelles, une delegation d’une vingtaine de planteurs des Antilles est venue rencontrer les plus gros producteurs europeens, les Canariens.
" Unite, le mot magique de la filiere europeenne de la banane ”, declarait hier a Tenerife, Eric de Lucy alors que Paulino Rivero, president du gouvernement de la region autonome des Canaries, lui remettait l’insigne d’or “platanos de Canarias”. Le president de l’association des producteurs europeens de bananes (APEB), le Canarien Leopoldo Cologan, accueillait pour l’occasiont, mardi et mercredi, une delegation de planteurs de Guadeloupe, Martinique et Madere. Officiellement, il s’agissait pour les Antillais de venir presenter leur institut technique de la banane, desormais intitulé institut technique europeen de la banane, Mais en dehors du protocole, dans le bureau du president des Canaries, il s’agissait d’abord d’evoquer la position de la Commission europeenne vis-à-vis de ses ressortissants producteurs de bananes. “ Le plus important, ce n’est pas la negociation sur les droits de douane - l’Europe a adopte le principe de la liberalisation de son marche -, indique Gerard Bally d’Eurodom, mais la compensation. D’ou la necessite de ce frente unido…” Si les Etats-Unis et la Chine ont commence a adopter une tendance protectionniste, ce n’est pas le cas de l’Europe, au risque d’un mauvais effet boomerang sur elle-même. “ On se demande si l’Europe ne souhaite pas simplement delocaliser toutes nos productions ”, soupire M. de Lucy. Le 8 juillet prochain, M. Bally viendra exposer a la commission europeenne tout ce que les bananiers ont fait depuis le lancement du POSEI en 2007 qui leur accorde 280 millions d’euros par an. L’objectif est de convaincre les technocrates de Bruxelles de la necessite de renforcer cette enveloppe d’au moins 30 millions des lors que les droits de douane de la banane sud americaine seront abaisses, des le 1er janvier prochain. Apres tout, les producteurs ACP ont obtenu une compensation de 110 millions. Les Canariens sont dans la meme demarches que les Antillais. Pour leur president, l’union des planteurs europeens est necessaire, mais il soutient qu’il faut “savoir utiliser la dimension sociale du dossier de la banane avec les emplois. La crise donne encore plus de portee a nos bananes qui doivent plus que jamais etre une locomotive economique.” Le president Rivero estime qu’avec la baisse du droit de douane, la crise economique mondiale est un argument pour soutenir cette production. Il entend d'ailleurs profiter de sa fonction de president de la conference des regions ultrperipheriques pour soutenir l’APEB. La presidence espagnole de l’Union europeenne au 1er janvier 2010 est une source d’espoir mais elle comporte aussi un risqué, celui de sacrifier les interets de la banane communitaire au profit des interets economiques de l’Espagne en Amerique du sud… L’arrivee de Bruno Lemaire au ministere de l’agriculture est plutot bien vecue, mais nos planteurs espere surtout que son predecesseeur, Michel Barnier, obtienne le poste de commissaire au developpement pour defendre au sein de la Commission les interets des bananiers. La partie est plus rude que d’aucuns se l’imaginent et nos planteurs reflechissent a completer leur argumentaire deja riche du plan banane durable. “On pourrait envisager de faire participer notre filiere a la reinsertion sociale des jeunes en errance”, suggerait Gerard Bally alors que la mission aux Canaries tirait a sa fin.
Bananes et platanos
Les 19 membres de la delegation antillaise se sont rendus dans les bananeraies canariennes pour evaluer les pratiques culturales et de conditionnement du premier producteur europeen avec 400 000 tonnes produites sur les sept iles de l’archipel espagnol. “ On ne fait pas le meme metier, indique le Guadeloupeen
Guy Adolphe. Ici, les plantations durent 20 ans, chez nous, 5 ou 6 ans…” Et c’est vrai quail Canaries, il n’y a pas d’herbe dans les cultures, pas d’humidite, pas de cercosporiose et pas de nematodes> Les traces de latex sur les fruits, ils s’en moquent : le consommateur espagnol s’interesse au fruit pas a son enveloppe ! “Ils economisent au moins 30 centimes par kilo, note Pierre Monteux de Banamart, mais 25% du prix de revient, c’est l’eau…” A la COPACLA, une des 19 cooperatives, sur 4 regimes traites devant la delegation antillaise, il n’y a qu’une poignee de bananes jetees… “ Si on faisait comme eux, observe Jean-Michel Hayot, on devrait obtenir des rendements de 50 kilos par regime contre nos 20 kilos.”
Reperes
Les Canaries (les iles des chiens et non pas des oiseaux !) sont un archipel bien plus proche de leur peninsule que les Antilles ne le sont de leur metropole (notons la difference de langage !). Elles comptent 1,5 millions d’habitants.
La production de banane est de 400 000 tonnes avec 9 700 producteurs et 25 000 emplois pour 10 500 hectares cultives. Une production exportee a 95 % en Espagne et au Portugal ou la banane sud-americaine occupe 30 % du marche