François Hadji-Lazzaro
ITW François Hadji-Lazzaro, musicien et producteur
"Hadopi est un faux débat"
"Hadopi est un faux débat"
Comment trouvez-vous la scène française ?
Si je devais commencer, ça va être méchant… Le problème, ce n’est pas tellement la faute des artistes mais c’est le marché lui-même qui fait que, malgré l’ouverture d’Internet, etc, il y a toujours le casier, le tiroir… Pour que la maison de disque ait un travail facile, il y a toujours le tiroir des styles musicaux bien précis, des cases. Du coup, ça fait que les artistes se vendent eux-mêmes… Même si au départ, ils ont une démarche très originale, et parfois dans tous les sens, ils finissent par rentrer aussi dans des cases… Alors on fait de la chanson française acoustique, on fait du rock anglais et tout ça, c’est un peu triste parce que finalement tout le système Internet aurait dû permettre de booster tout ça et malheureusement, ce n’est pas le cas !
En tant que producteur de disques, que pensez-vous du projet de loi Hadopi ?
C’est un faux débat ! Le débat de fond est plus grave que ça, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. On s’accroche là-dessus mais il suffit de regarder ce qui est téléchargé. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce qui est téléchargé, c’est aussi bien les gros trucs de Francis Cabrel que les gros trucs américains… C’est ça les plus gros téléchargements. Mais en fait, c’est la FNAC qui a bouffé complètement le terrain et a tué le marché du disque. Il n’y a plus de petits disquaires ! La notion de petit label est de plus en plus difficile… Voilà ce que je reproche et il n’y a pas beaucoup de gens qui le disent. La façon de travailler des maisons de disques aussi… On fait un essai à très court terme sur un nouveau groupe. Puis, si ça vend pas dans les trois mois, on les jette directement à la poubelle ! C’est ça les vrais problèmes culturels.
Les groupes comme Pigalle ou les Garçons bouchers, ces groupes des années 1980-1990 qui ont fait évoluer la chanson française, y en a-t-il encore aujourd’hui ?
Il faut se demander si nous Pigalle, en ce moment, on aurait pu faire ça… Je ne suis pas totalement sûr. C’est plus difficile ! Les groupes comme nous en étions, ça existe mais ils n’ont pas accès, ils ne sont jamais signés. Ils n’ont plus de possibilités de se faire connaître.
Y a-t-il un espoir ?
Oui, car il commence à y avoir de nouveaux petits distributeurs, malgré l’énorme problème du marché du disque, qui commencent à re-fonctionner maintenant. Je pense que maintenant qu’on est proche de la catastrophe, les vraies questions se posent aux grandes majors et les seuls qui font des bénéfices sont les tout petits labels, les petits distributeurs. Ils sont sur des niches. Il est là l’espoir, car les niches sont des choses très diversifiées.
Avez-vous un album en perspective ?
Oui, ça s’appellera Des Espoirs, en deux mots.
Vous n’êtes plus punk alors ?
Ca dépend comment on voit les choses, si on lit ou si on entend !
Si je devais commencer, ça va être méchant… Le problème, ce n’est pas tellement la faute des artistes mais c’est le marché lui-même qui fait que, malgré l’ouverture d’Internet, etc, il y a toujours le casier, le tiroir… Pour que la maison de disque ait un travail facile, il y a toujours le tiroir des styles musicaux bien précis, des cases. Du coup, ça fait que les artistes se vendent eux-mêmes… Même si au départ, ils ont une démarche très originale, et parfois dans tous les sens, ils finissent par rentrer aussi dans des cases… Alors on fait de la chanson française acoustique, on fait du rock anglais et tout ça, c’est un peu triste parce que finalement tout le système Internet aurait dû permettre de booster tout ça et malheureusement, ce n’est pas le cas !
En tant que producteur de disques, que pensez-vous du projet de loi Hadopi ?
C’est un faux débat ! Le débat de fond est plus grave que ça, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. On s’accroche là-dessus mais il suffit de regarder ce qui est téléchargé. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce qui est téléchargé, c’est aussi bien les gros trucs de Francis Cabrel que les gros trucs américains… C’est ça les plus gros téléchargements. Mais en fait, c’est la FNAC qui a bouffé complètement le terrain et a tué le marché du disque. Il n’y a plus de petits disquaires ! La notion de petit label est de plus en plus difficile… Voilà ce que je reproche et il n’y a pas beaucoup de gens qui le disent. La façon de travailler des maisons de disques aussi… On fait un essai à très court terme sur un nouveau groupe. Puis, si ça vend pas dans les trois mois, on les jette directement à la poubelle ! C’est ça les vrais problèmes culturels.
Les groupes comme Pigalle ou les Garçons bouchers, ces groupes des années 1980-1990 qui ont fait évoluer la chanson française, y en a-t-il encore aujourd’hui ?
Il faut se demander si nous Pigalle, en ce moment, on aurait pu faire ça… Je ne suis pas totalement sûr. C’est plus difficile ! Les groupes comme nous en étions, ça existe mais ils n’ont pas accès, ils ne sont jamais signés. Ils n’ont plus de possibilités de se faire connaître.
Y a-t-il un espoir ?
Oui, car il commence à y avoir de nouveaux petits distributeurs, malgré l’énorme problème du marché du disque, qui commencent à re-fonctionner maintenant. Je pense que maintenant qu’on est proche de la catastrophe, les vraies questions se posent aux grandes majors et les seuls qui font des bénéfices sont les tout petits labels, les petits distributeurs. Ils sont sur des niches. Il est là l’espoir, car les niches sont des choses très diversifiées.
Avez-vous un album en perspective ?
Oui, ça s’appellera Des Espoirs, en deux mots.
Vous n’êtes plus punk alors ?
Ca dépend comment on voit les choses, si on lit ou si on entend !