Gérard Jodar de l'USTKE emprisonné pour 9 mois
Les Verts et la gauche radicale en soutien à Gérard Jodar
Ils sont venus porter leur soutien à Gérard Jodar et à ses camarades de l’USTKE emprisonnés à Nouméa. Olivier Besancenot (NPA), Monseigneur Gaillot, Cécile Duflot (Verts), Elie Domota (LKP Guadeloupe), Alain Mosconi (STC Corse), Bruno Dalberto (CGT) et, en vedette américaine (il n’est venu qu’à la fin), José Bové. Mais lundi soir, la salle Jean-Dame dans le 2e arrondissement de Paris, aimablement prêtée par le maire vert du secteur, Jacques Bouteau, était presque trop grande tant la foule était peu nombreuse. Mais le public était acquis à la cause kanak. « On n’imagine pas une seule seconde qu’un secrétaire général de syndicat puisse prendre de la prison ferme », déclarait Olivier Besancenot alors qu’on attendait encore le verdict de la cour d’appel de Nouméa. Même son de cloche chez Cécile Duflot, patronne des Verts. « Dans ce pays, il y a des prisonniers politiques ! » La presse nationale s’est déplacée, mais semblait davantage intéressée par la présence des pontes de la gauche radicale et d’Elie Domota que par le sort des syndicalistes de l’USTKE. Alphonse Pujapujane a parlé le premier à la tribune avec une rhétorique bien rôdée : « Verdict politique… Logique coloniale… Procès à charge… Interventions intempestives des forces de l’ordre… Laboratoire de l’Etat dans sa stratégie d’oppression… » Quant au haut-commissaire, Yves Dassonville, il en a pris pour son grade : « Un gouverneur colonial qui jette de l’huile sur le feu… » Marie-Luce Penchard n’a pas été épargnée non plus : « La secrétaire d’Etat aux colonies aurait fait interdire toutes les manifestations durant son séjour en Nouvelle-Calédonie, au prétexte du plan Vigipirate »… Avec « des bombes détonantes, des flash ball, des tabassages, des arrestations de jeunes dans les lycées, de travailleurs dans les entreprises », le public non averti penserait rapidement à une guerre civile, surtout après la diffusion des « images de Kanaky pour montrer la dureté du conflit ».
Revenant sur la grande manifestation du 12 août, le vice-président de l’USTKE a livré sa vision des choses : « Les salariés et les fonctionnaires ont été payés pour aller marcher dans les rues de la capitale. Avant de s’en prendre aux monopoles, du ciment, de la farine, de la presse… à la collusion des politiques et du pouvoir économique, au « travail de sape de conscientisation du peuple avec le soutien de responsables kanaks » (les oreilles de Paul Neaoutyine ont du siffler). « L’Etat veut enrayer le processus de décolonisation », a conclu le leader de l’USTKE. A sa suite, le patron du syndicat guadeloupéen UGTG et du fameux LKP, Elie Domota est venu témoigner d’une situation similaire dans les « colonies françaises des Antilles » où règne « l’Etat policier ». Avec une attention particulière pour Alain Mosconi du syndicat des travailleurs corses quand il a parlé de Cécile Duflot à ses côtés, il semble prendre un soin tout particulier à la Nouvelle-Calédonie. Tout comme les socialistes : lors de ses universités d’été à La Rochelle, François Lamy, un proche de Martine Aubry a ainsi interpellé le nouveau secrétaire national à l’Outre-mer, Axel Urgin, : « Axel ! Faut qu’on aille en Nouvelle-Calédonie ! » prélèvements d’ADN sur des militants, « comme si on était des pédophiles ! » Il a rappelé que lorsque les patrons de la banane ont bloqué, avec un camion citerne, la piste de l’aéroport du Raizet en Guadeloupe, il y a quelques années, ça n’avait donné lieu à « aucune poursuite ». José Bové a clôturé les interventions. Avec
FXG, agence de presse GHM
3 questions à Jacques Gaillot, évêque de Parthenia

« On peut parler d’une justice coloniale »
Vous êtes venus par solidarité ou pour vous informer ?
Par solidarité. Je suis en lien avec eux depuis des années. J’ai écris aux syndicalistes prisonniers. Je crois qu’on a besoin de la solidarité internationale pour que ces syndicalistes sortent de prison et qu’on n’attaque pas la liberté syndicale qui est menacée.
Vous avez entendu les propos très durs entendus à la tribune, avez-vous une idée de ce que c’est réellement la vie dans ces territoires ?
Oui, je crois qu’il y règne un régime policier avec la répression et une attaque des différentes libertés, dont la liberté syndicale. Donc on peut parler d’une justice coloniale, je crois que c’est vrai et il faut le dire.
Peut-on parler d’Etat voyou ?
Il y a eu des promesses qui ne sont pas tenues et on ne peut pas désespérer ce monde des Kanaks. Ce n’est pas possible !